Les entreprises doivent réorganiser leurs stratégies de données pour maximiser le retour sur investissement de l’IA, estime Digital Realty.
IA, loin encore des vrais succès. Si 85 % des entreprises sondées par Digital Realty en Europe mettent en œuvre des stratégies d’IA, seulement 42 % monétisent activement cette technologie. « Nous nous trouvons au tout début d’une passionnante évolution », estime David Louis, General Manager, Digital Realty Belgium.
L’étude « Global Data Insights Survey: The State of Data and AI in Europe 2024 Global Data Insights Survey » met en évidence une lacune importante : les stratégies de monétisation ne se traduisent pas encore en succès commercial tangible. À peine 27 % des entreprises européennes considèrent que leur utilisation actuelle de l’IA est transformatrice. Ce qui confirme la nécessité d’investir davantage dans l’infrastructure numérique pour libérer le plein potentiel de l’IA.
Le stockage des données et l’infrastructure, première entrave
Presque toutes les entreprises en Europe ont intégré l’IA dans une certaine mesure. Elles prennent de plus en plus conscience de l’importance d’une stratégie de données efficace. Deux tiers (65 %) des sondés en Europe considèrent que ces stratégies sont indispensables pour maîtriser et valoriser les données, garantissant le succès des projets IA.
Cependant, d’importants défis subsistent. De nombreuses entreprises européennes ne disposent pas de l’infrastructure numérique nécessaire au succès des données et de l’IA. Le stockage des données est la principale difficulté. 57 % des entreprises déclarent avoir une capacité de stockage insuffisante pour appliquer leur stratégie. En outre, 57 % reconnaissent que leur infrastructure informatique doit être localisée de manière stratégique pour assurer la réussite du déploiement. Le phénomène de « data gravity », où les données s’accumulent dans certaines zones de l’infrastructure, exacerbe ces problèmes. Le transfert des données s’en trouve compliqué en raison des contraintes de bande passante du réseau, des dépendances des applications et de problèmes de performance.
En Belgique, pas de mandat clair de la direction
Les entreprises belges (100 répondants) ne sont pas mieux loties. 66 % des répondants belges estiment que leur capacité de stockage est insuffisante. 57 % reconnaissent que leur infrastructure informatique devrait être mieux positionnée stratégiquement. 50 % constatent toujours un manque d’investissements suffisants dans les systèmes de données, l’infrastructure et les outils d’analyse. 49 % mentionnent un manque de talent interne. Et 46 % regrettent l’absence d’un mandat clair de la direction de l’entreprise.
« Le fait que la moitié des répondants belges indique ne pas disposer des infrastructures appropriées, des talents ou même des budgets nécessaires afin d’investir là-dedans, indique que nous ne sommes pas les premiers à adopter de nouvelles technologies », estime David Louis.
Pas de vrais succès sans une localisation des données et de la puissance de calcul
Pour le dirigeant belge, il est fondamental de comprendre la nécessité d’aligner la localisation des données sur la stratégie d’IA. « L’IA est déployée dans un nombre croissant de sites au sein des organisations, ce qui démultiplie les données créées et nécessite des données stables et facilement disponibles pour le traitement IA, en particulier sur l’edge. Il faut donc donner priorité à la localisation des données pour relever les principaux défis, notamment le stockage, le traitement, l’interconnexion, la conformité et l’adéquation de l’infrastructure. »
Par ailleurs, montre encore l’étude, le manque de puissance de calcul suscite de plus en plus d’inquiétude. En effet, 53 % des entreprises européennes ne disposent pas de la puissance de calcul nécessaire pour faire fonctionner l’IA en cas de besoin et pour s’adapter à la demande. « Les obstacles organisationnels, tels que le manque de connaissance des dirigeants ou de soutien aux stratégies d’IA basées sur les données, freine aussi le progrès », observe David Louis.
Les chefs d’entreprise et les responsables informatiques adaptent les budgets pour gérer des volumes de données croissants et pour tirer profit des avantages concurrentiels de l’IA. Pourtant, seuls 14 % d’entre eux utilisent actuellement l’IA pour se démarquer, ce qui souligne l’urgence de repenser les stratégies de données afin de maximiser le retour sur investissement en IA. Les vrais succès seront à ce prix.