Plus de places pour les généralistes, à tout le moins dans l’ICT. L’Executive Search, aussi, se spécialise. «Il ne suffit plus, à un informaticien, d’aligner une certain nombre de compétences techniques pour espérer devenir CIO. Il doit être, avant tout, un pilote du changement», estime Bernard Guenet, qui vient de rejoindre le cabinet Inexsa Executive Search en qualité de Partner – ICT & Consulting Practice.
Aujourd’hui, lorsqu’un dirigeant d’entreprise pousse la porte d’un cabinet spécialisé dans le recrutement de sa direction ICT, sa décision est souvent motivée par un changement d’orientation stratégique de l’entreprise; ce peut être aussi -ou tout à la fois- la volonté de redéfinir la ligne directrice des systèmes d’information ou une nouvelle direction générale. Dans ces trois situations, le dénominateur commun est la notion de changement, que ce soit au niveau de l’entreprise, de la direction ICT ou de l’humain. Bref, c’est désormais l’humain face aux compétences.
Retour aux ressources humaines pour Bernard Guenet -plus de 35 ans d’expérience dans les secteurs de l’ICT et du consulting. Avant de rejoindre le cabinet dirigé par Annick Declercq-Kloppert et Philippe De Wil, Bernard Guenet était actif chez HP en tant que Solution Sales Manager. Avant cela, il était Principal Platform Specialist chez Microsoft. Et, précédemment, il a oeuvré dans des entreprises telles que Unisys, CTG, SGI et NCR. Rappelons aussi que, entre 1998 et 2003, Bernard Guenet a dirigé sa propre entreprise de consultance: Executive Search.
Entre-temps, les réseaux sociaux ont déferlé. Et LinkedIn est devenu incontournable. Mais un réseau, si puissant soit-il, ne peut ressentir une personnalité. «Au niveau de l’Executive Search, les compétences ne forment qu’un indicateur, assure Bernard Guenet; il faut réellement pouvoir qualifier l’humain!»
C’est là que l’expérience joue. Si vous demandez aux décisionnaires de ces entreprises, jusqu’au plus haut niveau, quelles sont leurs premières priorités, ils placent invariablement les sujets liés aux ressources humaines dans le haut du classement, observe Bernard Guenet. Plus précisément, leur premier défi est la capacité de leur entreprise à adapter son organisation, son sourcing et son personnel aux changements de plus en plus fréquents, rapides… et fondamentaux.
«Il faut non seulement comprendre les métiers, mais saisir l’organisation et, plus encore, la culture de l’entreprise; identifier ses valeurs essentielles. Il faut aussi tenir compte des sensibilités: ici on peut être ouvert à l’open source, là pas du tout. A chacun ses croyances, sa religion. Mais, en tant que consultant, vous n’avez pas droit à l’erreur!»
En cela, l’ICT est et reste une spécificité dans l’Executive Search. Inexsa -cabinet né en 1975 sous l’appellation Daniel Henriet & Associates- l’a bien compris. A la limite, en tant que consultant, on peut opérer dans deux secteurs, voire trois, mais pas plus. En revanche, face aux enjeux de la transformation numérique, il faut être suffisamment ouvert -ce qui peut ressembler à un grand écart. «Dans ce métier, on transmet beaucoup, tant aux clients qu’aux candidats. Et c’est précisément ce que j’aime!»