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L’inflation peut-elle menacer le cloud ?

Fév 16, 2023 | Cloud | 0 commentaires

Surtout, ne pas renoncer aux avantages du cloud. Mais savoir en tirer le maximum. IDC prône deux approches pour avancer en période d’inflation : FinOps et Cloud Economics.

Pour les responsables informatiques interrogés par IDC, les domaines d’investissement qui sont le plus concernés par l’inflation et les fluctuations des taux de change sont le SaaS, l’IaaS et le PaaS, également le matériel et les logiciels d’infrastructure. « Autant de domaines qui sont importants pour soutenir la transformation numérique de l’entreprise, assure Rick Villars, Group Vice President, Worldwide Research, IDC. Ils sont au coeur des projets d’automatisation et d’analyse des données. Ils peuvent améliorer la capacité d’une entreprise à faire face aux fluctuations économiques ».

Et de souligner, au regard de cette situation, l’importance grandissante que sont amenés à prendre le FinOps, qui apparaît comme un levier essentiel pour contenir les budgets sans remettre en cause pour autant les projets essentiels à la transformation des organisations, également le Cloud Economics, à savoir l’étude des avantages, des coûts et des principes du cloud computing.

Commencer par adopter une hiérarchisation des projets

« Ne laissez pas l’inflation menacer le cloud, invite Rick Villars. Maintenez la dynamique des projets technologiques qui aident l’ensemble de l’entreprise à naviguer et même à profiter de cette période d’instabilité. Adoptez des pratiques FinOps qui éliminent le gaspillage tout en réinitialisant les métriques de coût du cloud à long terme via le Cloud Economics. » Une même problématique, deux approches. De même, il importe de générer des économies à court terme, des gains à moyen terme qui protègent l’entreprise si les conditions se détériorent plus que prévu et, enfin, des choix architecturaux à long terme qui garantissent des coûts d’exploitation durablement inférieurs à mesure que les conditions commerciales s’améliorent.

En somme, ne pas renoncer aux avantages du cloud, mais savoir en tirer le maximum. Première étape : adopter une stratégie de hiérarchisation des projets technologiques qui s’aligne sur les points forts du cloud. Les services cloud, ainsi que le nombre croissant de solutions en mode « as-a-service » pour le matériel et les logiciels d’infrastructure, offrent plusieurs avantages, insiste l’analyste d’IDC. « Le large portefeuille de services cloud proposés par les principaux fournisseurs permet d’utiliser le service coût/performance optimal sans augmenter les coûts administratifs ou les risques commerciaux. »

De fait, les solutions SaaS offrent le premier accès à l’innovation dans les applications collaboratives, l’expérience client, l’intelligence artificielle, l’intégration des données et la sécurité qui peuvent être directement liées aux priorités critiques de l’entreprise. Les capacités de gouvernance de plus en plus intelligentes des plates-formes cloud permettent d’observer et d’automatiser les réactions aux changements réels des besoins en ressources de calcul, de stockage, de données et de processus en temps quasi réel.

Court et moyen terme

Tous ces avantages concernent la « vitesse ». Pratiquement, moins de frais initiaux et plus de flexibilité. « Ne payez que ce dont vous avez besoin quand vous en avez besoin, conseille Rick Villars. Les entreprises qui accordent la priorité aux projets technologiques de modernisation des applications et d’augmentation des données peuvent rapidement réaliser une réduction de la pression budgétaire. Cette année, les entreprises devraient se tourner vers les technologies qui peuvent offrir des avantages commerciaux significatifs à court terme grâce à une utilisation accrue des capacités du cloud. »

IDC conseille également aux CIO d’adopter une stratégie à moyen terme qui réaffecte les fonds des projets « en cours » qui, pour la plupart, ne font que repousser l’élimination de la dette technique. « Nous recommandons aux entreprises de se concentrer sur de ‘nouveaux’ projets susceptibles d’augmenter les revenus ou la productivité d’ici le début de 2024. Cette approche garantit que l’organisation peut récupérer plus rapidement si les conditions s’améliorent… ou réagir plus rapidement si les conditions s’aggravent. »

Il est également important de commencer à réfléchir tôt aux priorités pour 2024 et au-delà. Indépendamment de l’évolution de l’inflation et des conditions monétaires, les organisations informatiques resteront sensibles aux futurs chocs de coûts potentiels associés aux personnes et aux processus. Les fournisseurs de technologie intègrent davantage d’automatisation et d’IA dans tous leurs produits et services. « 2024 sera l’année où les entreprises avant-gardistes identifieront et exécuteront la bonne combinaison d’automatisation informatique pour apporter des améliorations opérationnelles à long terme ». IDC constate que les projets d’automatisation informatique peuvent générer des retours sur investissement constants.

