Avec plus de 900 millions EUR investis chaque année pour améliorer l’expérience clients, Proximus se profile comme un leader technologique incontestable non seulement en Belgique, mais dans le monde. Rencontre avec Geert Standaert, Chief Technology Officer, qui dévoile les grands chantiers en cours et à venir.
«Aujourd’hui, les consommateurs veulent pouvoir accéder à leur contenu où qu’ils soient et à n’importe quel moment tout en bénéficiant d’une expérience de qualité. Avec près de 1 Go par mois et par utilisateur d’Internet mobile, la consommation de données mobiles ne cesse d’augmenter. C’est pourquoi, ces deux à trois dernières années, nous avons surtout investi dans la connectivité des individus, essentiellement dans le cadre de notre réseau 4G», explique d’emblée Geert Standaert, CTO, Proximus.
«Aujourd’hui, en Belgique, Proximus offre une couverture 4G indoor de 87%; fin 2016, celle-ci atteindra le même taux de couverture que la 2G et la 3G. Et après avoir été le premier opérateur à déployer la 4G, Proximus propose depuis cette année la 4G+ qui offre un débit plus élevé encore que la 4G en regroupant plusieurs bandes du spectre. Ainsi, moyennant un appareil compatible, il est désormais possible d’atteindre jusqu’à 225 Gbit/s en download», affirme Geert Standaert pour l’avoir personnellement testé.
LORA ET L’IOT. L’une des autres innovations majeures sur laquelle travaille actuellement Proximus est évidemment l’IoT (Internet of Things). «Mi-octobre, nous avons été les premiers en Belgique -tout en étant un précurseur au niveau international- à lancer le réseau LongRange, LoRa, un réseau bas-débit dédié à l’internet des objets», souligne le CTO. En l’occurrence, une technologie originale plus flexible en terme de bidirectionnalité que celle proposée par la concurrence, et aussi davantage sécurisée (sécurité à plusieurs couches). «Nous sommes déjà actifs dans plusieurs villes et nous devrions couvrir toutes les zones urbaines du pays et le Luxembourg courant 2016», souligne Geert Standaert.
Et de citer plusieurs exemples d’applications possibles -et déjà disponibles. Ainsi, la ville d’Aarschot a installé des détecteurs de présence dans le sol d’emplacements de parking urbain pour améliorer la mobilité. Un marché potentiellement énorme : 30% de la circulation automobile urbaine est constituée de voitures qui cherchent une place de parking ! Désormais, pour trouver une place dans la ville, l’automobiliste n’a plus qu’à ouvrir l’application Smart Parking sur son smartphone, qui le guide vers l’emplacement libre le plus proche. Les commerçants de la ville peuvent quant à eux offrir du temps de parking à leurs clients : pendant que ces derniers sont dans le magasin, le compteur de leur parking se met en pause. «Les restaurants, peuvent aussi offrir le parking à leurs clients fidèles», illustre encore Geert Standaert. Tout le monde en profite ! Les applications possibles avec le réseau LoRa sont infinies, la seule limite est l’imagination.
Autre exemple, MCS, une société de logiciel en Facility Management, a intégré des détecteurs de fermeture sur les portes des toilettes des bâtiments qu’elle gère, ainsi que dans les salles de réunion. Gain d’efficacité : les toilettes fort utilisées sont entretenues régulièrement, alors que les toilettes peu utilisées ne le sont plus inutilement. Et lorsqu’une porte a été fermée 20 fois, l’équipe de nettoyage reçoit un SMS.
«Au-delà de l’infrastructure du réseau LoRa lui-même, et ce, afin d’aider ses clients, Proximus offre une plateforme intégrée permettant de gérer l’ensemble des capteurs d’un réseau. De même, nous proposons aussi un LoRa Rapid Development Kit destiné aux développeurs et aux innovateurs professionnels leur offrant la possibilité de tester leur idée de projet d’IoT et d’en analyser les potentialités», assure le CTO.
Contrairement à d’autres réseaux, LoRa est basé sur un réseau d’opérateurs : la LoRa Alliance, bénéficiant par conséquent des différents points hauts existant. La LoRa Alliance est, par exemple, en ce moment en train de définir la standardisation du roaming selon la position de l’objet connecté et la couverture du réseau. Proximus a déjà démontré un scénario avec KPN en novembre dernier.
OUVERTURE ET PARTENARIATS. L’IoT est un marché aux dimensions inconnues. D’abord, au niveau des objets connectés : entre 28 et 80 milliards (du thermostat à la montre…) d’ici à 2020. Ensuite, comme le note Geert Strandaert, au niveau des volumétries : «alors qu’un individu télécharge 1 Go par mois sur son appareil mobile, il est question de 1 Go de données par seconde pour un véhicule sans chauffeur !» Et qui dit gros volumes de données, dit également possibilité de traiter toutes ces informations. Pour, ensuite, les analyser. «Nous avons récemment présenté notre concept ‘enabling company’ (www.enabling.be), avec comme première application, une couche de brokering au-dessus d’un réseau IoT ou machine-to-machine, principalement à l’intention des développeurs et start-up. De même, nous envisageons d’ouvrir d’autres assets pour permettre à d’autres acteurs d’en exploiter les fonctionnalités et de participer à cette couche de courtage. D’ores et déjà, plusieurs partenaires se sont engagés, tandis que nous allons organiser des hackathons pour ouvrir l’accès à notre plate-forme.»
