Les modes ont vocation de passer. Le Nanoo’s s’est imposé par sa qualité. Aux commandes du restaurant, Alain Morillon, un grand faiseur.

Loin des cantines industrielles du BW, loin surtout des modes qui ne durent qu’une saison, voire deux, le Nanoo’s affiche sa différence. Et quelle différence ! Tout se passe dans l’assiette et non sur la façade ou la déco.

A la limite, pour qui n’est jamais passé devant l’enseigne située sur un coin de la rue commerçante de La Hulpe, le mieux est de découvrir la page Facebook du Nanoo’s. Contrairement à certaines pages racoleuses et leurs promos fallacieuses, Alain Morillon, le chef, y parle de… cuisine ! Une évidence, rétorquerez-vous. Sauf que lui c’est pour de vrai, comme disent les enfants. La recette du fraisier, la façon d’ouvrir les Saint-Jacques ou le détail de la bouillabaisse du lundi, vous y apprendrez beaucoup. Un conseil, likez, suivez et franchissez la porte !

Voilà un chef, un vrai. La ligne de conduite d’Alain Morillon est très simple : tout est fait maison, du pain au dessert ! A l’heure du sous-vide, ça dénote. A la limite, ça gêne. Pensez donc, un grand faiseur parmi de gentils amateurs ou modestes imitateurs.

Sans esbrouffe

Certes, mon propos est subjectif. Mais voilà : le chef est superlatif. Ex-propriétaire de Jarasse, un élégant restaurant gastronomique à Neuilly qui comptait notamment parmi ses habitués un certain Nicolas Sarkozy, mais aussi de nombreuses vedettes comme Sophie Marceau, Patrick Bruel et d’autres encore, Alain Morillon a emporté ses couteaux en Belgique voici une dizaine d’année, passant par le Prince d’Orange à Uccle et Chez Marie aux étangs d’Ixelles, avant de reprendre l’enseigne brabançonne. Avec sa petite équipe, dans une atmosphère douce et tranquille, il nous offre des produits de qualité dans le respect des saisons. Et cela sans esbrouffe -l’art des grands.

Au gré d’une entrée, d’un plat, on redécouvre ainsi le bonheur de déguster des noix de Saint-Jacques accompagnées d’un beurre citronné et d’une purée de patates douces, une escalope de ris de veau croustillante sur une mousseline de céleris aux noisettes, un filet de dorade royale rôtie, beurre aux échalotes, poêlée de légumes verts ou encore une côte de cochon de lait, rôti aux oignons confits et gratin de légumes racines. Ca, c’était hier. Demain, ce seront d’autres surprises, d’autres découvertes. La carte est intégralement renouvelée tous les deux mois.

Voyage, voyage…

Artiste, Alain Morillon se donne. Ne poussez pas la porte pour un tartare à l’italienne. Rien de tel à la carte. Ici, on se laisse entraîner à découvrir, on se laisse prendre par la main. L’imagination fait le reste. Ainsi, l’œuf bio frit sur une compotée à I‘huile d’olive de poivrons et aubergines au basilic. Ou la mousse de Saint-Jacques aux pistaches, petite salade de mesclun. En cela, le Nanoo’s n’est pas un restaurant, mais un voyage. Billet en First pour une cuisine à la fois traditionnelle et aux parfums osés, avec quelques pincées d’air du temps tel ce plat vegan aux légumes du moment, BW oblige un peu quand même…

La carte des vins s’inscrit dans la philosophie de la maison, avec de jolies pépites qu’on ne trouve pas ailleurs et des nouveautés pour nos neurones gustatifs, le tout à des prix dont devraient s’inspirer les wineries des environs.

Bref, une belle adresse. Par bonheur, on sait qu’elle durera. Alain Morillon n’est pas du genre à faire un coup, comme trop souvent dans la région. Et si, en fin de service, vous le croisez, parlez-lui des produits locaux, il vous en apprendra le bougre, n’hésitant pas à échanger volontiers ses adresses. Un grand monsieur, vraiment.

Le Nanoo’s – 110 rue des Combattants, 1310 La Hulpe – Ouvert du mardi au dimanche midi – 02 653 10 61 – www.nanoos.be