Dans presque toutes les entreprises, il arrive que le département IT ne parvienne pas à répondre aux souhaits des collaborateurs. On peut difficilement le lui reprocher : c’est la conséquence d’un fossé qui s’est creusé entre la demande et la capacité. Résultat : les collaborateurs cherchent eux-mêmes des alternatives, comme on le voit avec les tendances du BYOD (Bring Your Own Applications).
L’exemple le plus souvent cité est peut-être le fait que les collaborateurs partagent entre eux des documents de projet importants via des applications gratuites comme Dropbox. Ils pensent avant tout à la facilité du service, mais négligent les risques de sécurité. C’est un bel exemple de la façon dont les souhaits des collaborateurs sont parfois en porte-à-faux avec l’intérêt du département IT, une contradiction d’où naît ce qu’on appelle le «Shadow IT».
Les entreprises prennent progressivement conscience de cette tendance, mais en tirent-elles des enseignements ? Le succès du «Bring Your Own XXX» se confirme et génèrera de nouveaux défis si les entreprises ne prennent aucune mesure. Imaginons un département marketing qui souhaite analyser des données clients et teste pour ce faire divers outils du cloud sans consulter le département IT. En tant que collaborateur IT, il vous est impossible de garantir la protection des données clients dans une telle situation.
Bien qu’il soit positif que les collaborateurs se montrent inventifs, il y a un revers à la médaille. Lorsque des applications ne sont pas correctement développées, cela peut engendrer des risques importants. Si le département IT n’est pas au courant des applications qui sont utilisées au sein de l’entreprise, il ne peut garantir que les données de l’entreprise seront suffisamment protégées. Même si c’est une utopie d’espérer que le département IT ait un contrôle complet sur tout, comment prévenir les problèmes ?
Citizen Developers, nouveau type de développeurs !
Les collaborateurs maîtrisent de mieux en mieux les technologies modernes et ont des exigences strictes en matière de convivialité et de possibilités de collaboration. En outre, ils s’attendent à pouvoir utiliser des applications sur n’importe quel appareil, à n’importe quel moment. Par ailleurs, on assiste à l’émergence d’un nouveau type de développeurs : les Citizen Developers.
Gartner prévoit que les Citizen Developers développeront 25% de toutes les applications de demain. Celles-ci vont d’applications pour SharePoint ou Excel à des outils de Business Intelligence. Souvent, elles ont été développées pour de petits groupes d’individus dans l’entreprise et le département IT n’est au courant de rien. Sans stratégie claire, les entreprises risquent d’être confrontées au problème de l’IT «de l’ombre».
Rejoindre l’IT «de l’ombre»…
Pour combler l’écart qui s’est creusé entre l’IT et l’entreprise et soutenir correctement les Citizen Developers, il faut simplifier le processus de développement. En impliquant davantage dans le processus de développement d’applications les collaborateurs possédant un minimum de connaissances techniques, on peut renforcer la productivité des développeurs existants et améliorer la capacité de développement actuelle. Dans les faits, il convient de laisser s’épanouir la tendance «Develop Your Own Application (DYOA)», tout comme on l’a fait pour le BYOD.
Soutenir le DYOA suppose de permettre aux collaborateurs IT de l’entreprise d’accéder aux technologies cloud utiles pour le processus de développement. Sélectionnez une solution PaaS productive et apprenez aux développeurs à utiliser ces outils. Cela permettra d’accélérer le processus de développement traditionnel. Définissez ensuite quels éléments de la plate-forme il convient de rendre accessibles aux collaborateurs possédant un minimum de connaissances techniques. Choisissez le département ou un groupe spécifique de collaborateurs -comme des analystes marketing, le service de vente ou des analystes financiers- et mettez la plate-forme à la disposition des «Citizen Developers» concernés. Formez-les et accompagnez-les afin d’améliorer encore leur productivité et d’éviter qu’ils ne rejoignent l’IT «de l’ombre».
En d’autres termes, mettez en place une approche progressive afin d’accroître la capacité de développement au sein de l’entreprise. Bien qu’il appartienne toujours au CIO ou au CTO de décider des technologies à utiliser, les entreprises avant-gardistes veillent également à exploiter leur capacité de développement en mettant les bonnes technologies à la disposition de leurs collaborateurs. Aujourd’hui, il est primordial d’encourager la collaboration entre le département IT et les «Citizen Developers» afin de favoriser la réussite de l’organisation.
Mark Armstrong
Vice-President & Managing Director EMEA, Progress Software