Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
IA, ça cale sur l’opérationnel !
Les dirigeants adoptent l’IA sous la pression médiatique, mais la préparation organisationnelle reste un défi majeur. Ca cale sur l’opérationnel.
« L’IA est sur le point de devenir l’outil d’entreprise le plus novateur qui soit, mais tout indique qu’il existe encore des incompréhensions profondes quant à la manière d’exploiter sa puissance dans un cadre opérationnel ! »
Pour Christian Pedersen, Chief Product Officer, IFS, bien que les dirigeants et les conseils d’administration soient enthousiastes sur l’IA, bon nombre d’entreprises ne parviennent pas à concrétiser ces attentes sur le terrain opérationnel. Selon une étude commandée par IFS ( réalisée par Censuswide sur un panel de 1709 décideurs ), la création de valeur attendue par les dirigeants d’entreprise de taille intermédiaire et grandes entreprises, n’est pas à la hauteur des promesses de l’IA en l’absence d’une planification et d’une application adéquates. En cause, l’opérationnel.
Les promesses de l’IA sont freinées par la technologie, les processus et les compétences, soutient l’éditeur. La moitié des répondants restent optimistes et pensent qu’avec la bonne stratégie en matière d’IA, la valeur peut être réalisée au cours des deux prochaines années. Et un quart d’entre eux pensent qu’elle le sera au cours de l’année prochaine.
Des attentes qui ne correspondent pas à la réalité
84 % des dirigeants anticipent des bénéfices organisationnels massifs de l’IA. Pour ces derniers, les trois principaux domaines à fort impact dans lesquels l’IA devrait apporter de la valeur sont l’innovation en matière de produits et de services, l’amélioration de la disponibilité des données internes et externes, ainsi que la réduction des coûts et l’augmentation des marges. L’engouement est tel que 82 % des décideurs reconnaissent qu’il existe une forte pression pour adopter rapidement l’IA. Toutefois, les décideurs se disent préoccupés que les projets d’IA s’arrêtent au stade de projet pilote soit par manque de planification, de mise en œuvre ou de communication.
De nombreuses entreprises n’ont pas donné la priorité aux activités de développement, n’ont pas l’infrastructure nécessaire pour en récolter les fruits et n’ont pas les compétences pour tenir cette promesse. L’étude révèle par ailleurs que plus d’un tiers ( 34 % au global ) des entreprises n’étaient pas passées au cloud. Bien que cela ne soit pas essentiel à l’adoption de l’IA, cela indique que l’entreprise n’est pas préparée et qu’il est peu probable qu’elle soit en mesure d’étendre l’IA à l’ensemble de ses activités. Selon IFS, une stratégie industrielle robuste en matière d’IA nécessite une combinaison puissante de cloud, de données, de processus et de compétences. 80 % des personnes interrogées reconnaissent que l’absence d’approche stratégique signifie qu’elles n’ont pas suffisamment de compétences en interne pour adopter l’IA avec succès. Ce sentiment se retrouve ailleurs dans l’étude : 43% des répondants estiment que la qualité des ressources d’IA dans leur entreprise, en termes de compétences humaines, est passable donc pas au niveau de ce qu’elles devraient être.
Appliquer l’IA à tous les produits et processus de l’entreprise
« Il est révélateur que l’on s’attende à ce que l’IA réduise considérablement les coûts et augmente les marges, estime Christian Pedersen. Mais l’absence de stratégie solide signifie que la plupart des entreprises ne sont pas suffisamment qualifiées et préparées pour réaliser ces ambitions. Nous avons construit IFS.ai spécifiquement en gardant ces enjeux à l’esprit. La valeur de l’IA ne se trouve pas dans une seule capacité d’IA, mais plutôt dans l’application de l’IA à tous les produits et processus d’entreprise ! »
Autrement dit, pour y parvenir à grande échelle, il faut une orientation stratégique claire, y compris les cas d’utilisation à fort impact spécifiques à leur industrie. Il faut aussi disposer d’une infrastructure basée sur le cloud intégrant l’IA industrielle et investir au plus vite dans le développement des compétences nécessaires. « L’adoption de cette approche, soutient encore le Chief Product Officer, permettra d’inverser la tendance à la désillusion et d’obtenir les avantages que les conseils d’administration et les dirigeants exigent. » C’est cela, aussi, l’opérationnel.
Des perspectives optimistes, mais une planification nécessaire
La malheureuse réalité du déficit de compétences signifie qu’en termes de préparation à l’IA, de nombreuses entreprises sont à la traîne. IFS a constaté que 48 % des répondants ont tendance à dire qu’ils recueillent des propositions et sont beaucoup moins susceptibles d’avoir une stratégie claire et des résultats perceptibles. Un cinquième des répondants en sont à la phase de recherche, avec des tests non contrôlés. Et 5 % n’ont pas d’approche coordonnée et n’ont encore rien entrepris. Malgré les difficultés initiales, l’optimisme reste de mise : 47 % des répondants pensent que l’IA pourrait faire une différence significative pour leur entreprise d’ici un à deux ans !
Reste à exploiter l’actif le plus stratégique qui soit pour une entreprise : ses données. Le volume et la qualité des données sont essentiels à la réussite des applications d’IA. Les personnes interrogées reconnaissent l’importance des données en temps réel pour la réussite des projets d’IA, comme l’affirment plus de quatre sur cinq. Pourtant, malgré cette reconnaissance, moins d’un quart (23 % ) des personnes interrogées ont achevé la mise en place de leur infrastructure de données, qui permet à la fois de prendre des décisions commerciales fondées sur des données et de réagir en temps réel aux changements, suggérant qu’il reste du travail à faire pour que les données soient prêtes pour l’IA.