L’IA reconnue dans notre nouveau Gouvernement. Un signal, certes, mais encore faible
L’IA dans un nouveau portefeuille intitulé « action et modernisation publiques » entre Fonction publique et Régie des Bâtiments ! A sa tête, la députée d’Aywaille, Vanessa Matz.
Une place, une petite place entre la Fonction publique et la Régie des Bâtiments ! D’un côté, on peut s’en contenter : l’IA n’a pas été oubliée. La nommer n’est-ce pas, déjà, reconnaître son existence ? C’est aussi poser une autre question : quelle perception avons-nous d’elle ? Quelle importance lui accordons-nous ?
En 2017, les Emirats arabes unis sont été le tout premier pays du monde à nommer un ministre de l’IA dans le but d’optimiser les services gouvernementaux et les autres secteurs économiques. Huit ans plus tard, après d’autres pays, dont l’Allemagne et la France, nous y arrivons. Modestement.
Quelle vision avons-nous de l’IA ?
Pour certains, nul besoin d’un portefeuille. Pour les mêmes, cela pourrait même aggraver notre retard, avec une régulation qui viendrait étouffer l’innovation et les investissements. Pour d’autres, le Gouvernement de Bart De Wever fait un pas en avant. Le pas qui manquait. De fait, officialiser l’IA permettra d’amorcer une dynamique vertueuse, d’acculturer les citoyens et de définir un cadre réglementaire adapté ni trop contraignant, ni trop souple. En principe.
Or, qui dit IA dit développement économique, compétitivité et souveraineté. Très clairement, nous avons affaire à une technologie d’usage général, dont les effets touchent tous les secteurs d’activité dans des proportions variables de la banque à l’éducation en passant par la santé, la défense, le divertissement… Qu’on le veuille ou non, l’IA est partout !
Un enjeu majeur, sociétal
Déjà, l’IA est en train de transformer notre manière de travailler, de nous informer et de créer. Elle pourrait rapidement avoir des impacts sur le niveau d’emplois et même modifier la hiérarchie entre les grandes puissances mondiales.
Dans un futur plus éloigné encore, l’IA pourrait redéfinir notre place dans l’univers, surtout si des modèles d’IA plus intelligents que nous venaient à apparaître. Il est même question d’un X-Risk, ou d’un risque existentiel pour l’espèce humaine.
Un effet « signal » fort attendu
L’IA ne peut être un petit portefeuille. S’en charger réclame de pouvoir s’appuyer sur une gamme diversifiée de compétences. Et donc réunir des experts en IA et en LLM, en sciences informatiques, des data scientists, des juristes spécialisés dans la régulation des technologies, des éthiciens, des communicants et des leaders pour guider la stratégie politique.
Le monde entrepreneurial attend beaucoup, tout comme les investisseurs. A commencer par un signal fort, tant à la société civile qu’aux autres pays. Entre Fonction publique et Régie des Bâtiments, il va falloir faire preuve de créativité, d’engagement et même de foi.
Alain de Fooz