Intéressante étude d’Enix sur les projets de migration. Bilan mitigé
Fin des licences perpétuelles au profit de la souscription par abonnement, modification du mode de calcul du nombre de licences, mise en place de « bundles »… Le rachat par Broadcom a fait exploser les coûts de la pile de services de VMware. Pour nombre de CIO et d’IT managers, c’en est trop. Mais de là à quitter VMware…
Depuis près d’un an, il est beaucoup question de migration. D’emblée on songe aux Hyper-V de Microsoft, Nutanix, RedHat et autres, plus les solutions du cloud public et hybride, comme AWS avec Elastic VMware Service… Selon le prestataire français de services numériques Enix, qui a interrogé 100 décideurs d’entreprises comptant entre 10 et 10.000 salariés ), 61 % des organisations ont déjà pris la décision de… rester ! 28 % veulent s’affranchir intégralement de VMware. Et 11 % partiellement.
D’autre part, il n’apparait pas de mutation massive vers le cloud public. Seuls, jusqu’ici, 13 % des interrogés l’ont fait. En revanche, une 59 % CIO ou IT Managers privilégient une transposition de leurs usages actuels vers une technologie similaire à VMware. La ventilation des résultats montre qu’un tiers du panel a une approche propriétaire et un quart une approche open source. Dans ce dernier cas, il faut prévoir du temps et disposer de personnel compétent pour adapter les solutions open source aux besoins spécifiques de chaque organisation. Cela représente des coûts annexes non négligeables.
Deux types de raisons… et de raisonnement
Comme le note Enix, malgré les retentissements dans la presse IT et les efforts de sensibilisation de l’écosystème sur les effets du rachat par Broadcom, « de nombreux responsables IT n’ont pas encore pleinement connaissance des réorientations financières qu’ils impliquent ». Ainsi, 65 % des répondants de l’enquête ne sont pas au fait des nouveaux bundles proposés par VMware. Plus intéressant encore : « parmi celles qui connaissent les nouveaux bundles, quatre entreprises sur cinq se montrent insatisfaites, tandis que les autres souhaitent bénéficier de l’avantage du tout-en-un et utiliser les services inclus dans les bundles… »
Le souhait d’une majorité de répondants de rester sur des solutions VMware peut s’expliquer par deux types de raisons. Soit la conviction que continuer sur VMware aux nouvelles conditions leur permettra de bénéficier de tous les services et leur coûtera au final moins en temps et en argent que d’évoluer sur des solutions alternatives. Soit une forme d’inertie au changement -l’un des répondants mentionne par exemple qu’« il n’est pas évident de changer de logiciel lorsque les employés ont déjà l’habitude de travailler avec VMware »- ou une forme de résignation face aux transformations à opérer et aux impacts d’un changement de solution.
Quitter VMware ? En tout cas, ne plus reporter les réflexions
Pour Enix, il s’agit de ne pas perdre de vue que la complexité et la durée des migrations varient fortement en fonction du contexte et de l’existant au sein des organisations. Et de commenter : « La phase de préparation s’avère généralement la plus longue. Elle inclut les réflexions sur la stratégie, mais également l’audit de l’existant, l’analyse des besoins fonctionnels autour de la seule virtualisation, l’analyse du plan de contrôle, l’organisation de la gestion opérationnelle de la plateforme cible, etc. »
Quant à la migration en elle-même, sa durée varie aussi selon les cas, elle peut s’étaler sur une période de 1 à 6 mois. « Pour les organisations souhaitant sortir de VMware mais n’ayant pas encore initié leur démarche, notre conseil est de ne plus reporter ces réflexions cruciales, sans pour autant se précipiter. Pour ceux qui souhaitent sortir de VMware, la planification sereine d’un projet de migration pour 2025 est idéale, sauf si, bien sûr, des contrats ELA antérieurs au rachat par Broadcom apportent une plus grande flexibilité temporelle.» Quitter VMware ne sera pas facile.