Foire de Libramont, une édition sous le signe du Smart Farming
Le digital dans le pré ! Du 28 au 31 juillet, la Foire de Libramont fera la part belle au Smart Farming. L’agriculture repense sa chaîne de valeur.
Plus de 220 000 visiteurs attendus, 800 exposants… Cette année, la Foire de Libramont ouvre ses portes au Smart Farming. Pour l’heure, il ne s’agit pas encore d’un réseau de fermes connectées s’échangeant des informations pour optimiser leurs pratiques agricoles. On y viendra. Mais progressivement. On parle davantage de dissémination de technologies diversifiées combinée à une utilisation accrue d’informations collectées et traitées. Les agriculteurs y ont recours dans les activités de production et de distribution de produits agricoles, ainsi que dans la régulation des approvisionnements -eau, engrais, énergie, etc.).
Vitrine de la ruralité, la Foire de Libramont va permettre de mieux cerner les enjeux. D’après un récent rapport du cabinet Beecham, pour garantir demain l’alimentation de la population mondiale, l’agriculture doit impérativement repenser toute sa chaîne de valeur. A la clé : l’amélioration des rendements, l’optimisation de la traçabilité et la réduction des pertes. Le défi ? Augmenter de 70% le niveau de production de nourriture et de fibres d’ici à 2050 afin de nourrir les 11,2 milliards d’habitants qui devraient peupler la planète d’ici la fin du siècle.
Pour optimiser les rendements et réduire les pertes, l’industrie agricole va s’appuyer de plus en plus sur l’IoT (Internt of Things) et les technologies M2M (Machine-to-Machine). Déjà utilisés dans les pays où l’agriculture est bien développée, les big data, les services GPS et les capteurs devraient donc se multiplier dans les années à venir à travers les différentes régions agricoles du globe.
Nesta, organisme de recherche anglais, a démontré que l’intégration de technologies digitales pourrait augmenter d’environ 18% les revenus d’une ferme en activité mixte (culture de blé avec du bétail en pâturage) de taille moyenne et minimiser les impacts environnementaux avec la rationalisation de l’utilisation d’intrants. De son côté, l’American Farm Bureau estime que l’utilisation de nouvelles technologies réduirait le coût des semences, des engrais et des pesticides d’environ 15%… et augmenterait les rendements des cultures d’environ 13%.
Contrairement aux pratiques d’intensification ou de standardisation, le Smart Farming offre la possibilité de mettre en place une approche customisée pour chaque culture, plante et animal sans alourdir la charge de travail, tout en réduisant les intrants. Concrètement, le Smart Farming se caractérise par l’utilisation de technologies autour de trois axes : la collecte de données sur les exploitations agricoles; la simplification du travail opérationnel des agriculteurs; un réseau de fermes connectées. A Libramont, un espace Smart Farming Digital Wallonia permettra de mieux cerner les enjeux et de rencontrer les premiers acteurs.
Le Smart Farming à travers les stands
> Agronova – Développement d’une ferme innovante dans le Condroz. Toutes les innovations agricoles, horticoles et maraîchères au niveau du numérique, mais aussi l’aquaponie, l’élevage d’insectes, la permaculture, la production de lait, le biogaz, le recyclage, etc. Un parcours ludique au travers de 10 pôles à thématiques différentes vous sera proposé sur l’autonomie énergétique et l’alimentation pour mieux comprendre les techniques agricoles du futur.
> Agroptimize – L’optimisation des itinéraires culturaux pour une performance économique et environnementale. AgrOptimize met en place des plateformes collaboratives publiques/privées avec différents partenaires académiques et développe des outils d’aide à la décision innovants en agriculture de précision (drone, satellite, météo à haute résolution, etc.). Ainsi, PhytoProTech : plateforme multicultures / multimaladies de gestion phytosanitaire à la parcelle. Ou encore Ypanema (Yield Prevision And NitrogEn Management) : plateforme de prévision de rendement et de gestion / modulation intra-parcellaire de la fertilisation azotée.
> awé – Des outils numériques pour rester connecté aux animaux à tout moment ! Exemple, Myawenet, un programme simplifiant le travail au départ du recueil et de l’analyse des données (IA, contrôle laitier, classification, évènements sanitaires, etc.), également le partage de celles-ci avec le vétérinaire ou le nutritionniste de la ferme. Ou encore SmartVel, premier système non invasif de détection des vêlages qui prend en compte les séquences comportementales spécifiques de la mise-bas.
> Beldrone – L’imagerie par drone connecté aux tracteurs pour gérer un épandage précis, écologique et économique du besoin des culture en N.P.K. Le drone photographie et détecte les besoins en azote, phosphore, potassium, eau, etc. Les données sont introduites dans le pulvérisateur qui pourra épandre les engrais et autres produits de façon précise, utile, écologique et économique.
> Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) – Des technologies de pointe au bénéfice de l’agriculture de précision. Au travers de différents projets de recherche, l’expertise du CRA-W se concentre principalement sur la collecte d’informations par les capteurs embarqués sur satellites et drones par les capteurs embarqués sur le tracteur et/ou la machine, par les capteurs génériques du tracteur et/ou de la machine, par les capteurs dans le champ/la parcelle. Le CRA-W travaille aussi l’interprétation agronomique et la préconisation pour la modulation de l’azote, les amendements (CaO), la densité de semis et le travail du sol.
> NewFarm Agriconsult – Plateforme web pour la protection intégrée des cultures en Wallonie. Les données agrométéo suivantes sont disponibles en temps réel et permettent de prendre les décisions en bonne connaissance de cause : relevés météo de la parcelle et prévisions haute définition pour la parcelle; positionnement optimal des produits phytosanitaires; fenêtre climatique de pulvérisation; risques de maladie. NewFram Agriconsult propàose aussi des outils d’aide à la décision pour les productions de fruits et légumes, les grandes cultures et les pommes de terre.
> LEA – Plate-forme web de gestion ETA disponible sur ordinateur, tablette, smartphone. Depuis le tracteur, le chauffeur enregistre et valide en quelques clics sa prestation directement sur smartphone : nom du client, parcelle, produits et matériels utilisés. LEA permet d’enregistrer les travaux depuis la cabine et de facturer les prestations en 3 clics ! Nouveau : le suivi GPS pour surveiller en temps réel la flotte de tracteurs et tracer les travaux effectués (visualisation des parcelles exploitées, vitesse de travail, etc.) et la gestion des entretiens du parc de machines (alerte entretien, contrôle des consommations, coût de revient, etc.).
> Technobel – Centre de développement des compétences et de formation aux nouvelles technologies. Le centre permet de découvrir comment mettre en place, par soi-même, tous les outils électroniques et numériques capables de mesurer la fertilité des sosl, l’humidité des cultures ou encore leur exposition à la lumière. Grâce â des rapports détaillés quotidiens, l’agriculteur peut automatiser et optimiser la gestion de ses différentes cultures. Le centre a développé Eliot (Experiential Learning with Internet of Things), un programme de formation à l’internet des objets.
> TerrEye – La cartographie numérique au service de l’exploitant. La plateforme interactive REGIS est un outil d’aide à la décision sur une base cartographique pour une gestion efficace de son territoire. Cet espace de travail virtuel aide le gestionnaire à mieux connaître et valoriser ses ressources (inventaire/audit); centraliser les données géospatiales relatives à la conduite entre les différentes activités du domaine; mettre en relation les différents plans de gestion (agricole, forestier, MAE, conservation, etc) et détecter les indicateurs de performance.