Workplace
Teamwork, Collaboration, Printing
Le bureau idéal ? Individuel… et en entreprise !
Le télétravail a ses limites. Petit à petit, la réflexion prend le pas pour essayer de définir le bureau du futur. Il sera individuel… et en entreprise !
Individuel, vraiment ? Le bureau idéal serait… dans un espace à faible densité de personnes. Eh oui ! Et c’est assez logique. En temps d’épidémie, on a plutôt tendance, consciemment ou non, à ne pas vouloir se coller les uns aux autres. Ainsi, 40 % des répondants à l’étude préfèrent le bureau individuel, 21 % le bureau partagé (espace cloisonné partagé avec poste de travail attribué) et 19 % opteraient pour le télétravail.
Plus étonnant, voire paradoxal, le bureau idéal serait… quand même en entreprise ! Ne pas se coller les uns aux autres et en même temps garder le lien social ! C’est peut-être la logique des interrogés (2643 employés de bureaux) qui se verraient bien -pour 55% de leur temps- en entreprise.
Les cadres ne veulent pas revenir…
Ces chiffres sont toutefois bien différents en fonction du statut professionnel, de la catégorie socio-professionnelle et du type d’espace de travail habituel. Ainsi, par exemple, les fonctionnaires seraient ceux qui souhaiteraient passer le plus de temps sur site; à contrario, les travailleurs indépendants pencheraient plus vers le travail à la maison ou dans des «tiers-lieux».
La répartition en fonction de la catégorie socio-professionnelle indique que «les cadres dirigeants sont ceux qui souhaitent travailler le moins de leur temps de travail en entreprise», précise l’étude. Ils sont la catégorie socio-professionnelle la plus réceptive au travail dans les «tiers-lieux».
Enfin, les employés travaillant habituellement dans des bureaux individuels ou partagés (de moins de six personnes) plébiscitent le travail en entreprise contrairement à ceux qui travaillent habituellement en flex-office ou open space qui, eux, préfèrent passer plus de temps à domicile.
Le bureau individuel, saison 2
«Bref, le bureau n’a pas dit son dernier mot ! Il est même essentiel pour la vie de l’entreprise. Le travail va évoluer avec la généralisation du télétravail partiel, mais le bureau sera toujours essentiel pour les organisations et les employés de bureau. Il est l’élément qui rassemble toutes les dynamiques et les acteurs de l’entreprise», conclut Ingrid Nappi, professeur-chercheur, ESSEC Business School.
Encore faut-il pouvoir s’adapter à cette multiplication des espaces de travail. La transformation était déjà en marche, mais la crise sanitaire de 2020 aura eu pour effet d’accélérer le mouvement. Force est de constater que les employés de bureau vont devoir trouver un moyen de poursuivre leur activité dans plusieurs lieux. Idéalement, il faudrait que le lieu n’ait plus d’importance et qu’ils puissent travailler efficacement et sereinement au bureau, comme à la maison ou encore dans des espaces de co-working, et même dans les lieux publics.
La technologie permet toutes les formes d’organisation physique et spatiale du travail. Le choix du futur et même du proche avenir dans les activités dites tertiaires, en fait dematerialisables,ne peut être guidé que par le besoin social et psychologique de la vie collective non privée et par l’efficience du partage et du contact dans la production et l’échange. Ce besoin et cette efficience sont consubstantiels de la nature humaine et doivent déterminer les choix de localisation et d’organisation du travail. Les approches fondées sur l’acceptation de la destruction du lien permise par la technologie sont mortiferes même si elles constituent le point de convergence de la recherche illimitée des économies de coûts de production pour les uns et de celle du moindre effort au travail pour les autres. Avant d’être immobilier, le débat est societal. Le télétravail est peut-être une nouvelle forme de delocalisation sans les bénéfices de cette dernière pour les activités industrielles.