Réduire le « gaspillage » actuel dans le cloud

Alors que la vitesse est un avantage du cloud qui peut contribuer à réduire les coûts de nombreuses charges de travail, elle génère également de nouveaux risques. Après de nombreuses conversations avec des CIO et des enquêtes auprès de responsables informatiques en 2022, il est devenu clair pour IDC que de nombreux leaders technologiques estiment que leurs entreprises dépensent trop en ressources cloud.

« Pour tirer pleinement parti d’une stratégie de hiérarchisation des projets centrée sur le cloud, les CIO doivent s’assurer qu’ils réduisent le ‘gaspillage’ actuel dans le cloud et d’autres ressources informatiques, incite Rick Villars. À court terme, cela signifie permettre aux équipes existantes de gestion des services et des achats de fournisseurs/produits de poursuivre plus agressivement des stratégies d’optimisation des coûts. »

Première mesure, évaluer l’utilisation réelle des niveaux de service existants, en particulier pour les applications SaaS qui utilisent une tarification progressive par utilisateur. Ensuite, tirer parti et maximiser les remises basées sur le volume avec les principaux fournisseurs de cloud en sélectionnant des produits/services complémentaires sur leurs places de marché.

Moins de sur-provisionnement

À moyen terme, adopter un large éventail de processus standard qui réduisent en permanence les dépenses en ressources inutilisées. Egalement identifier et accélérer l’adoption de nouvelles options à moindre coût -par exemple, nouvelles instances de calcul, niveaux de stockage, tarification par utilisateur échelonnée- à mesure qu’elles deviennent disponibles.

« Aujourd’hui, regrette Rick Villars, fort peu de CIO ont une vue unifiée de l’utilisation réelle du cloud pourtant essentielle pour réaliser des économies de coûts durables plutôt que ponctuelles. Faites-vous aider ! Visez des retours sur investissement liés à moins de sur-provisionnement. C’est possible ! » Ce qui veut dire, encore, installer une gouvernance à long terme avec des garde-fous. L’objectif final de FinOps est de permettre une évaluation, une réévaluation et une projection futures durables des coûts d’exploitation du cloud -le fameux Cloud Economics.

« Les entreprises du monde entier créent des modèles commerciaux entièrement nouveaux basés sur des objets connectés intelligents, des opérations améliorées par l’AI et un engagement continu des clients. Par conséquent, l’utilisation efficace des services cloud nécessitera une mise en œuvre rapide et précise, une mise à l’échelle et des prévisions de coûts à long terme pour les systèmes commerciaux numériques vitaux et sera moins axée sur la simple réduction des coûts de fonctionnement des systèmes commerciaux back-end. »

Inflation, oui, mais sans réagir de manière excessive ?

À mesure que 2023 avance, les observateurs de l’industrie ont rapidement commencé à demander à IDC s’il ne s’agissait pas d’une réaction excessive. Ici et là, en effet, l’inflation montre des signes de ralentissement… Il n’empêche. Les coûts du SaaS et de l’IaaS ne font que croître.

« Considérez le long terme, voyez plus loin que l’inflation qui secoue aujourd’hui l’économie, exhorte Rick Villars. Se concentrer sur une optimisation prudente et méthodique des coûts après plusieurs années d’investissements technologiques accélérés entraînés par des perturbations radicales liées à la pandémie est la bonne stratégie, quelle que soit l’évolution de la situation économique en 2023 ! » Et, encore, de nous inviter à reconsidérer notre approche de la technologie. « L’investissement technologique ne consiste plus à soutenir l’entreprise ; la technologie est au cœur de la concurrence en tant qu’entreprise numérique. L’utilisation de Cloud Economics pour investir judicieusement et assurer un retour maximal sur ces investissements technologiques est la clé du succès à long terme. »