Blockchain
Decentralized, Distributed and Public digital ledger
Métavers : esquisse d’une feuille de route
La volonté d’y aller, une esquisse de feuille de route, mais pas toujours la vision stratégique. Oui au métavers, mais prudemment, estime Capgemini.
66 % des organisations ont aujourd’hui une feuille de route sur un à deux ans pour le déploiement d’expériences immersives. 15 % souhaitent avoir une présence dans le métavers d’ici un an. Et 45 % pensent qu’il sera généralisé d’ici trois ans. Pour Capgemini, c’est parti… même si la prudence domine.
Le rapport Total Immersion: How Immersive Experiences and the Metaverse Benefit Customer Experience and Operations fera date. Une étape a été franchie. Désormais, les organisations voient dans le métavers. un canal important non seulement pour leurs interactions avec les consommateurs, mais aussi pour des expériences plus immersives pour leurs salariés.
L’étude, menée en juillet et août 2022, recense l’avis de 8 000 consommateurs et 1 000 organisations dans 12 pays. Elle avait pour but de comprendre la perception du potentiel des expériences immersives et dans le métavers.
Une approche plus réfléchie
Certes, il n’est pas encore question de « métavers » décentralisé, basé sur la technologie blockchain -toujours en cours de développement. Néanmoins, 77 % des consommateurs s’attendent à ce que les expériences immersives affectent la manière dont ils interagissent avec d’autres personnes, marques et services. Et 70% des organisations pensent que les expériences immersives seront un instrument de différenciation clé sur leur marché. Il est évidemment question du parcours client. Parmi les quelques consommateurs ayant déjà expérimenté le métavers, les trois quarts déclarent l’utiliser actuellement. Ils disent aussi vouloir continuer à le faire. Ce qui laisse entrevoir des opportunités pour les entreprises qui sauront tirer parti de cette expérience immersive tant vantée.
« Nous commençons à observer une approche plus réfléchie et nuancée des expériences., commente Charlton Monsanto, DCX Applications Business Line, North America, Capgemini. Ce rapport soutient l’idée que malgré l’intérêt et les investissements consentis très tôt par des acteurs majeurs sur le métavers destiné aux consommateurs, il faut prendre le temps d’étudier les vrais défis à relever. Ceux-ci concernent l’ergonomie, l’accessibilité, la sécurité et la confidentialité. Le métavers a un potentiel révolutionnaire. Qui plus est, la curiosité des consommateurs reste élevée. Les expériences pourraient s’avérer plus impactantes pour les entreprises, du moins à court terme. »
Des consommateurs conscients du potentiel immédiat
D’après le rapport, les consommateurs sont intrigués par les perspectives offertes. Ils souhaiteraient principalement utiliser le métavers comme un espace pour échanger avec leur famille et amis (43 %), voire leurs collègues (39 %). Parmi les marques avec lesquelles ils souhaiteraient le plus interagir, ils citent en particulier les magasins (78 %) et les biens de grande consommation (77 %). Objectif : améliorer leur expérience d’achat. En particulier pour des produits à fort engagement tels que les voitures, les meubles et les appareils électroniques.
Côté organisations, les initiatives se succèdent. Ainsi, la visualisation virtuelle des surfaces de vente dans le secteur des biens de consommation et de la distribution, permettant aux entreprises de concevoir et d’aménager leurs magasins sans que les équipes aient à s’y rendre. Autre projet, la formation des professionnels de santé, qui permet aux chirurgiens de planifier, de répéter et de mener des opérations à l’aide de casques et de scans 3D de patients. Dans l’industrie, on cite les essais et le prototypage numériques dans le secteur automobile, où la réalité virtuelle est utilisée pour la conception et les examens techniques. En réduisant le nombre de prototypes à construire, les entreprises peuvent économiser des millions d’euros, tout en optimisant considérablement leurs dépenses énergétiques.
Une feuille de route, mais pas toujours la vision
Selon le rapport, 45 % des organisations pensent que le métavers sera généralisé d’ici trois ans. Toutefois, beaucoup adoptent actuellement une approche prudente. La plupart manque d’une stratégie claire pour déployer leurs initiatives liées au métavers à grande échelle.
Les difficultés internes sont réelles. Notamment un manque de planification stratégique. Pour près de 40 % des organisations, les initiatives immersives sont également encore considérées comme des projets ponctuels, plutôt que comme une étape dans un processus d’amélioration constante sur le long terme. Et près des deux tiers des entreprises (62 %) admettent qu’il n’y a pas de réel engagement de leur direction vis-à-vis des initiatives immersives.