Pas d’économie circulaire sans financement créatif
L’offre des institutions financières n’est pas adaptée à l’économie circulaire. Les projets en cours risquent de ne pas s’imposer, craint Econocom.
Partager ou louer ce que l’on achetait hier ? Les projets d’économie circulaire se multiplient, observe Econocom dans une étude inédite. Mais pas suffisamment pour exercer un impact significatif sur l’environnement et l’économie. En particulier du côté francophone du pays. Pour le spécialiste du financement, le potentiel de croissance des projets circulaires est entravé par un manque de financement créatif.
«Nos institutions financières n’ont pas suffisamment adapté leurs services aux modèles d’économie circulaire, regrette Hilde Janssens, experte en entrepreneuriat circulaire chez Econocom Belgique et Luxembourg. Souvent encore, ces institutions accordent trop d’importance aux risques d’investissement par rapport au retour sur investissement.»
Or, les instruments existent pour répartir ce risque d’investissement entre les assureurs-crédit ou les fonds de garantie. Le rapport met en lumière que ces possibilités de couverture des risques sont insuffisamment connues ou exploitées.
Repenser le financement
Jusqu’ici, les entrepreneurs circulaires doivent le plus souvent pré-financer eux-mêmes. Or, leurs revenus sont répartis sur la durée du contrat circulaire avec le client final. Il en résulte un impact moins favorable sur la situation de trésorerie. De plus, en tant que propriétaires, ils doivent activer les produits dans le bilan. Pratiquement, leur service comptable doit soudainement traiter une multitude de factures de loyers périodiques. Du coup, le préfinancement devient un véritable défi en raison du flux de revenus différés.
«Un financement bilatéral entre la banque et le client n’est plus suffisant, indique Christian Levie, Deputy Managing Director d’Econocom Lease. Trop souvent, les entrepreneurs circulaires pensent qu’ils doivent rester propriétaires. A tort. En ‘co-créant’ une combinaison produit-service avec un intégrateur, ils transfèrent la propriété des actifs. De même, ils n’ont pas besoin de préfinancement. Qui plus est, leurs revenus et dépenses sont alignés. L’intégrateur gère les relations et les accords entre les différents fournisseurs, prestataires de services financiers et clients.»
Arrêter la promotion du financement linéaire
D’un côté, la volonté publique. De l’autre, la réalité. Ainsi, les avantages fiscaux tels que les déductions pour investissement et les subventions ne soutiennent que les achats finaux. C’est aberrant , estime Econocom Lease. Il faut donc créer de nouveaux incitants. Plus précisément, des incitants pour l’éco-conception, la réparabilité et la recyclabilité. Et les compléter par une baisse de TVA de 21 à 6%. Ceci pour les produits et services qui contribuent à une utilisation optimale des matières premières par la réparation ou le recyclage. L’entreprise demande également que le loyer, le leasing et les formules «as a service» soient assimilés à des prêts bancaires dans le contexte des cahiers des charges des autorités.
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