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Low-code, on y vient… et assez vite
Il est temps de faire table rase des fausses idées reçues sur le low-code et de profiter pleinement de ses avantages pour accélérer la transformation numérique, estime IRIS. Explications au cours d’un intéressant débat.
Les promesses du low-code résonnent favorablement : un monde où tout doit toujours aller plus vite, où les utilisateurs souhaitent être de plus en plus autonomes pour des raisons d’agilité et de flexibilité. En même temps, nombre de développeurs professionnels ont encore tendance à le conspuer. Et d’avancer des raisons qui ont pu être réelles à un moment passé. Qui méritent une actualisation et, plus encore, une pincée d’objectivité.
« C’est pourquoi, avec Mendix, leader mondial du low-code selon Gartner, nous avons ouvert le débat afin de discuter des raisons pour lesquelles les organisations devraient considérer ce type de programmation comme une décision stratégique à prendre », explique Christine Standaert, Senior Account Manager & Low Code Product Owner, IRIS Information Management Solutions.
Wanze, jeudi 15 février. A l’invitation d’IRIS Information Management Solutions, filiale de Canon, une vingtaine d’entreprises se sont retrouvées au golf de Naxhelet pour en parler. Parmi les questions du jour : comment augmenter l’agilité de mes développements ? Comment, aussi, faire face au manque de ressources informatiques ? Comment, enfin, intégrer l’innovation de manière structurée au sein de mon organisation ?
Les cas clients parlent d’eux-mêmes
Souvent encore, on entend dire que le low-code n’est pas fait pour mettre en place des applications critiques. En clair : « C’est très bien pour le maquettage, mais pas plus. Nous, on doit délivrer du web desktop et du mobile natif ! » Pour Lionel Luquet, Senior Presales Architect, Mendix, il y a confusion. « Si on peut entendre ces remarques pour des plateformes no-code, je m’inscris en faux pour des plateformes low-code dont le terrain de jeu est vraiment les applications critiques, innovantes, y compris le customer facing. »
A l’entendre, les cas clients parlent d’eux-mêmes. Tous montrent l’étendue des possibles et la variété des applications envisageables. Peu importe, d’ailleurs, les domaines fonctionnels, les types d’applications ou les usages. « Le low-code permet également de personnaliser finement les applications afin de les intégrer dans un existant applicatif. Et de répondre à des contraintes tangibles, sans pour autant économiser sur les bénéfices de rapidité de mise en place. »
Techniquement, une plateforme low-code comme Mendix n’impose rien. Et l’intégration avec des briques existantes est proposée, aussi bien d’un point de vue organisationnel, que de gouvernance ou de sécurité. En revanche, elle fournit nativement des outils pour les clients qui ne sont pas équipés ou partiellement -gestionnaire de sources, build, suivi de projet. L’objectif : coller au plus près des contraintes fortes qui peuvent être imposées par les clients. S’inscrire, aussi, dans des pratiques DevOps standard et autoriser une chaîne d’intégration et de livraison continue.
Low-code, no limit
Autre crainte souvent exprimée : « je ne peux pas faire exactement ce que je veux » ou « je vais être limité et contraint »… On ne peut nier qu’une plateforme low-code va imposer un cadre. Toutefois, Mendix fait preuve d’ouverture. L’éditeur propose d’invoquer des services de tout type à tout moment, d’injecter du code serveur ou client, de créer des extensions pour des intégrations ou pour de la présentation… On ne sera donc jamais limité !
