Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
La technologie qui attire et qui inquiète…
Entre attirance et méfiance. Tech2020 analyse notre rapport à la technologie. Et souligne l’importance d’une communication intègre et complète
«Explainable AI». Pour Mieke De Ketelaere, Program Director Artificial Intelligence, IMEC, voilà le mot qui aura fait le buzz en 2020. Il renvoie à notre perception de la technologie. A savoir autant d’attirance que de méfiance. Et s’il y a méfiance, c’est souvent par manque de connaissance, incompréhension.
La responsable de l’intelligence artificielle chez IMEC en est persuadée : «on doit pouvoir expliquer l’intelligence artificielle en langage courant, entre autres sa façon de prendre certaines décisions. Sans quoi, elle sera perçue comme une menace. Les gens doivent savoir comment contrecarrer le système s’il apparaît qu’il s’est forgé une opinion erronée. Le monde, on le sait, est nettement plus complexe que ce que nous enseignons aux systèmes d’AI !»
Un grand doute sur la fiabilité des données en ligne
Chaque nouvelle technologie doit faire l’objet d’une étude qui évalue son impact sur l’humain. Faute de quoi, la confiance risque de s’éroder, estime Michael Verveckken, Managing Director, Fujitsu Belgium. «Quand on parle d‘intelligence artificielle, on a parfois la sensation de lancer une formule magique ! À en croire certains, l’AI pourrait déceler et neutraliser les cybercriminels, optimaliser la production des usines, rendre les voitures autonomes, accélérer les processus de calcul… Mais qu’en est-il de l’aspect humain dans cette évolution technologique ?»
Grave question. Toujours chez Fujitsu, une récente étude mondiale révèle que plus de 70 % des répondants s’inquiètent de la fiabilité des données en ligne. Ils perdent confiance dans les technologies numériques et les entreprises qui les exploitent. «Ceci nous montre que les gens considèrent la technologie davantage comme une menace que comme une opportunité. Donc, ne pas réfléchir aux implications éthiques des nouvelles technologies pourrait menacer les entreprises.»
L’inévitable transformation
49 % des Belges n’ont pas confiance dans l’avenir avec les applis intelligentes, les appareils et les robots ! Et 19 % sont sans avis. Ce qui veut dire, encore, que seuls 32 % se disent optimistes. C’est peu. Fort peu. Cet ordre de grandeur est issu d’une étude d’iVOX menée pour le compte de All Colors of Communication en février dernier. «De façon quasi équilibrée, deux groupes s’opposent. D’un côté, ceux qui craignent pour la sécurité, redoutant une certaine perte de contrôle, commente Kristof De Roeck, Managing Director & Owner, All Colors of Communication. De l’autre, les optimistes convaincus que l’être humain trouvera toujours la parade.»
Il n’empêche. Cette incertitude étant, peut-on ne pas monter dans le train qui est déjà en marche ? «Trois quarts des anciennes entreprises industrielles se transforment en sociétés technologiques, rappelle Kristof De Roeck. Cela ne signifie pas qu’il faille céder à la panique, car je suis convaincu qu’elles tiendront bon. La technologie ajoute toutefois une nouvelle dimension, dont les entreprises doivent faire usage, par exemple pour optimaliser et accélérer leur processus de production.»
Entre prophètes et fabulateurs
L’intelligence artificielle illustre parfaitement cette nécessité. Il faut accroître son taux d’adoption, insiste Mieke De Ketelaere. «Il y a encore tant d’incompréhension entre les prophètes de malheur qui pensent qu’elle détruira la vie sur Terre… et les fabulateurs qui croient qu’elle sera capable de tout faire.»
L’AI a urgemment besoin de traducteurs pour faire le lien entre les data scientists et le business, pour indiquer les possibilités et les restrictions. «Les ingénieurs doivent quitter leur tour d’ivoire et expliquer en langage simple comment fonctionnent les choses, avec quelles données ils ont instruit les systèmes, quels sont les risques potentiels en cas de décision.»