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« Les conditions macroéconomiques actuelles et plus encore l’inflation ont un effet d’entraînement sur les dépenses en matière de cloud », prévient Gartner.
« Les organisations ne peuvent dépenser que ce qu’elles ont, observe Sid Nag, Vice-President & Analyst, Gartner. Les dépenses liées au cloud pourraient diminuer si les budgets IT généraux diminuent. Ce qui s’explique. Le cloud continue de représenter la plus grande part des dépenses IT et une part équivalente des budgets ».
Ce commentaire a été émis quelques jours après qu’Amazon Web Services (AWS) ait annoncé la plus faible croissance des revenus de son histoire, c’est-à-dire depuis 2014. Pour expliquer cette situation, le géant du cloud a affirmé que ses clients compressent les coûts. Ses deux principaux concurrents établissent peu ou prou les mêmes constats.
Dans son bilan financier du premier trimestre fiscal 2023, Microsoft a indiqué que ses revenus liés au cloud sont en hausse de 24 % par rapport à l’année dernière, mais la firme prévoit une croissance plus « modérée » le trimestre prochain. Elle note que les clients ont déjà commencé à optimiser leurs charges de travail, tandis que la facture énergétique d’Azure est en hausse, ce qui affecte ses marges. De son côté, Alphabet revendique une hausse de 38 % des revenus liés à Google Cloud au troisième trimestre 2022. Ils atteignent 6,9 milliards USD. Toutefois, le groupe ne génère toujours pas de bénéfices en provenance de son cloud et évoque des pertes opérationnelles de l’ordre de 699 millions USD
L’hiver arrive…
Ce n’est pas encore la tempête, mais la météo est en train de changer sur le marché du cloud. « L’hiver arrive pour tout le monde ; aucun acteur ne sera épargné », estime Alex Zukin, Analyst, Wolfe Research. La lecture des récents résultats trimestriels des champions américains de l’informatique en ligne lui donne raison.
La migration vers le cloud ne s’arrête pas, entend rassurer Sid Nag. « L’IaaS continuera naturellement à se développer à mesure que les entreprises accéléreront leurs initiatives de modernisation afin de minimiser les risques et d’optimiser les coûts. » Le déplacement des opérations vers le cloud réduit également les dépenses d’investissement en étendant les dépenses en espèces sur une durée d’abonnement, un avantage clé dans un environnement où les liquidités peuvent être essentielles pour maintenir les opérations.
La question des ressources humaines en suspens
Gartner s’attend à ce que le PaaS et le SaaS subissent les impacts les plus importants de l’inflation en raison des problèmes de personnel et de l’accent mis sur la protection des marges. Cependant, les deux segments connaîtront toujours une croissance continue, Gartner prévoyant une croissance de 23,2 % pour le PaaS et de 16,8 % pour le SaaS en 2023.
« Un personnel mieux rémunéré et plus qualifié est nécessaire pour développer des applications SaaS modernes, de sorte que les organisations seront mises au défi car l’embauche est réduite pour contrôler les coûts, considère encore Sid Nag. Mais comme le PaaS peut faciliter une génération de code plus efficace et automatisée pour les applications SaaS, le taux de consommation du PaaS augmentera en conséquence. »
Moins de croissance, donc. Vraisemblablement, aussi, une rentabilité réduite du fait de l’inflation, mais l’assurance de dépenses toujours aussi importantes. « Une fois que les applications et les charges de travail sont déplacées vers le cloud, elles y restent généralement, se satisfait Sid Nag. Les dépenses liées au cloud sont une rente ! »