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Quantique… il est temps d’y aller !
Si OVHcloud ne voit pas les premiers usages du quantique avant deux à trois ans, son fondateur, Octave Klaba, exhorte les entreprises à monter en compétence sur la question
« Si les grandes entreprises ne s’intéressent au quantique que le jour où le premier ordinateur quantique sera disponible, elles auront accumulé du retard par rapport à leurs concurrents qui auront déjà mené cette maturation. C’est un risque pour l’Europe », prévenait Octave Klaba, fondateur d’OVHcloud au cours de la convention Very Tech Trip qui a réuni plus de deux mille participants sur site le 2 février.
« Acculturez vos équipes sur le sujet du calcul quantique. C’est une rupture ! Il vous faut monter en compétences sur la question… » En juin dernier, OVHcloud a signé un accord avec Atos. Objectif : mettre à disposition l’émulateur quantique d’Atos dans le cloud d’OVHcloud en mode « as-a-service ». Un premier pas. Et, surtout, une formidable opportunité pour le prestataire européen. Thierry Souche, CTO, OVHcloud, avait alors précisé que « la révolution quantique et le déploiement des premiers cas d’usage ne pourront se faire sans le cloud. » C’est le cloud, en effet, qui garantit un mode de consommation et une liberté d’usage à même de fédérer des communautés expertes.
Un écosystème à l’échelle européenne
OVHcloud s’apprête donc à fournir aux développeurs un accès cloud aux différentes technologies quantiques . Avec Atos, mais pas seulement. Le prestataire met en avant ses partenariats avec des start-ups quantiques, comme Pasqal et Quandela. L’émulation, la simulation et les QPU (Quantum Processing Unit) seront bientôt déployés. L’idée ? Permettra de contribuer à la création d’un écosystème quantique cohérent à l’échelle européenne.
« Le siècle dernier a été accéléré grâce à l’atome, notre siècle le sera par le quantique ! Je vois trois champs d’application : la sécurité, les capteurs et les ordinateurs », schématise Octave Klaba.
A l’entendre, nous allons devoir renouveler tout le chiffrement dans les trois à cinq ans. « 100 % des équipements et du software vont devoir être remplacés ! Ce sera un challenge pour tout le secteur de la tech. Grâce à l’intrication quantique –deux particules forment un système lié-, une nouvelle typologie de capteurs va apparaître. Ce seront des capteurs intriqués pouvant être envoyés très loin, y compris dans l’univers… »
Enfin, il y aura différents types d’ordinateurs quantiques. Ils pourront résoudre des problèmes pour lesquels le calcul bute aujourd’hui. Ainsi, l’impact d’une molécule sur une protéine. « Avec beaucoup de GPU, on ne sait simuler que quelques millisecondes d’une telle réaction chimique, au bout de plusieurs mois de calcul. Demain, nous aurons des ordinateurs quantiques qui calculeront ce type de simulation beaucoup plus rapidement. »
Les paradigmes changent
Se lancer, donc. Au cours de Very Tech Trip, le fondateur d’OVHcloud a été clair : « Si votre entreprise fait plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, je vous invite à consacrer un budget de 1 million d’euros par an sur le quantique dès maintenant ! »
En affirmant le potentiel compétitif du calcul quantique à moyen terme, OVH cherche à secouer son monde. Octave Klaba cite notamment la recherche de nouveaux médicaments, via la simulation quantique de molécules. Egalement l’amélioration de la modélisation numérique. Ou, encore, l’optimisation de réseau pour les acteurs de l’énergie et de l’eau.
L’argument ? Les paradigmes changent, il faut former des gens, comprendre les problématiques. Et, surtout, appréhender la programmation quantique. Cela va demander du temps et cela va demander des années.