La co-création comme source d’innovation. A Connect 2023, Bernard Geubelle, des Mutualités Libres, lancera quelques pistes d’avenir pour le monde mutualiste.

Co-création, jusqu’où ? Dès septembre 2025, les médecins généralistes, les spécialistes et les dentistes auront à digitaliser la demande des remboursements des soins, ce qui se traduira par une simplification administrative entre le patient, les prestataires de soins et les organismes assureurs. Déjà aujourd’hui, c’est le cas pour 60% des demandes de remboursement pour le patient et 100% pour les hôpitaux. Et d’autres catégories de prestataires suivront. Gain de temps, fin de la paperasse et réduction de la consommation de papier… La transformation digitale du secteur se poursuit.  

 Aujourd’hui, plus de 500 types de flux d’informations sont échangés entre les différents acteurs de la santé : patients, prestataires de soins, mutualités, mais aussi entreprises, organismes publics, etc. Les Mutualités jouent un rôle prépondérant ; elles ont aujourd’hui l’opportunité de se réinventer grâce aux technologies. « Aux Mutualités Libres, ce sont quelque 400.000 messages qui sont échangés quotidiennement au bénéfice de nos 2,2 millions d’affiliés, commente Bernard Geubelle, Directeur Adjoint. L’an passé, ces échanges se sont aussi traduits par quelque 8,6 milliards d’euros de remboursement ! »

Un éco-système plus robuste

Comment l’IT soutient la transformation numérique des Mutualités Libres ? Comment l’IT doit s’adapter pour apporter de nouvelles solutions et permettre aux Mutualités Libres de se démarquer ? Voici quelques-unes des questions qu’abordera Bernard Geubelle lors de son exposé à Connect 2023 le 9 novembre prochain. Un éclairage essentiel sur l’un des acteurs clés du secteur de la santé. Mutual IT, le département IT des Mutualités Libres, pèse lourd : 420 collaborateurs, un monitoring des flux 24 heures sur 24 et 3 data centers. Plus une particularité : 30 % de son budget de fonctionnement est financé par… la concurrence.

« Pour en arriver là, les services informatiques de nos Mutualités Helan et Partenamut, ainsi que ceux de l’Union Nationale des Mutualités Libres ont fusionné, rappelle Bernard Geubelle. Objectif : créer une organisation IT unique et, à travers elle, un écosystème plus robuste, une coordination plus efficace et fructueuse -axée sur nos valeurs, un meilleur délai de mise sur le marché, une expérience omnicanale ainsi qu’une approche uniforme du développement de nos talents. »

Prestataire global pour le secteur

Le 1er janvier 2023, Mutual IT (nouvelle dénomination en interne du département IT) a vu le jour. Aujourd’hui, l’entité est un des plus grands départements IT du pays. Qui opère pour ses propres clients : Helan, Partenamut et la Freie Krankenkasse. Mais également pour les clients externes, à savoir les Mutualités Chrétiennes, les Mutualités Neutres et à partir du 1 janvier 2024, les Mutualités Libérales. « Nous renforçons notre rôle de prestataire global pour le secteur », commente Bernard Geubelle.

Déjà, les Mutualités Libres et Chrétiennes utilisent la même application de calcul des indemnités pour les affiliés en maladie de courte et longue durée. Le but est simple : l’efficacité. Calculer le montant du revenu de remplacement des malades en incapacité de travail ou en invalidité est une opération complexe, soulignent les deux Mutualités. « Les besoins étant identiques pour les deux Mutualités, celles-ci ont décidé de s’allier et de déployer une même application, justifie Bernard Geubelle. Nous avons les mêmes besoins, inutile dès lors de réinventer la roue chacun de son côté ! Shake IT ! ».

L’idée, bien sûr, est d’aller plus loin que cette seule application. Et donc de partager à l’avenir d’autres applications existantes ou de nouvelles. « Aucune donnée ne sera partagée entre les Mutualités. Nous ne faisons qu’utiliser le même moteur », insiste le dirigeant des Mutualités Libres. Et donc de co-créer.

Co-création, microservices

Source d’innovation, la co-création repose sur le partage entre les diverses parties prenantes. Ce dialogue, estime Bernard Geubelle, permet d’échanger les avis des différentes clientèles. Ce qui veut dire, encore : compréhension, conception et adoption des pratiques agiles.  « Nous sommes les mieux placés pour cela dans un contexte de transformation digitale avec des implications évidentes dans la gestion du changement, dans le management et dans la préservation de l’ADN mutualiste. C’est aussi se confronter au réel, répondre à des besoins des adhérents ou des utilisateurs, sans céder aux sirènes du digital pour le digital. »

Un exemple d’initiative prise par l’IT pour anticiper l’évolution du métier des Mutualités ? Pour permettre une intégration rapide et efficace dans l’écosystème des soins de santé, Mutual IT a notamment réorienté son développement autour des microservices. L’idée ? Pouvoir créer et modifier de nouveaux composants pour s’adapter aux besoins métiers changeants sans perturber l’ensemble de l’application. Pour nous qui opérons pour différents clients autour d’un même métier, c’est très important, estime Bernard Geubelle. « On s’est rendu compte que les microservices stimulent les équipes grâce à un développement distribué. Nos développeurs peuvent créer des applications constituées de services faiblement couplés, ce qui, couplé à l’utilisation d’un API Gateway, facilite les étapes de développement, de test, de déploiement et de mise à niveau. Ce qui réduit la durée du développement. Dans un monde changeant, c’est un solide atout. »