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Pourquoi tant de CIO viennent de l’extérieur
Près de 60 % des entreprises recrutent leur CIO à l’extérieur de leur structure. La transformation numérique serait à ce prix, analyse le cabinet Spencer Stuart.
« Parmi les CIO issus de différents secteurs, un tiers ont rejoint leur entreprise actuelle après avoir travaillé d’autres secteurs, principalement la technologie et la communication. Cela indique un désir d’inclure des perspectives extérieures dans le giron », analyse Ed Stadolnik, Functional Practices Leader, Spencer Stuart.
Selon son étude, 57 % des CIO ont été embauchés en externe en 2022, contre 53 % en 2021 et 48 % en 2020. Cela démontre une volonté d’aller chercher de l’expertise et de la nouveauté qu’un profil interne n’aura pas. Idem pour le secteur d’activité. Près de 50 % des CIO qui intègrent une entreprise en changent au passage. Combinez les deux et vous constatez que, dans le métier de CIO, la polyvalence de l’expérience prime finalement sur la maîtrise de l’activité native. Le fait d’appliquer des méthodes d’autres secteurs permet d’ouvrir le champ des possibles, de penser en dehors du cadre et de construire le système d’information dont a besoin l’entreprise pour supporter ses défis.
Mission : améliorer l’expérience client ou citoyen
Les recrutements externes peuvent également soutenir le développement des dirigeants internes qui doivent développer un ensemble de compétences spécifiques avant d’accéder à la haute direction, poursuit Ed Stadolnik. « Aucune situation n’est la même, mais cette perspective extérieure est certainement quelque chose qui est recherché, de plus en plus recherché. »
Les CIO arrivant dans une nouvelle organisation seront chargés d’améliorer les opérations de l’entreprise grâce à la technologie, confirme de son côté Gartner. En 2024, les entreprises s’attendent à ce que les CIO améliorent l’expérience des clients ou des citoyens, en les dotant de budgets plus importants pour l’analyse des données et le cloud.
Accepter que le changement vienne des utilisateurs
En ce sens, l’étude Spencer Stuart est révélatrice. La qualité d’un CIO moderne réside en fait dans sa capacité à encadrer et favoriser l’utilisation des technologies sans en être la source exclusive, ni forcément l’instigateur. « Ce rôle-là, recherché par les dirigeants, n’est pas accessible à tous les CIO. Il faut avoir la capacité d’accepter que le changement vienne par les utilisateurs… et non plus de façon régalienne par soi-même », estime Ed Stadolnik.
Fort de cela, combien de CIO se sentent en difficulté, voire en opposition avec leur entreprise, quand l’innovation déferle sur leur département ? « Cela, aussi, constitue une raison forte de changement, soit par démission soit par départ provoqué… » C’est la fin d’un cycle. La meilleure preuve en est le turnover. Passant de gestionnaires d’infrastructures à leaders stratégiques, ils sont désormais au cœur de la transformation numérique des entreprises.