Premier constat : l’externalisation IT au Benelux continue de progresser, mais moins rapidement que dans d’autres régions. Deuxième constat : l’externalisation IT ne se limite pas aux économies de coûts, mais à la création de valeur.
Et là, comparativement aux organisations du reste du monde, nos entreprises sont plutôt à la traîne, constate KPMG à l’issue de l’analyse de 110 contrats d’externationalisation au Benelux, représentant une valeur totale annuelle de plus de 1,35 milliard EUR.
Ainsi, 57% des organisations au Benelux consacrent moins de 10% de leur budget informatique aux services de cloud computing… contre 60% au niveau international. Et 30% n’y consacrent aucun budget… contre 6% au niveau international !
Dans un contexte économique plus rassurant, KPMG suggère une nouvelle vision des défis essentiels. Les économies de coûts comme fondement essentiel de l’externationalisation font ainsi désormais face à d’autres défis pour l’entreprise :
Principaux défis de l’externalisation IT | BeNeLux | Monde |
Amélioration de la qualité | 14% | 21% |
Accès à la connaissance et aux compétences | 14% | 19% |
‘Go-to-market’ plus rapide des nouveaux services | 3% | 11% |
Flexibilité financière | 4% | 11% |
L’externalisation gagne en maturité au niveau mondial, encore en majorité pour des raisons d’économies de coûts, mais plus seulement. Les entreprises cherchent de plus en plus à créer de la valeur. «Nos entreprises sont à la traîne, analyse Paul Olieman, IT Advisory Director, KPMG. La prochaine étape est clairement l’établissement des relations stratégiques et créatrices de valeur avec les fournisseurs de services.»
Moins de sous-traitance au BeNeLux
Comparé à la moyenne mondiale, les entreprises du Benelux sont moins susceptibles d’accroître leur externalisation dans les deux-trois prochaines années : 35% des organisations n’ont pas l’intention de changer leurs plans existants en matière de services IT, contre 29% au niveau international.
«Le fait que 48% des répondants au Benelux envisagent, de manière possible ou certainement, d’externaliser davantage illustre une amélioration dans la région du Benelux, mais significativement moindre qu’au niveau international où 56% projettent d’externaliser davantage dans les deux-trois prochaines années», constate Anthony Van De Ven, IT Advisory Partner, KPMG.
Le cloud, peu utilisé
Oui aux technologies de cloud computing, mais moins qu’ailleurs. «Pour 57% des organisations au Benelux, moins de 10% du budget informatique revient à des services de cloud computing, contre 60% au niveau mondial. Et il est frappant de constater que 30% des organisations au Benelux indiquent n’y consacrer aucun budget, contre une moyenne mondiale de 9%. Cette différence significative s’expliquerait par le fait que les entreprises associent les services de cloud computing à des risques plus élevés en termes de localisation des données, de sécurité et de vie privée», explique Paul Olieman.
La réglementation et la conformité sont de gros obstacles pour 23% des interrogés sur le marché au Benelux, contre 16% dans le monde. En outre, les risques liés à la localisation des données, la sécurité et la vie privée sont également des obstacles majeurs pour 34% des répondants, contre 28% dans le monde.
Cadre pour la gestion de multiples fournisseurs
Les fournisseurs de services commencent à offrir le SIAM (Service Integration and Management), un cadre pour la gestion et l’intégration de fournisseurs multiples offrant aux entreprises un seul service informatique cohérent. Paul Olieman explique : «Une des conclusions générales est qu’il existe au sein du monde des affaires une incohérence face à l’intégration et la gouvernance de l’externalisation. 80% préfèrent continuer à gérer cela en interne. La moyenne mondiale montre que la moitié des organisations ne projettent pas d’externaliser les processus de SIAM à l’avenir, tandis qu’au Benelux 63% sont d’avis que le SIAM est trop important que pour être externalisé. Au Benelux, 10% des organisations ont déjà commencé l’externalisation des processus, contre 17% dans le monde et 12% étudient la faisabilité, contre 16% au niveau mondial.»
Prestations de services satisfaisantes
Au Benelux, plus de la moitié des répondants (57%) se montrent satisfaits à très satisfaits de leurs fournisseurs de services informatiques. Ce chiffre correspond à la moyenne mondiale, bien que les régions APAC (66%) et Amérique du Nord et Sud (68%) présentent de plus hauts chiffres, tandis que la région EMEA atteint 53%.
Et Anthony Van De Ven de noter : «43% des entreprises sur notre marché ne sont donc pas pleinement satisfaites de la coopération avec leurs prestataires de services informatiques. Dans une large mesure, cela est dû à une maîtrise insuffisante de la part des fournisseurs de services à fournir une stratégie claire d’externalisation. Les études que nous effectuons année après année montrent une corrélation claire entre le degré de satisfaction et la gestion du cycle de sous-traitance, de la mise en place de la stratégie au partenariat d’externalisation. Nous encourageons donc les organisations à penser l’externalisation comme une question stratégique nécessitant un contrôle et une surveillance continue afin d’assurer une plus grande création de valeur.»