Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
L’IA a besoin d’un leadership féminin
Ana Paula Assis, Chairman, IBM EMEA, prône un leadership féminin. A l’entendre, la transformation en cours doit être représentative de la société dans son ensemble.
« Compte tenu de l’ampleur de la révolution de l’IA, la transformation en cours doit être représentative de la société dans son ensemble. Un élément clé de cette démarche consiste à garantir que les femmes soient des leaders actives dans cette révolution technologique. »
Pour Ana Paula Assis, Chairman, IBM EMEA, c’est une évidence. L’IA bouleverse le statu quo, modifiant notre façon de travailler, de vivre et d’interagir. Les entreprises utilisent déjà l’IA pour transformer la main-d’œuvre et les économies de demain, alors que la technologie elle-même continue de se développer à un rythme sans précédent.
La nécessité d’un leadership féminin s’impose à la lecture du rapport « Female Leadership in the age of AI », récemment publié par IBM EMEA. Et ceci d’un point de vue commercial, stratégique et sociétal. Il révèle également des disparités entre les pays étudiés… IBM a enquêté auprès de 4 000 dirigeants d’entreprises de plus de 250 employés en France, en Allemagne, en Italie, en Arabie saoudite, en Espagne, en Suède, aux Émirats arabes unis et au Royaume-Uni. L’étude examine comment les femmes dirigeantes se préparent à la transition vers l’IA, comment leurs expériences de leadership diffèrent de celles de leurs homologues masculins et comment leur permettre de jouer ce rôle de premier plan en toute confiance.
Un leadership féminin, la clé du succès
73 % des chefs d’entreprise de la région EMEA estiment qu’un leadership féminin accru dans le secteur est important pour atténuer les préjugés sexistes dans l’IA. Et 74 % considèrent que c’est important pour garantir que les avantages économiques de l’IA soient également ressentis dans la société.
Il existe également des opportunités professionnelles et des récompenses individuelles à récolter. En effet, 45 % des dirigeants estiment que l’expérience avec l’IA augmentera leur avantage concurrentiel sur le marché du travail, tandis que la progression de carrière, la sécurité de l’emploi et les augmentations de salaire ont toutes été identifiées comme des avantages potentiels supplémentaires.
Où sont les femmes ?
« Cependant, constate Ana Paula Assis, notre rapport révèle que seulement 33 % des entreprises de la région EMEA ont une femme dirigeante chargée de prendre les décisions en matière de stratégie d’IA, ce qui indique qu’il reste encore des progrès à faire… »
Et même si 51 % des entreprises déclarent que la promotion d’un plus grand nombre de femmes à des postes de direction est une priorité formelle au sein de leur organisation, cela diffère fortement selon les marchés. Par exemple, en France et au Royaume-Uni, seulement 37 % ont déclaré qu’il s’agissait d’une priorité commerciale formelle… contre 69 % en Arabie saoudite !
Combler le déficit de confiance
Lorsqu’on leur a demandé si les personnes interrogées avaient confiance en leurs capacités de leadership d’entreprise à l’ère de l’IA, 61 % des hommes interrogés étaient tout à fait d’accord, contre seulement 46 % des femmes interrogées.
Ce déficit de confiance doit être comblé rapidement, en particulier lorsqu’il s’agit de préparer le déploiement de l’IA, afin que les dirigeants d’entreprise, hommes et femmes, soient sur un pied d’égalité. Par exemple, 55 % des femmes perfectionnent et améliorent activement leurs compétences techniques, contre 58 % des hommes. « Nos données montrent que les femmes participent à la création de cadres de gouvernance et de réglementation, dirigent et préparent leurs équipes aux changements. »
Il est intéressant de noter que les dirigeants, hommes et femmes, admettent qu’ils souhaitent davantage de soutien pour comprendre et déployer l’IA. 50 % des dirigeants, hommes et femmes, ont déclaré souhaiter davantage de soutien en matière de développement des compétences et d’apprentissage, tandis que 49 % souhaitent davantage d’opportunités de découvrir l’IA en action. 47 % ont déclaré qu’ils bénéficieraient d’événements de réseautage intersectoriels afin de partager leurs connaissances.
Au-delà de la salle de réunion
L’importance de doter les femmes de la confiance et des compétences nécessaires pour prospérer à l’ère de l’IA dépasse le cadre des conseils d’administration. « Au cours des trois prochaines années, 87 % des chefs d’entreprise s’attendent à ce qu’au moins un quart de leurs effectifs devront se recycler pour répondre à l’IA générative et à l’automatisation. »
Cette transformation ne sera pas limitée aux services IT. Les finances, le service client et le développement de produits ont tous été identifiés par les dirigeants comme des départements qui nécessiteront la reconversion d’une proportion considérable de leur personnel. Pour Ana Paula Assis, il y a clairement une opportunité à saisir.
Saisir l’opportunité
L’IA représente un nouveau chapitre pour les entreprises. « Nous avons désormais une réelle opportunité de nous pencher sur cette période de changement et de garantir que les femmes dirigeantes ont accès aux ressources et au soutien appropriés pour propulser leur carrière à l’avant-garde de cette révolution technologique. »
Les personnes interrogées ont identifié plusieurs solutions qui, selon elles, contribueront à y parvenir. Les programmes de mentorat se sont révélés une option populaire, 36 % d’entre elles estimant qu’ils seraient efficaces pour soutenir les femmes dans le secteur technologique. Parmi les autres choix populaires figurent le soutien à davantage d’investissements dans les entreprises d’IA fondées par des femmes (32 %) et l’augmentation de la représentation au niveau de la haute direction (32 %).