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Il est urgent de songer au ROE !
Les démarches numérique responsables gagnent du terrain. En première ligne, les CIO seront bientôt appelés à évaluer leur ROE.
ROI et ROE… Les changements environnementaux et le dérèglement climatique prennent de plus en plus d’importance au sein des réflexions stratégiques des entreprises. Ce qui se traduit par la mise en place de plans d’actions d’optimisation de l’empreinte carbone. Toutefois, ces projets ciblent souvent des thématiques récurrentes -déplacements, transports, consommation de papier, etc. L’informatique est plus rarement mentionnée parmi les leviers d’actions. On pense ROI, pas encore ROE (Return On the Environment).
Or, l’empreinte carbone de l’informatique représente aujourd’hui 4 % des émissions globales. Considérant que la croissance du numérique pourrait augmenter de 60 % d’ici 2040, on frôlera les 8 % en 2025. Ces 8 % sont à prendre avec recul tant la quote-part du numérique sur les émissions globales peut être différente d’une entreprise à l’autre. Celle-ci sera très faible pour le secteur des produits, plus élevée pour les sociétés de services… et encore plus pour les sociétés du numérique !
ROE… sous couvert d’une stratégie RSE
Au-delà de l’empreinte qu’il représente, le numérique est un formidable levier au service des métiers pour leur permettre de réduire leur propre empreinte environnementale, résume BearingPoint qui qui vient de publier l’étude « État des lieux des pratiques numériques responsables ». On parle ici d’IT for Green.
Les directions des systèmes d’information ont ainsi un rôle clé à jouer. Elles peuvent réduire l’empreinte numérique de l’organisation. Elles peuvent aussi accompagner les métiers dans l’identification des cas d’usages où les technologies permettraient de réduire l’empreinte environnementale, sociale et sociétale de l’organisation.
On avance. 77 % des répondants ont déjà lancé une démarche numérique responsable ou prévoient de le faire dans les prochains mois. Ces entreprises y vont principalement sous couvert d’une stratégie RSE globale (60 %). Plus rarement par la perspective d’une valorisation de la marque employeur (30 %). Ou du fait de contraintes réglementaires (27 %).
Priorité au Green IT
On peut cependant estimer que, dans les prochaines années, la marque employeur et le réglementaire vont prendre de plus en plus d’importance. BearingPoint note aussi que de plus en plus d’employés attendent de leur organisation une participation active à l’effort collectif pour l’atteinte des objectifs sur le climat.
A l’heure actuelle, l’aspect réglementaire est potentiellement sous-estimé du fait de nombreuses discussions au niveau européen, pouvant, à moyen terme, induire un risque de mise en place de mesures et normes de plus en plus exigeantes.
Pour la majorité des répondants (86 %), la stratégie numérique responsable couvre d’abord le Green IT. Cela s’explique notamment par l’existence de référentiels gratuits et agnostiques du secteur/métier sur lesquels peuvent s’appuyer les organisations. Egalement par le fait que les CIO sont plus autonomes à lancer des actions concrètes et activables sur leur périmètre. Vers un ROE, donc. Mais à petits pas.
Le plan d’action n’est pas systématique
Dans 55 % des cas, les participants ont identifié l’apport de valeur des technologies pour réduire l’empreinte environnementale, sociale et sociétale des entreprises. Un des motifs est que l’IT for Green est moins accessible que le Green IT car reposant sur des cas d’usage dépendant du secteur et des besoins du métier. Inscrire l’IT for Green dans l’agenda nécessite la mise en place d’une veille sectorielle afin d’identifier les cas d’usage, la démarche de co-construction avec les métiers et l’identification de technologies de pointe de la part de la direction IT.
Aujourd’hui, observe encore BearingPoint, le lancement d’une stratégie numérique responsable ne se traduit pas encore suffisamment en actions opérationnelles concrètes. Seul un tiers des organisations ayant initié une stratégie numérique responsable ont mis en place des actions réellement opérationnelles sur l’éco-conception applicative et la prise en compte de la dimension environnementale dans les projets informatique. Cela indique qu’une fois la stratégie initiée, la déclinaison d’un plan d’action n’est pas systématique sur l’ensemble des activités de la direction IT.