Et puis, pour Christine Standaert, il s’agit de voir plus loin. D’ici 2027, rappelle-t-elle, Gartner prédit que « les déploiements seront omniprésents et constitueront la base sous-jacente de la plupart des innovations informatiques et commerciales ». Les mêmes analystes du cabinet de conseil préviennent également que « d’ici 2025, 70 % des investissements numériques ne parviendront pas à produire les résultats commerciaux escomptés en raison de l’absence d’approche stratégique de gestion de portefeuille… »
Besoin croissant d’agilité
Ce qui se traduit par un besoin croissant d’agilité. Le low-code facilite l’adaptation à l’évolution des besoins de l’entreprise, ce qui permet des itérations et des ajustements rapides des applications. En même temps, dans le contexte actuel, il faut réduire les coûts de développement. La programmation low-code réduit considérablement la nécessité d’un codage manuel étendu et coûteux. De même, le développement doit devenir plus accessible, s’ouvrir au personnel non technique. On peut parler, à ce niveau, de collaboration rationalisée. Le low-code favorise une collaboration transparente entre de multiples parties prenantes. Ce dernier aspect devient de plus en plus sensible, constate Christine Standaert. « Jusqu’ici, le développement traditionnel d’applications a divisé l’équipe en silos : les codeurs et les non-codeurs. Pratiquement, les équipes métiers / business définissent la vision et les développeurs la construisent. Et, trop souvent, les projets et la portée se perdent dans la traduction. Avec le low-code, les deux parties collaborent en temps réel. » Une récente étude de Mendix montre, en effet, que 59 % des projets utilisant le low-code sont issus d’une collaboration entre les deux parties.
Approche hybride
Au fur et à mesure que les plateformes low-code gagnent en pénétration, les environnements logiciels des entreprises deviendront hybrides, estime Lionel Luquet. Et cela avec une combinaison de codage personnalisé pour les processus métier les plus complexes et l’utilisation de plateformes low-code pour tous les autres. Cette approche hybride pourrait devenir la norme ! « Avec une plateforme hybride d’applications low-code, un développeur peut, par exemple, coder un connecteur pour intégrer une solution CRM interne, puis le partager avec d’autres équipes de développement de l’entreprise. » Bref, l’époque où l’on créait du code à partir de rien est en déclin, bien que pas tout à fait révolue.
« Une approche low code comprend des outils de drag and drop que les développeurs peuvent utiliser. Par exemple pour développer des API, intégrer l’application à d’autres systèmes ou personnaliser les interfaces frontales. Les plateformes qui proposent une approche hybride low code sont susceptibles d’être les plus utiles aux équipes de développement à compétences mixtes. »
Réversibilité et verrouillage fournisseur
Reste la crainte -encore exprimée au cours du débat- de se sentir « bloqué », sans options de sortie. Si le besoin de réversibilité est une réalité, il n’est pas toujours lié à l’outil en tant que tel, mais, peut-être, à l’hébergement des applications. Une organisation peut éprouver le besoin de basculer tout ce qui est hébergé dans un cloud public vers un autre.
La plate-forme Mendix est intrinsèquement prête. Elle permet la bascule de manière très simple grâce à son architecture conteneurisée. Ensuite, il peut bien évidemment s’agir de changer d’outil. Auquel cas, la plateforme doit proposer des outils qui vont permettre d’extraire les modélisations, des classes et les données afin de pouvoir les ré-importer dans un autre outil. Ce n’est pas magique non plus, les développements récupérés nécessiteront sûrement une phase de compréhension et vraisemblablement d’adaptation, mais cela a le mérite d’être mis à disposition.
Ne perdons pas de vue que le challenge attaché à la réversibilité n’est pas lié aux plateformes low-code. C’est le cas pour tout et pas seulement des outils. Ainsi, une application développée avec un framework datant de quelques années lorsqu’elle aura droit à son refactoring. Il y a de grandes chances que l’équipe de développement préfère repartir de zéro, d’un point de vue technique, car les connaissances fonctionnelles resteront acquises, ce qui est également vrai pour une plateforme low-code.
A travers ce débat, on a bien compris, aussi, que les services IT conservent toute leur importance. Il y aura besoin de leur expertise sur les parties les plus techniques d’une application -l’intégration avec un nouvel outil, la création d’une extension. Ce qui leur permet de se concentrer sur des tâches à fort intérêt technique.
Nouveau standard
Et si le low-code n’était pas, tout simplement, un nouveau standard de développement ? La jeune histoire des langages de programmation a été le réceptacle de nombreuses (r)évolutions, de la carte perforée au langage objet, en passant par le binaire, l’assembleur et les langages procéduraux… Le low-code ne serait-il pas la prochaine étape ?
Les arguments en faveur des passages de l’une à l’autre de ces évolutions ont toujours été : abstraction plus forte, compréhension plus aisée, environnements plus accessibles, démocratisation du processus de développement et amélioration de la rapidité de mise en place… « Avec le low-code, nous sommes en plein dedans ! », conclut Lionel Luquet.
Alain de Fooz