Les vols, oui. Mais plus seulement. Ryanair vise les réservations hôtelières. Et de s’imposer comme un distributeur direct de chambres vacantes moyennant une commission moins élevée que celle des centrales de réservation hôtelières. Si la compagnie irlandaise disposera prochainement de son propre comparateur de vols, elle vise bien plus loin : griller Booking.com !
A l’instar du groupe hôtelier Accor qui ne veut plus dépendre des plates-formes de réservation, Ryanair veut se dissocier des plates-formes de type Skyscanner.com ou Google Flights pour la vente de billets. Et de partir à l’assaut des agences de voyages en ligne. Pour cela, Ryanair refond totalement son site internet, dont le principal élément sera un comparateur de vols. Car si, pour le moment, Ryanair vend 95% de ses billets sur son propre site, une proportion significative provient d’internautes aiguillés vers le site après être passés par un comparateur de vols.
EasyJet, le concurrent direct, a déjà été approché. Mais aussi IAG, maison-mère de British Airways et Iberia, ainsi que Lufthansa qui détient partiellement Brussels Airlines. Pour l’heure, Air France-KLM et EasyJet ont déjà décliné la proposition. Ce qui ne signifie pas que leurs tarifs ne seront pas reprise sur le site de Ryanair qui envisage de «récupérer» les données sans la permission des compagnies concernées…
«Nous voulons devenir l’équivalent d’Amazon.com pour le secteur du voyage en Europe, avec toute une série de services supplémentaires : comparateur de prix, hôtels à prix réduit, billets pour des matches de football à tarif préférentiel, billets pour des concerts», a indiqué Michael O’Leary, CEO, Ryanair, à Reuters.
Comme Amazon.com, le site récoltera également des données détaillées sur ses utilisateurs, afin de proposer des offres ciblées et géolocalisées par courrier électronique et via l’application Ryanair.
Le système comparatif devrait voir le jour en octobre. Pour O’Leary, cette évolution est naturelle : à l’entendre, «il n’y a aucune raison de laisser cela à une tierce partie»…
Dans le secteur, on se montre sceptique. On voit mal, au regard du passé de Ryanair avec ses concurrents, une entente possible sur un comparatif.
