Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
IA, excès de confiance
Plus de la moitié des chefs d’entreprise belges surestiment leurs avancées en matière d’IA. Carences dans l’infrastructure des données, estime Sopra Steria. Un excès de confiance non sans risques.
Pas d’IA sans données de qualité… Pas de données de qualité sans gouvernance… Avec son appétit vorace pour les données, surtout celles non structurées, l’IA générative impose de nouveaux défis aux politiques de gouvernance des données. Et nos chefs d’entreprise, par excès de confiance, ne le voient pas.
Pour Lieven Verhaevert, CEO, Sopra Steria Belgium-Luxembourg, « nous devons sérieusement investir dans l’infrastructure des données et la montée en compétence pour garantir que l’IA puisse être utilisée de manière efficace et responsable. » Or, aujourd’hui, selon une étude commandée par Sopra Steria (qui a repris les sociétés Tobania et Ordina en 2023), 54 % des chefs d’entreprise belges pensent être en avance sur leurs concurrents dans l’adoption des technologies d’intelligence artificielle. « Cet apparent excès de confiance ne reflète sans doute pas le paysage réel de la mise en œuvre de l’IA dans notre pays… »
Elan fort, confiance…
L’étude -réalisée par Markteffect, qui a recueilli les réponses de 203 cadres dirigeants de diverses organisations commerciales en Belgique, chacune comptant au moins 250 employés à temps plein- montre une forte adoption des applications d’IA dans des domaines critiques. L’analyse des données clients arrive en tête avec un taux d’adoption de 74 %, suivie par l’évaluation des risques à 66 % et la détection des fraudes à 64 %.
Ces chiffres soulignent l’importance stratégique de l’IA dans la modernisation des opérations et l’amélioration des processus de prise de décision. Lieven Verhaevert parle d’« élan fort vers l’IA chez les dirigeants belges », ce qui est « un excellente nouvelle pour l’innovation ». La genAI est la technologie d’IA la plus couramment mise en œuvre en Belgique. Un pourcentage remarquable de 24 % des personnes interrogées déclarent qu’elles se trouvaient déjà à des stades avancés en matière d’IA générative ou qu’elles étaient en train de la mettre en œuvre, ce qui souligne son influence croissante.
Ce sentiment positif des chefs d’entreprise belges s’étend à une forte confiance dans les compétences de leurs employés. 84 % d’entre eux se disent confiants dans la capacité de leur personnel à exploiter l’IA au profit de l’entreprise. Et 83 % ont pleinement confiance dans l’utilisation des données de l’entreprise dans les applications de l’IA.
Investissements stratégiques dans l’infrastructure des données
Den même temps, l’enquête épingle des lacunes critiques qui pourraient entraver un déploiement efficace de l’IA. En effet, 59 % des dirigeants ont identifié l’absence d’une base de données solide comme un obstacle majeur. On note un même pourcentage pour la pénurie de talents spécialisés dans l’IA.
Finalement, ce n’est en rien une surprise. Les dirigeants font face à un dilemme. Impossible, en effet, de se laisser distancer par cette nouvelle vague technologique et de passer à côté de son potentiel de création de valeur. Impossible également de mettre en péril leurs bases de données ou de s’exposer à des risques réglementaires.
Excès de confiance, à quelque chose malheur est bon
L’IA générative porte en effet la solution aux problèmes qu’elle pose à la gouvernance de la donnée. Mieux : sa capacité à traiter de l’information non structurée et à générer du contenu de tout type permet d’automatiser la plupart des tâches clés de la gestion de la donnée comme son étiquetage, permettant ainsi aux équipes IT et business de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’utilisation de la genAI dans les process de la gouvernance de la donnée apporte ainsi l’efficience qui lui faisait défaut jusqu’ici.
Selon Sopra Steria, ces défis soulignent le besoin urgent de programmes éducatifs améliorés et d’investissements stratégiques dans l’infrastructure des données afin de garantir que le potentiel de l’IA puisse être pleinement réalisé.