L’idée est clairement d’ouvrir le marché, de susciter de l’intérêt et des initiatives inédites au départ de l’IoT. Que ce soit via de nouvelles applications et de nouveaux services, voire de nouveaux modèles d’affaires, les entreprises belges en seront les premiers bénéficiaires. C’est dans cet esprit que Proximus développe un écosystème en collaboration avec divers partenaires. A la clé, des solutions et des applications à valeur ajoutée pour les entreprises et les utilisateurs finaux.
Consciente de l’accélération des évolutions technologiques et des innovations, Proximus prône la mise en place de véritables partenariats non seulement en termes de solutions, mais aussi d’organisation et de processus. «Il faut concevoir de nouvelles façons de travailler basées sur des partenariats véritables où chaque partie s’engage réellement, que ce soit en interne, mais aussi avec les clients et avec les fournisseurs», insiste encore Geert Standaert qui estime que, aujourd’hui, on réussit ou on échoue… ensemble. Et de citer l’exemple de Synductis, un partenariat entre Proximus, plusieurs entreprises d’utilité publique, dont Eandis, et différentes intercommunales des eaux afin d’optimiser les travaux de creusement sur les voiries. «Le travail est réalisé non seulement plus rapidement et à moindre coût, mais aussi avec moins d’impact pour le citoyen.»
AUTRES INNOVATIONS. Toujours en quête de la satisfaction des consommateurs de par, entre autres, une expérience plus agréable, Proximus qui est également acteur sur le marché de la TV, se profile comme un «agrégateur de contenus», comme le montre l’accord récent avec Netflix. De même, l’opérateur a lancé voici peu sa SwipeBox qui permet aux clients de transférer facilement le contenu (photos, vidéos, etc.) de leur appareil mobile (smartphone, tablette, laptop) sur leur téléviseur par simple «glisser-déposer». En outre, l’interface de Proximus TV a été modernisée et l’interaction entre le mobile et le téléviseur a été facilitée.
Dans le domaine du réseau internet, Proximus se positionne également, en partenariat avec l’anversoise Alcatel Lucent, comme un leader mondial au niveau de la technologie de vectorisation. Cette technologie permet de doper les débits (vitesses) sur le ‘bon vieux’ fil de cuivre afin de ne pas avoir à les remplacer immédiatement, mais d’offrir des vitesses nettement supérieures. «Nous pouvons maintenant atteindre 100 Mbit/s dédiés pour un client !»
Enfin, l’innovation passe par des synergies avec les start-up, comme le montre l’accord d’investissement récent avec Tessares, spin-off de l’UCL (Université Catholique de Louvain), laquelle a développé une technologie permettant aux opérateurs de télécommunications de combiner les débits des réseaux fixes et mobiles sur leurs infrastructures réseau existantes. Ceci, afin de proposer à leurs clients une bande passante plus large ainsi qu’une fiabilité et une sécurité accrues en combinant différents réseaux d’accès (haut débit fixe, 3G/4G et Wi-Fi). C’est ainsi qu’il est possible de cumuler le débit d’une ligne VDSL par exemple, soit de 70 à 100 Mbit/s, à celui d’une couverture 4G. Les tests en laboratoire ayant été concluants, les premiers essais grandeur nature sur le terrain sont attendus prochainement chez Proximus.
AU-DELA DE LA TECHNOLOGIE. Si l’innovation est synonyme de technologie, Geert Standaert insiste sur le fait que, comme les choses ne font que s’accélérer, «il s’agit non seulement de faire les bons choix, mais aussi d’être capable de déceler rapidement ce qui est ou sera pertinent pour nos clients.» Objectif : devenir le leader de l’expérience mobile. Proximus a été le premier opérateur en Belgique à lancer la 3G (2004), le premier à déployer un réseau Wi-Fi (Proximus Wi-Fi Hotspots en 2011), le premier à lancer la 4G pour l’internet mobile rapide (2012) et le premier à lancer la 4G gratuite pour tous (2014). Et c’est loin d’être fini !
«Nos investissements -qui s’inscrivent dans une perspective durable- sont particulièrement élevés par rapport à la moyenne européenne, conclut Geert Standaert. Notre stratégie Fit for Growth vise à nous rendre plus efficaces, plus agiles et toujours plus orientés client. Dans cette optique, nous avons identifié quatre piliers de transformation stratégique : expérience client, simplification, organisation efficace et différenciation des marques. Nous évoluons d’un acteur technologique à une entreprise axée sur l’expérience client dans sa globalité. Notre nouvelle culture, qui place les clients et leurs besoins au cœur de toutes nos activités, est non seulement le point de départ, mais aussi le centre de gravité de notre stratégie.»
Marc Husquinet