Data Intelligence
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Maya surveille les parcours de golf
Maya facilite l’entretien des parcours de golf, en s’adaptant aux réalités liées au changement climatique et à l’évolution de la législation. Prochainement, l’usage de l’app sera étendu à d’autres espaces verts, comme les vignobles et les terrains de sport engazonnés.
Stress hydrique, prédiction des maladies, gestion des intrants…. Tout s’évalue, se chiffre, se gère, y compris sur un golf. La tech et la science sont aujourd’hui présentes au cœur de l’entretien des espaces verts. Le club de Rigenée, dans le Brabant wallon, est l’un des premiers à tirer parti des informations générées par Maya, nouvel outil digital de la start-up belge GVE Europe qui s’est donnée pour mission d’aider les entreprises à aligner ambitions commerciales et objectifs durables à long terme.
L’app, désormais utilisée par les greenkeepers, associe gestion de parcours et respect de l’environnement. « Notre outil en mode SaaS traite les informations collectées par capteurs connectés -sondes de sol, station météo, etc.- et les observations fournies par les gestionnaires de terrain. Le tout est comparé et mis en perspective avec les données historiques et des insights scientifiques », explique Valentine Godin, ingénieure environnementale, fondatrice, GVE Europe.
Lancé, comme d’autres golfs, dans le processus de certification de l’éco-label GEO (Golf Environment Organisation), Rigenée exploite Maya comme outil informationnel pour optimiser la gestion de ses deux parcours. « Nous avons aujourd’hui une gestion et une vision immédiate des métriques et analyses sur carte interactive avec suivi de l’évolution des parcours dans le temps. Ce que nous faisions auparavant de façon approximative, nous le réalisons de manière extrêmement précise », se félicite Lucas Mercelis, greenkeeper, à l’origine du projet digital au Golf de Rigenée. Ainsi le NDVI (Normalized Difference Vegetation), c’est-à-dire le calcul de l’indice de végétation par différence normalisée pour mesurer la vigueur de l’herbe -un comptage effectué entre la lumière proche de l’infrarouge réfléchie par la végétation et la lumière visible.
Transition écologique et maîtrise des coûts
« Golf ou agriculture, même combat ! Les mêmes indices sont utilisés », note Valentine Godin. Le NDVI est caractérisé par une grandeur physique, la réflectance, qui détermine la capacité des cultures à réfléchir la lumière. En agriculture, cet indice de végétation permet de mesurer le taux de couverture végétale et la vigueur de la culture présente sur une parcelle agricole. Ce qui veut dire, encore, que si Maya est dédié au golf, l’expertise de GVE Europe est plus large.
Aujourd’hui, l’app aide les clubs dans leur transition écologique et dans la maîtrise de leurs coûts. Elle permet d’agir sur trois grands enjeux rencontrés par les gestionnaires de terrain :
- meilleure précision au niveau de l’arrosage, qui permet d’économiser environ 30 % d’eau ;
- meilleure gestion et prédiction des maladies, comme la fusariose froide et le dollar spot, deux grands problèmes des golfs à l’heure actuelle ;
- meilleure gestion des intrants (sable, azote…), qui permet de générer des économies conséquentes pour les clubs.
L’innovation, derrière la contrainte
Derrière cette innovation se cache en réalité une contrainte. Depuis 2018, la Région wallonne interdit dans ses espaces publics l’utilisation de pesticides et de produits de biocontrôle naturels pourtant utilisés dans l’agriculture bio. Un objectif « Zéro-Phyto » qui est progressivement adopté aussi à l’étranger, comme en France (2025), en Suisse (2030) et bientôt en Angleterre et en Espagne.
« Cette interdiction engendre une prolifération de maladies, qui menacent directement la pratique sportive, commente Lucas Mercelis. Or, les amateurs de golf le savent : pour qu’une balle roule sur un terrain, le gazon doit être impeccable. De quoi donner des sueurs froides aux greenkeepers, obligés de lutter contre les sécheresses et les maladies… »
La tech est d’une aide précieuse quand la marge de manœuvre devient de plus en plus restreinte, considère Valentine Godin, qui, outre Rigenée, a commencé par tester la première mouture de Maya au Bercuit, à l’Empereur, à Gomzé et à Naxhelet. Développée en novembre, la plate-forme a déjà convaincu près de 20 clubs de golf en Belgique, en Angleterre, au Danemark, en France… avant l’Espagne !
Agriculture 4.0
L’ambition est de convaincre une centaine de golfs d’ici la fin de l’année ! La start-up est également en phase pilote pour s’implanter dans le secteur vinicole. « Maya a une raison d’être pour tout terrain concerné de près ou de loin par la gestion de l’eau, des intrants et des maladies, que ce soit au niveau environnemental ou économique », assure Valentine Godin. Le nouveau modèle de production basé sur l’agriculture 4.0, apporte de nouveaux outils au secteur primaire grâce à des systèmes de collecte de données à grande échelle ou à l’incorporation de l’IA, dans le but d’augmenter la productivité, de réduire les coûts et l’impact environnemental des pratiques agricoles.
Valentine Godin : « Nous assurons autant un accompagnement ponctuel que des prestations récurrentes ; nous adaptons nos services et travaillons avec nos clients pour optimiser leur productivité et améliorer leurs rendements annuels à chaque étape de la saison de croissance. »
Obtention de la certification GEO
A Rigenée, Maya est exploité au quotidien, à l’instar d’une sonde permanente. Laquelle permet de recueillir dynamiquement les incidents survenant sur le terrain et de les visualiser aussitôt sur une carte interactive. A la clé, des alarmes dynamiques et personnalisables sur toutes les métriques. « Outre la tech, nous pouvons accompagner nos clients dans la transition écologique de leur golf et l’obtention de la certification GEO, complète Valentine Godin. En apportant une expertise technique, nous trouvons des solutions pour chaque terrain réconciliant fins commerciales, durabilité et cohérence environnementale. »
Les golfs ne sont donc qu’une étape. Grâce à ce premier succès, Valentine Godin et son équipe ont réussi à lever fin 2022 un demi-million EUR auprès d’Invest BW (via B2START) et d’autres investisseurs privés. Un apport qui va permettre à GVE Europe d’étoffer son équipe, pour continuer le développement et la commercialisation de la plate-forme Maya.
« De la gestion des eaux de surface aux systèmes de traitements écologiques, à la gestion de vos déchêts et l’optimisation de l’utilisation de vos ressources en passant par l’implémentation d’une gestion raisonnée de votre terrain, l’approche est globale. C’est clairement ce qui nous distingue, conclut Valentine Godin. GVE Europe apporte un accompagnement complet, de l’audit initial aux analyses approfondies en passant par un suivi régulier sur une certaine thématique ou un soutien pour la mise en place de certains aspects du plan environnementale du client. »