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MetaFin, contrôles fiscaux à travers le métavers !
MetaFin est né. Le SPF Finances s’apprête à révolutionner les contrôles fiscaux à travers le métavers. Une première en Europe ! Explications de Peter Braem, Cyber Security Management.
Une révolution, pas moins ! Demain, les contrôles fiscaux pourront se faire à travers le métavers. Des avatars numériques opèreront automatiquement via l’application My MinFin. Pour le SPF Finances, le but est d’ « établir une relation plus étroite avec le contribuable ». Nom du projet : MetaFin.
Par métavers, il faut comprendre des univers parallèles au nôtre dans lesquels, demain, nous évoluerons et interagirons comme dans la vie réelle, nous livrant à de la sociabilisation, des jeux ou même à un travail. Tel est le nouveau Graal d’Internet. En anglais on parle de « metaverse » ; en français on utilise plus couramment le terme « métavers ». L’étymologie du mot nous renseigne fort bien sur sa signification. « Méta » signifie « au-delà » et « vers » désigne le mot « univers ». Nous obtenons donc « au-delà de l’univers » ou « univers parallèle ».« Il s’agira, dans un premier temps, de créer un avatar numérique pour chaque fonctionnaire, lesquels pourront directement entrer en relation avec les contribuables, explique Peter Braem, CEO, Cyber Security Management. Les techniques de Machine Learning permettront non seulement de mieux cerner le profil du contribuable, mais de tester sa bonne foi et sa probité à travers l’analyse de ses émotions. Tel est l’enjeu du projet MetaFin.»
Percer nos émotions
L’étude des émotions est un sujet en plein devenir. Si l’on sait depuis Darwin que celles-ci font partie de l’héritage universel de l’espèce humaine dans un but de survie et de communication entre congénères, la science nous a récemment appris que la raison et l’émotion guident chacun de nos pas, tout particulièrement en ce qui concerne les relations avec les autres. Beaucoup d’émotions ont pour point de départ l’information que nous transmettent les sens en provenance du monde qui nous environne.
Aujourd’hui, rapportent les chercheurs universitaires, les possibilités offertes par l’application de nouvelles techniques d’imageries médicales – tomographie par émission de positons, imagerie par résonance magnétique et optogénétique – ouvrent des perspectives insoupçonnées sur cette connaissance des émotions jusqu’à permettre d’intervenir sur ces dernières, mais aussi d’intégrer des éléments émotionnels dans des systèmes artificiels. Ce sont précisément ces capacités qui ont motivé le SPF Finances. Entre autres la possibilité de lire et d’agir artificiellement sur nos émotions pour évaluer notre réelle capacité à subvenir aux charges publiques à travers les différentes formes de prélèvement. En clair, le métavers permettra de maximiser l’impôt !
Comme dans les applications de rencontres…
Le projet MetaFin, mené en étroite relation avec Meta, la maison-mère de Facebook- a été officialisé vendredi 1er avril. Tout le volet cybersécurité a été confié à Cyber Security Management, société bien connue, notamment pour ses activités à La Chancellerie. « Nous avons abordé la question de la sécurité dans sa globalité : possibles vols d’identité, détournement de compte, pertes d’informations personnelles, mais aussi vol de monnaie fiduciaire virtuelle, réelle, voire de crypto-monnaies… »
Il s’agit en effet de protéger les comptes. En effet, un autre facteur important est l’ingénierie sociale, similaire aux services de rencontre. Comme dans les applications de rencontre, et il y aura certainement des équivalents dans le metavers, les individus issus de la réalité virtuelle peuvent ne pas être ce qu’ils prétendent, ou avoir de mauvaises intentions. Ce qui peut conduire à du phishing et du doxing, explique Cyber Security Management.
Brouillage de perception
A priori, on ne peut que se réjouir de ces avancées scientifiques qui permettent déjà d’avoir une connaissance approfondie des émotions qui combinent rationalité de la logique et modulation des affects, étape cruciale si l’on cherche à établir des synergies entre mondes rationnels et émotionnels, tout en améliorant notre propre consentement.
Néanmoins, la démocratisation de ce déchiffrement de notre conscience et de nos émotions, surtout à des fins grand public, aboutit à un vertige métaphysique. Aussi, le projet suscite des questions. Les syndicats n’ont d’ailleurs pas manqué d’en avertir la direction du SPF Finances.
Verrons-nous, dans un avenir proche, des machines capables de lire et de répondre à nos émotions jusqu’à nous influencer, pour ne pas dire nous contrôler suite à l’analyse fine de nos émotions grâce à des interfaces externes ? Certes, nous n’en sommes pas encore tout à fait à ce point. N’empêche : il y a brouillage de perception entre monde réel et avatars numériques.
Décoder notre for intérieur
Qui plus est, le SPF Finances s’attaque ici à un sujet émotionnellement sensible : l’impôt. Pouvons-nous accepter qu’un avatar numérique vienne décoder notre for intérieur ? Un tel scénario prolonge cette idée que, si nous n’y prenons garde, nous courons le risque d’être nous-mêmes menacés par des techniques que nous croyons posséder… alors qu’elles pourraient bien se retourner contre nous en nous dépouillant d’une partie de notre humanité.
En attendant, le SPF Finances fait figure de pionnier. Il se dit que la Commission européenne suivrait de très près MetaFin…