Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
IA : ne fantasmez pas, c’est juste un outil !
Son best-seller «L’intelligence artificielle n’existe pas» est encore dans tous les esprits. Luc Julia sera à Connect, le 28 octobre. Pour nous en apprendre plus.
« L’IA, c’est un marteau », nous dit Luc Julia, ingénieur et informaticien, co-créateur de Siri, l’assistant vocal d’Apple. Un marteau car c’est un outil qui, en soit, n’est ni bon, ni mauvais, ne faisant qu’obéir à la main de celui qui le fait fonctionner : l’homme.
« Comme tout outil, l’IA comporte des dangers. De fait, on peut se servir des outils d’une mauvaise façon. De même, comme pour tout outil, c’est nous, les humains, qui l’utilisons, et donc nous qui décidons comment l’utiliser. Aussi, arrêtons de fantasmer ! » Plutôt que parler d’intelligence artificielle, Luc Julia préfère évoquer l’idée d’intelligence augmentée.
Son livre «L’intelligence artificielle n’existe pas» (First Éditions) paru en 2019 est encore dans tous les esprits. A travers celui-ci, Luc Julia a souhaité éteindre les discours alarmistes et anxiogènes de l’époque autour d’une potentielle machine qui prendrait le pouvoir sur l’homme.
Renault, une boite tech
Aujourd’hui, ce franco-américain a rejoint Renault en tant que directeur scientifique. Ses compétences en intelligence artificielle et interface hommes-machines seront précieuses pour la montée en gamme technologique du constructeur.
Renault doit devenir une boite tech qui intègre des véhicules, ambitionne son nouveau président Luca de Meo. « Nous passerons d’une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures, dont, d’ici 2030, au moins 20 % des revenus proviendront des services des données et du commerce de l’énergie ». C’est une autre vision de la mobilité. Luc Julia ne manquera pas d’en parler au cours de sa conférence à Connect, le 28 octobre prochain à La Sucrerie à Wavre.
Dans tous les cas, en matière d’IA, c’est nous qui décidons !
Et donc redéfinir l’IA comme un outil, un outil de plus. L’outil ne faisant qu’augmenter notre intelligence. C’est pourquoi ces intelligences ne sont pas comme nous. Et ne peuvent rivaliser avec l’intelligence humaine. « Le marteau, c’est nous qui avons le manche en main ! Et c’est nous qui définissons les règles d’usage. Quant aux données, elles sont créées par l’homme; ce sont, par définition, des données historiques, de choses passées qui ont existé à cause de nous ou grâce à nous. Nous en avons donc, quoi qu’il arrive, le contrôle. On peut décider de biaiser les règles, de biaiser les données, mais dans tous les cas, c’est nous qui décidons ! »
Du contrôle, il en sera question lors de la conférence de Luc Julia. A l’entendre, on ne dépassera pas le niveau 4 en matière de conduite autonome. Si le conducteur pourra faire autre chose que conduire -par exemple lire, consulter ses messages ou regarder un film pendant que le véhicule est conduit par l’intelligence artificielle- on ne peut vraiment parler de conduite sans intervention humaine. « Mon job, aujourd’hui, est d »imaginer comment occuper ce temps libre, ce qui suppose de nouvelles interfaces hommes-machine, beaucoup de connectivité et de l’intelligence… augmentée ! »