Le super business des Pokémon GO. En Belgique aussi.
Les villes et plus encore les marques font tout pour attirer les «pokéfans». Après avoir fait le buzz, les Pokémon GO ouvrent le tiroir caisse.
Certaines entreprises nouent des partenariats avec Niantic, l’éditeur du jeu phénomène Pokémon GO, afin d’apparaître dans l’application. Pour attirer des touristes, des villes vantent la présence de créatures dans leurs rues.
Niantic parle de «PokéStop» -des «lieux sponsorisés» pour attirer les joueurs physiquement, notamment à l’occasion de promotions commerciales. Ainsi, à Bruxelles, l’Hypérion e-sport bar, rue de la Violette à deux pas de la Grand-Place.
Ces partenariats sont l’un des moyens pour Niantic de monétiser son jeu, alors que le téléchargement de Pokémon GO est gratuit. «Les entreprises nous paient pour apparaître dans le jeu, avec l’idée que cela dopera leur fréquentation», explique John Hanke, son jeune CEO. Pour lui, les lieux sponsorisés sont une composante essentielle du modèle économique de l’entreprise, au même titre que les achats intégrés au jeu.
Rassemblements de «pokéfans»
On parle ici de «newsjacking». La technique consiste à surfer sur les mots-clefs qui ressortent des tendances les plus importantes des réseaux sociaux. Elle permet de renforcer le statut de «love brand» de la marque. A condition d’y mettre les moyens. Une marque comme Oasis rebondit ainsi systématiquement sur les sujets qui font le plus de bruit et sait intégrer leurs interventions dans sa stratégie de contenus. Car pour tirer son épingle du jeu, il faut savoir réagir promptement et intelligemment. La semaine passée, la compagnie Transavia invitait ainsi sur Twitter ses fans à partir pour Barcelone, une destination qui serait propice à la chasse de Pokémons rares…
Les villes ont bien compris que les joueurs pouvaient constituer des touristes potentiels. Les journaux locaux regorgent d’anecdotes détaillant les rassemblements de «pokéfans». Ainsi, sur son site, l’Office de tourisme de Rouen invite les joueurs à «découvrir la Normandie grâce aux petits personnages de Nintendo». Dans un registre plus ambitieux, McDonalds a négocié un partenariat avec Niantic, pour transformer ses restaurants en «arènes» au Japon. Pas de montants annoncés, mais il est sûr que le géant du hamburger (3.000 restaurants au Pays du Soleil levant) a signé un gros chèque pour être le premier à profiter du buzz Pokémon GO.
Des enseignes plus modestes ou des commerçants indépendants surfent aussi sur la vague en balançant régulièrement des «leurres» -une option qui permet d’attirer les Pokémons à l’endroit où il ont été lancés et de les rendre visibles par tous les dresseurs sur la carte. L’objectif est simple : attirer de nouveaux clients. Quant à l’investissement, il est minime : 8 leurres reviennent à moins de 10 EUR. Tout le monde y gagne !
«Street marketing» augmenté
Autre tendance : l’arrivée de «mini-jobs» entièrement dédiés au monde merveilleux de Pikachu. Au pays de l’oncle Sam, des entrepreneurs ont lancé un service, Pogopgh, pour amener en voiture les joueurs vers les lieux les plus intéressants pour attraper des Pokémon. «On emmène les gens vers les Pokéstop les plus populaire du coin, où on sait qu’il y a des Pokémon difficiles à trouver. On les emmène aussi dans des arènes pour qu’ils puissent y déposer leurs Pokémon et augmenter leur niveau», précise un des fondateurs de Pogopgh.
Dans un genre plus douteux, un service de support dans «l’éclosion d’œufs sur Pokémon GO» ! Il faut savoir que dans ce jeu, lorsqu’on gagne des œufs, il faut marcher plusieurs kilomètres pour les faire éclore, ce qui permet de remporter parfois des monstres très rares. Certains ont déjà flairé le bon filon en proposant de faire éclore les œufs des intéressés à raison d’un euro par kilomètre parcouru ! De là, bien des arnaques à venir…
Plus qu’un jeu, Pokémon GO donne aux marketeurs un très bon aperçu d’applications futures. L’application est en train de démocratiser la réalité virtuelle; l’initiative ouvre la voie à un «street marketing» augmenté.