L’idée selon laquelle l’IA remplacera les humains remise en question

La transformation mondiale qui s’opère à travers l’IA ne se limite pas à l’adoption d’une nouvelle technologie. Elle vise à développer le capital humain et à redéfinir les clés de la réussite professionnelle à l’ère de l’IA.

Alors que l’évolution rapide des agents IA est susceptible d’avoir un impact majeur sur l’emploi, suscitant des craintes de déqualification, voire de chômage, l’étude Elevating Human Potential: The AI Skills Revolution de Workday dessine un avenir plus optimiste, axé sur le capital humain. Les utilisateurs les plus actifs de l’IA sont les plus optimistes quant à ses bénéfices, avec un score de 4,23 sur 5, tandis que ceux qui prévoient d’adopter l’IA dans les douze prochains mois affichent le score le plus bas avec 3,89 sur 5.

L’IA libère du temps pour des tâches plus enrichissantes : 93% des utilisateurs actifs confirment qu’elle leur permet de se concentrer sur des responsabilités plus stratégiques comme la réflexion et la résolution de problèmes.

L’avantage des compétences humaines à l’ère de l’IA

« Les discussions autour de l’IA se focalisent souvent sur la peur et la perte d’emploi, mais nous y voyons une opportunité incroyable, déclare Jim Stratton, chief technology officer, Workday. En adoptant une IA au service du bien commun, ​ nous pouvons valoriser ce qui nous rend uniques en tant qu’humain – notre créativité, notre empathie, notre capacité à tisser des liens – et de bâtir un environnement de travail où ces compétences sont moteur de réussite. Notre étude montre que les collaborateurs sont prêts à faire de cette possibilité une réalité. »

Selon l’étude, 83% des répondants estiment que l’IA valorisera les compétences propres à l’homme ​ tout en stimulant la créativité, créant ainsi de nouveaux gisements de valeur. Ce résultat témoigne d’une perception de plus en plus positive de l’IA au travail, alors qu’une précédente étude, en novembre 2023, montrait que seulement 52% des collaborateurs l’accueillaient favorablement l’année dernière.

Potentiel transformateur

Ces résultats soulignent l’importance cruciale des compétences telles que la créativité, le leadership, l’apprentissage, la confiance et la collaboration pour évoluer dans un monde enrichi par l’IA. « Ce moment charnière, où nous reconnaissons collectivement le rôle transformateur de l’IA dans l’avenir du travail et la pérennité des compétences intrinsèques à l’humain, conduit à une révolution portée par l’IA, susceptible d’avoir un impact sur chacun, des ouvriers aux analystes de données. »

Parmi les utilisateurs actifs de l’IA, la quasi-totalité (93 %) confirme qu’elle leur permet de se concentrer sur des responsabilités plus stratégiques comme la réflexion et la résolution de problèmes. Plus encore, ces utilisateurs ont systématiquement une perception positive de ses avantages, avec 92 % des collaborateurs et 95 % des dirigeants en accord. Ces résultats mettent en lumière le potentiel transformateur de l’IA au travail, en libérant du temps pour une collaboration enrichissante et innovante, source de nouvelles idées et d’opportunités pour les entreprises qui s’adaptent à une économie en mutation rapide.

Capital humain, là où les compétences clé sont cruciales

L’IA transforme déjà l’environnement de travail. 81 % des sondés reconnaissent qu’elle modifie les compétences requises pour leur poste. Aujourd’hui, l’IA est principalement utilisée pour l’analyse de données (51 %), la détection des fraudes et la gestion de la sécurité (43 %), ainsi que pour les RH et le recrutement (39 %). Si certains devront développer de nouvelles compétences pour utiliser l’IA au travail, ils devront également continuer à cultiver leurs compétences distinctives pour réussir. Les données révèlent une tendance claire : les compétences centrées sur l’humain deviennent plus essentielles face à l’adoption croissante de l’IA.

« Les compétences les moins susceptibles d’être remplacées par l’IA sont également considérées comme les plus précieuses au travail : la prise de décision éthique, la capacité à créer des liens et des relations, l’intelligence émotionnelle et l’empathie, et la résolution de conflits », conclut Jim Stratton. Dans tous les scénarios, la prise de décision éthique s’est systématiquement classée comme la compétence humaine la plus valorisée, tant aujourd’hui que dans un futur marqué par l’adoption généralisée de l’IA.