«Tout va bien, merci !» Le ton est sobre, mais déterminé. Alors que des grands acteurs de l’industrie s’interrogent sur leur avenir, certains prévoyant une scission pour mieux rebondir, d’autres continuant à céder des activités afin de s’alléger, Fujitsu maintient sa stratégie de fournisseur global. Et ça paie. En particulier en zone BeLux.
Alors que le Fujitsu World Tour revient en Belgique le 6 mai 2015 sous le thème de l’«Human Centric Innovation», l’entreprise que pilote Jean-François Guerrier vient d’achever son dernier exercice fiscal avec une croissance à deux chiffres -l’entité locale affiche les meilleurs résultats de la région WEMEIA !
«On avance, se contente de commenter son patron français qui semble avoir adopté la sérénité du pays du Soleil-Levant. On avance et on engage. L’effectif a progressé de 10% en 2014; il progressera encore dans les mêmes proportions au cours de cette année. Aujourd’hui, la filiale belge compte 360 collaborateurs, la luxembourgeoise 100. Et si Fujitsu cherche avant tout des architectes et des chefs de projets, elle accueille aussi des jeunes à l’issue de leurs études universitaires ou avec un peu d’expérience.»
Et Jean-François Guerrier de poursuivre : «Je me réjouis de constater que le nom de Fujitsu, désormais, attire. Jamais notre image n’a été aussi positive. Les raisons ? Nos références, nos parts de marché et la satisfaction de nos clients. Les contrats attirent les contrats, le succès attire le succès ! L’un des plus prestigieux a été signé dans le secteur bancaire en 2014. Le buzz a fait le reste…»
Heureux, confiant. Et, surtout, un groupe sans prétention -l’humilité nippone. Jean-François Guerrier insiste sur la vision du groupe et la stratégie qui la concrétise. Tout en renforçant le développement de ses technologies -essentiellement autour des serveurs et des systèmes de stockage où le constructeur ne cesse de grapiller des parts de marché- le groupe met l’accent sur les services et les solutions. Et Fujitsu de multiplier -en zone BeLux particulièrement- les contrats d’infrastructure et d’externalisation.
«Plus importants sont les contrats, plus ils rassurent. Le projet que le groupe a emporté récemment à Barcelone nous renforce auprès des villes belges et luxembourgeoises avec qui nous discutons actuellement. Cela signifie simplement que l’expérience et les ressources sont là.»
Reproduire, mais pas seulement. Le groupe n’a rien de monolithique, l’innovation est encouragée. Bel exemple à Luxembourg, où la société a développé ses propres solutions telle que l’e-signature qui a été appliquée chez BNP Paribas -une solution actuellement testée en Belgique et sans doute prochainement en France. C’est également la filiale luxembourgeoise qui a développé la solution d’ECM DocSphere, aujourd’hui exploitée par la filiale spécialisée de POST Luxembourg, appelée aussi à connaître un essor à l’international.
Disons-le tout net : la filiale belgo-luxembourgeoise inspire. En particulier la France. «Tout en capitalisant sur la stratégie du groupe, je pense que chaque filiale gagne à défendre son identité, en mettant en avant ses forces. Et, finalement, en s’adaptant. La filiale espagnole est un bon exemple. La crise, là-bas, a été terrible; il a fallu tout reconstruire. Aujourd’hui, Fujitsu y multiplie comme jamais les succès !»