Blockchain
Decentralized, Distributed and Public digital ledger
Renault roule en blockchain Hyperledger Fabric
La blockchain pour tracer et certifier la conformité réglementaire des composants et sous-composants d’un véhicule de la conception à la production.
Objectif : créer un réseau de confiance pour le partage des informations de conformité entre les fabricants de pièces et les constructeurs. XCEED (eXtended Compliance End to End Distributed) est aujourd’hui pleinement opérationnel chez Renault. Les tests effectués à l’usine de Douai ont permis de consolider la valeur et les performances de la technologie blockchain pour l’industrie automobile. Plus d’un million de documents archivés et une vitesse de 500 transactions par seconde !
Basé sur la technologie Hyperledger Fabric et déployé en collaboration avec IBM, XCEED permet d’être plus réactif et plus efficient dans un contexte réglementaire de plus en plus exigeant. En septembre dernier, un nouveau règlement pour la surveillance du marché est en effet entré en vigueur, impliquant une multiplication des contrôles réglementaires des véhicules déjà mis sur le marché. L’ensemble de la chaine de production doit ainsi adapter sa structure pour répondre aux autorités dans des délais réduits.
Un projet collaboratif au service de l’écosystème automobile
La blockchain permet le partage et le suivi des informations entre plusieurs acteurs et constitue un pilier de la compétitivité et de l’excellence opérationnelle de l’industrie automobile. Elle permet une meilleure réactivité dans les échanges, avec des données disponibles en temps réel et une plus grande efficacité au sein d’un réseau qui n’est plus centralisé, mais distribué.
Avec XCEED, le but était de créer un réseau de confiance entre les équipementiers et les constructeurs pour partager des informations de conformité. La nature décentralisée de la technologie blockchain permet à chaque partie de conserver le contrôle et la confidentialité de ses données, sans intrusion, tout en renforçant la sécurité et la confidentialité.
C’est la gestion de la sécurité et de la confidentialité offerte par la technologie blockchain qui a permis de réunir l’écosystème automobile autour de cette initiative unique.
La blockchain, du sens dans un écosystème
Démarré en 2019, XCEED est ainsi le fruit du travail collaboratif interentreprises des partenaires de l’industrie automobile (Continental, Faurecia, Plastic Omnium, Saint-Gobain…), de cette intelligence collective et de l’adaptation de la méthodologie agile dans un contexte particulier de multi-entreprises pour l’échange de données et la gestion de projet.
«La technologie blockchain prend tout son sens dans un vaste écosystème impliquant un certain nombre d’entreprises différentes, fournissant un lien entre les différents processus, systèmes informatiques et bases de données des partenaires, commente Odile Panciatici, VP Blockchain, Renault Group. Les usages de ce type de technologie sont multiples dans l’industrie automobile, où nous avons des échanges avec d’innombrables acteurs extérieurs à l’entreprise, tels que des fournisseurs, des clients et des distributeurs indépendants.»
Temps réel
Les véhicules sont composés de plusieurs milliers de pièces détachées devant répondre chacune à des certifications et des normes de sécurité différentes. Lorsque Renault doit accéder à l’état de conformité d’un véhicule à un instant donné, cela peut lui prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours, le temps de contacter directement toutes les parties impliquées. «Avec la blockchain, les échanges se font en temps réel ou quasi !»
Primordiale, la question des accès
Concrètement, chaque fournisseur se connecte à une plateforme avec ses identifiants. Il peut entrer les données de certification dont il dispose et faire des recherches par lot et par véhicule pour vérifier tous les tests effectués, résume IBM. Les différents accès ont été paramétrés en amont pour bien définir qui peut télécharger quelles données et qui peut accéder aux différentes informations.
«Au-delà de la technologie, le point hyper important est celui de la gouvernance et la question de savoir qui peut accéder à quelles données», abonde Odile Panciatici. Quand différents acteurs, qui ne se connaissent pas forcément et proviennent de milieux différents, se retrouvent à télécharger des données sur une même plateforme, il faut pouvoir en gérer et contrôler les accès. L’expérience menée à Douai a aussi permis de rassurer le constructeur sur ce point.
Plus d’usines concernées, plus de fournisseurs aussi
Le déploiement de la blockchain a aussi permis de tester la volumétrie et la capacité de celle-ci. «En trois mois, un million de documents ont été téléchargés», déclare Odile Panciatici. Cette technologie doit être en capacité de répondre à des besoins en données extrêmement importants. C’est l’un des points fort de la blockchain Hyperledger Fabric, «reconnue pour sa maturité et peut répondre à des cas d’usage en entreprise».
Cette année, Renault devrait étendre son projet XCEED dans plusieurs usines. Et, ce faisant, élargir le nombre d’acteurs impliqués. Si le constructeur au Losange semble s’est fixé un planning ambitieux, il ne donne pas encore de date précise sur les déploiements à venir.