« Industry First ! », lance Agoria au futur gouvernement. Il y a urgence
« Le précédent gouvernement fédéral a tout misé sur le pouvoir d’achat, le prochain doit soutenir pleinement notre industrie. Il doit pouvoir dire sans ambages : Industry First ! », lance Bart Steukers, CEO, Agoria.
Il y a urgence. Pour la première fois depuis 2020, le secteur technologique n’est plus en voie d’atteindre son objectif de création d’emplois en vue d’atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2030, estime Agoria.
Le nouveau moniteur conjoncturel de la fédération technologique Agoria montre que le secteur technologique belge est soumis à une pression énorme. Les restructurations provoquent le plus grand nombre de pertes d’emplois depuis 12 ans : plus de 5 000 au cours des 9 premiers mois de 2024, a chiffré Agoria. Tant dans l’industrie technologique belge que dans le secteur IT, qui était habituellement un pilier, le nombre d’emplois diminue en 2024.
« Huit des dix indicateurs de notre moniteur conjoncturel sont dans le rouge ! Nous nous trouvons à un moment charnière. A tous les niveaux de pouvoir, les nouveaux gouvernements doivent adopter rapidement des politiques qui créent un climat favorable à notre industrie. C’est pourquoi nous appelons à une action rapide. Le précédent gouvernement fédéral a tout misé sur le pouvoir d’achat, le prochain doit soutenir pleinement notre industrie. Il doit pouvoir dire sans ambages : Industry First ! »
Dans le rouge… en l’espace d’un an !
Le service d’études d’Agoria a examiné 5 indicateurs relatifs à l’activité et 5 indicateurs relatifs à l’emploi dans le secteur technologique et a comparé la situation actuelle à celle d’il y a un an. Un score a ensuite été attribué aux indicateurs, du vert (positif/favorable) au rouge (négatif/en recul) en passant par l’orange (neutre/stable).
Le nouveau moniteur conjoncturel montre qu’alors qu’au même moment en 2023, 7 indicateurs étaient encore dans le vert, pas moins de 8 indicateurs sur 10 sont dans le rouge un an plus tard.
Baisse de l’activité, niveaux de production alarmants
L’activité dans l’industrie manufacturière technologique a fortement chuté au premier semestre, de 7 % sur base annuelle. Les technologies de l’information (IT), qui ont représenté environ 6 % de la croissance au cours des dix dernières années, enregistrent encore une croissance de 2,5 %.
Le tableau s’assombrit encore lorsqu’on examine la part de marché de la technologie belge dans les exportations de l’ensemble des pays européens. Avec 4,4 %, cette part tombe à un niveau historiquement bas, et ce à un moment où les exportations européennes dans leur ensemble sont déjà en baisse.
Bart Steukers tire la sonnette d’alarme : « Le gâteau européen devient de plus en plus petit ! Notre part devient donc d’autant plus réduite. Si nous ne parvenons pas à inverser la tendance, il ne nous restera plus que quelques miettes… »
Contraction de l’emploi dans l’IT
Les entreprises technologiques belges fonctionnent à moins de 80 % de leur capacité depuis près de deux ans. Le passé nous a appris que 80 % est la limite en deçà de laquelle les entreprises reportent leurs investissements, rappelle Bart Steukers. « Si l’on ajoute à cela que les carnets de commande sont moins remplis et que la confiance des entreprises continue de s’effriter, la conclusion s’impose d’elle-même : la technologie belge est en crise. Et c’est dans les secteurs de la construction mécanique et de l’automobile que le recul de l’activité est le plus marqué. »
En outre, pour la première fois depuis près de cinq ans, le secteur technologique belge ne crée aucun emploi net. Au contraire, sur base annuelle, ce sont près de 6.000 emplois qui ont disparu. Même dans le secteur IT, Agoria prévoit une contraction pour 2024. Le nombre d’emplois perdus en raison de restructurations atteint son niveau le plus élevé depuis 12 ans, avec près de 5.000 emplois touchés au cours des 9 premiers mois de 2024.
Industry First signifie investir, réduire la pression réglementaire…
Pour Bart Steukers, nos gouvernements doivent aider nos entreprises à devenir plus compétitives. « Notre énergie est encore deux fois plus chère qu’avant la crise du coronavirus et cinq fois plus chère qu’aux États-Unis ! » Même constat sur les coûts salariaux, trop élevée. Sans compter la pression réglementaire qui pèse sur nos entreprises. « Cela hypothèque de nouveaux investissements. Ursula Von der Leyen a déjà annoncé qu’elle souhaitait réduire de 25 % la pression réglementaire qui pèse sur les entreprises ».
Le gouvernement peut certainement déjà commencer par supprimer le Federal Learning Account, invite le CEO d’Agoria. « Il ferait ainsi déjà baisser cette pression d’un demi pour cent ». Enfin, le nouveau gouvernement fédéral doit continuer à soutenir l’innovation, la recherche et le développement. « Cela demeure le meilleur investissement pour notre productivité et notre croissance futures ! Industry First ! »