Data Intelligence
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RED, prévention sur la ligne de production
Solution SaaS de bout en bout, RED élimine les arrêts de production non planifiés et le gaspillage d’énergie en analysant la signature électrique des machines tournantes. Les tests pilotes sur de grands sites se multiplient.
RED (Rotating Equipment Diagnosis) répond à un double besoin du marché industriel : éliminer les temps d’arrêt non planifiés et réduire la consommation d’énergie. RED est un système de surveillance des machines basé sur l’IA, qui, lorsqu’il est connecté à des moteurs à courant alternatif, analyse les données et détecte les écarts par rapport aux modèles normaux. Le système s’occupe de tout, de la collecte des données à la recommandation d’optimisations sur mesure pour les actifs, en passant par l’alerte sur les défaillances potentielles des équipements.
A eux seuls, les temps d’arrêts non planifiés coûtent 20 % de la capacité de production, assure Insens, la start-up néo-louvaniste à l’origine de la solution SaaS. Outre les coûts immatériels que ces temps d’arrêt génèrent, ils peuvent représenter une part importante de la capacité de production. C’est pourquoi le fait de pouvoir anticiper une future panne plusieurs semaines ou mois à l’avance -grâce à un système de maintenance prédictive- représente une réelle valeur ajoutée pour une installation industrielle.
Quant aux moteurs AC, ils représentent 70 % de la consommation électrique globale d’une installation industrielle. La moindre amélioration énergétique peut donc avoir un impact considérable sur les coûts de l’industrie mais également avoir un impact tout aussi considérable sur l’environnement. La réduction du gaspillage énergétique dû à l’utilisation non optimale des moteurs électriques représente donc de multiples avantages économiques et écologiques est une occasion en or pour les acteurs industriels de réduire les coûts inutiles, d’économiser des quotas de CO2 et de continuer à travailler sur les étapes nécessaires pour atteindre les normes ISO.
De grands groupes déjà séduits
RED s’inscrit tout à la fois dans le contexte actuel de restriction économique et de responsabilité environnementale, observe Guillaume Francaux, co-fondateur, Insens. « Quand on sait que les industries sont responsables de près de 50 % de la consommation électrique mondiale, il devient évident que la moindre amélioration énergétique peut avoir un impact considérable non seulement sur le coût de l’industrie mais aussi à l’échelle de l’environnement. »
Insens repose sur ce double constat. Encore sur les bancs de l’Université Catholique de Louvain, Guillaume Francaux, Nicolas Verbeek et Gautier Waterlot ont rapidement identifié les problèmes communs auxquels les entreprises industrielles étaient confrontées pour tenter de répondre à ces enjeux actuels. Insens est née dans la foulée, en 2019.
De grands noms de l’industrie ont déjà montré leur intérêt pour RED et ont accepté de tester la solution au cours de l’année à venir. Insens a récemment signé des projets pilotes dans différents sites industriels, tels que TotalEnergies, Lhoist et Knauf. L’objectif est simple : détecter les défaillances à venir sur plusieurs machines afin d’éviter les arrêts de production et mettre en évidence les améliorations énergétiques possibles sur ces mêmes machines.
Prêts, subventions…
Avec le soutien de l’A6K Incubation et de Start-It @KBC, les trois entrepreneurs ont également réussi une première opération financière intéressante en mixant différentes sources de financement. En effet, Sambrinvest, Boost Engineering Fund et des investisseurs privés ont accepté leur proposition de prêts convertibles avec une répartition équilibrée (50 % – 50 %) entre public et privé. La DGO6 (Direction Générale Opérationnelle wallonne) a également été séduite par le projet et a accepté leur demande de subventions et d’avances récupérables.
Un total de 1,2 million EUR est désormais à la disposition de l’équipe pour poursuivre les développements techniques de la solution et convaincre de nouveaux industriels de sa mise en œuvre.
Une start-up bien entourée
D’ici fin 2023, Insens va doubler ses effectifs pour accélérer les développements R&D, tripler la capacité de production et fournir le support nécessaire aux clients industriels. La start-up souhaite en effet attirer de grands noms de l’industrie à tester sa solution. « Ce qui m’a le plus frappé, dès le premier jour, c’est leur solide mentalité », commente Maxime Vuckovic, Business Coach, AECC, en parlant de l’équipe. « Une solution innovante et évolutive, une équipe complémentaire et des ambitions qui se réalisent », résume pour sa part Aurélien Troonbeeckx, Business Coach, @Start it KBC.
Par ailleurs, l’équipe fondatrice a su s’entourer de personnes compétentes en créant un conseil qui aide l’équipe à prendre des décisions stratégiques. Insens peut compter sur le soutien de Pierre De Muelenaere (Past-President & CEO IRIS Group), Michel Hemberg et Thierry Levintoff (Fondateurs et directeurs de LISAM), Benoît Soenen (Directeur de Wanty), Daniel Deneyer (Directeur de LEPAGE), Serge Bassem (Past fondateur et CEO eWON).
Des atouts, des différenciateurs
Sur un marché de la maintenance prédicative déjà riche de diverses solutions, Insens se distingue par l’originalité de sa solution. Ses capteurs de surveillance ne sont pas situés sur les actifs eux-mêmes, mais à l’intérieur de l’armoire de commande du moteur. Cela apporte de nombreux avantages au système de surveillance des machines. Qui plus est, RED permet de surveiller les équipements difficiles d’accès -par exemple, dans les zones ATEX ou immergées.
Un seul capteur est nécessaire pour surveiller les actifs sur l’ensemble de la chaîne cinématique. Outre les défaillances mécaniques, le système peut également détecter les défaillances électriques. RED est capable de mesurer la consommation d’énergie et de détecter les sources d’inefficacité. Enfin, RED est très simple et pratique à installer : moins de 30 minutes, sans avoir besoin d’arrêter l’équipement.
Une fois le capteur installé, l’état de santé de la machine est analysé 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 grâce aux signaux électriques de la machine, ce qui est également différent de tous les autres outils de maintenance prédictive. Les algorithmes développés par l’entreprise diffèrent des analyses standard effectuées par les concurrents et procurent à l’entreprise des avantages opérationnels et financiers importants.
Collaborer avec des industriels de renom
L’objectif est clair : équiper plus de machines de production pour améliorer la précision de leur solution en collectant plus de données tout en continuant à étoffer l’équipe pour pouvoir lancer leur solution à l’échelle internationale fin 2023. Pour ce faire et accélérer l’acquisition de nouveaux clients, Insens vise à collaborer avec des industriels de renom.
Une fois les phases pilotes confirmées, Insens préparera un tour de financement participatif plus important. Cette étape, mûrement réfléchie, fait partie de leur stratégie de financement. Elle est essentielle pour poursuivre les développements futurs.
« Notre équipe fait un excellent travail, nous sommes confiants pour atteindre les objectifs que nous avons définis dans notre roadmap de développement. Nous allons également continuer à faire grandir l’équipe dans les prochains mois », assure Gautier Waterlot, co-fondateur, Insens.