L’adoption de l’IA est entravée par un déficit de compétences. Sa mise en oeuvre tarde
Selon une étude de Censuswide pour Red Hat, l’IA souffre d’un déficit de compétences, signalé par 71 % des répondants. Même lacune en cybersécurité (66 %) et en cloud computing (61 %). Ces pénuries soulignent la nécessité de penser au-delà des murs de l’organisation.
Les entreprises manquent de data scientists, d’ingénieurs en ML et de praticiens de l’IA capables de mener des initiatives significatives. Ce déficit de talents est aggravé par la hausse des salaires et la concurrence sur les marchés du travail, ce qui rend de plus en plus difficile la recherche de professionnels qualifiés. « Tout cela crée un goulot d’étranglement que certains comparent à une bulle de l’IA imminente », craint Hans Roth, Senior VP & General Manager EMEA, Red Hat.
L’innovation est freinée
Ce décalage entre les niveaux élevés d’investissement et le ralentissement du rythme d’adoption de l’IA souligne la nécessité d’une approche plus stratégique, comblant le fossé entre les avancées technologiques et les applications pratiques. C’est ce qu’il faudra pour nous sortir de la stagnation de l’IA.
Les ramifications de la stagnation de l’IA vont au-delà des simples chiffres ; elles frappent au cœur du positionnement concurrentiel au sein du secteur technologique. « Alors que les entreprises retardent la mise en œuvre de l’IA, les fournisseurs de cloud pourraient se retrouver pris dans une boucle de rétroaction où les attentes non satisfaites conduisent à la désillusion et à une baisse de la confiance en l’investissement, enchaîne Hans Roth. Cette dynamique pourrait déclencher une réévaluation du marché, plaçant même les projets d’IA les plus prometteurs sous surveillance… »
Un soutien continu
La mise en œuvre de l’IA ne se résume pas à l’acquisition d’outils avancés. Elle nécessite une stratégie globale qui comprend une formation adéquate, des changements de culture et un soutien continu, défend Red bHat. Les organisations doivent cultiver un environnement dans lequel l’IA peut prospérer, en garantissant à la fois aux dirigeants et aux employés que les investissements généreront des retours tangibles. « C’est pourquoi, continue Hans Roth, remédier à la pénurie de talents ne consiste pas seulement à pourvoir des postes, mais à développer des capacités qui correspondent aux objectifs à long terme. »
L’avenir de l’adoption de l’IA reste incertain. Bien que les pressions s’accentuent, la plupart des organisations finiront par surmonter ces obstacles initiaux et réaliser des gains de productivité significatifs à long terme. « La clé est de rester optimiste dans un contexte de volatilité à court terme, en reconnaissant que les défis actuels ne sont pas insurmontables. »