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SaaS : l’excuse « durabilité » pour surfacturer
Les fournisseurs de SaaS prévoient d’augmenter les prix de 15 à 20 % au cours des trois prochaines années, soutient Gartner. En cause, le coût de leurs programmes de durabilité environnementale.
La durabilité pour faire monter les prix ? Gartner le pense. Et de pointer le poids des contraintes réglementaires visant les éditeurs à investir toujours plus dans leurs infrastructures en particulier pour répondre à une nécessité de durabilité dans un contexte de baisse d’empreinte carbone globale.
« Les fournisseurs peuvent justifier ce surcoût par le coût de fonctionnement ou d’utilisation de datacenters verts, ceux qui fonctionnent avec des énergies renouvelables et utilisent des technologies économes en énergie, note le cabinet. Cependant, ces datacenters sont conçus pour être plus efficaces et réduire -c’est la finalité- les coûts ». Du moins en théorie.
Inflation… vérifier le niveau local
Tout naturellement, Gartner recommande aux abonnés SaaS de sonder les allégations de durabilité de leurs fournisseurs. Objectif : détecter le « green washing ». Il est réel. Selon une étude de la Commission européenne, 42 % des déclarations sur les pratiques de durabilité sur les sites Web des entreprises de biens de consommation seraient « exagérées, fausses ou trompeuses, pouvant être qualifiées d’injustes ».
Une autre justification, aujourd’hui, est l’inflation. Si celle-ci est mondiale, Gartner conseille cependant de vérifier le taux d’inflation local. D’un pays à l’autre, les variations peuvent être importantes. 5,8 % en France, 8,8 % en Allemagne et près de 10 % en Belgique. Pas question de se laisser gruger.
Guerre de talents
Troisième raison, le coût de la main-d’œuvre, encore plus tangible depuis le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine. Le bassin mondial de talents technologiques se serait rétracté de 4 à 5 %, estime Gartner. Les fournisseurs de SaaS paient donc plus, et versent des primes, pour garder ou attirer du personnel. Mais tout le monde l’est aussi, ce qui signifie que les services professionnels deviennent également plus chers.
Enfin, un dernier point consiste à s’intéresser aux tarifs des licences qui viennent à expiration pour négocier les prix en amont leur renouvellement automatique. Une tactique qui, bien évidemment, n’a pas attendu un boom de l’inflation pour être activée…