L’ERP ? En 2014, il représentait moins de 20% du chiffre d’affaires de SAP. Encore moins à fin 2015. En revanche, HANA, la base de données in-memory de SAP, représente d’ores et déjà un tiers des ventes. Et si l’on complète HANA de la solution analytique, on arrive à 50% !
Ces ordres de grandeur illustrent la mutation de l’éditeur de Walldorf. «Au cours du premier semestre 2015, la plateforme in-memory a doublé ses clients avec 6400 comptes convertis; l’offre S/4 HANA, qui compte 940 clients, a progressé de 140%», résume Frank Cohen, qui pilote chez SAP la zone EMEA depuis 2011 -la plus importante et la plus diversifiée des régions du groupe, pour laquelle il a su développer l’approche axée sur le client, atteignant ainsi des performances record.
HANA, la mobilité, le cloud… Voilà les vrais moteurs de la croissance, ont expliqué les ténors de l’éditeur face aux 1.500 visiteurs du SAP Forum 2015 qui s’est tenu mercredi 9 septembre à Bruxelles. Plus les solutions par industries -une vingtaine à ce jour-développées sur la base de ces plates-formes. Aujourd’hui, 80% des cent premières entreprises en Europe sont équipées de solutions SAP. En Belgique, ce sont 18 entreprises du BEL 20 ! «Connaissez-vous beaucoup d’entreprises technologiques qui, après vingt-cinq ans de présence en zone BeLux, parviennent encore à croître de plus de 15% par an ?», interroge Patrick Van Deven, Country Manager, Belgique-Luxembourg, SAP.
Le marché change. Et vite ! SAP n’est plus considéré comme un éditeur de solutions de back-office, mais comme un acteur du front-office. Et un acteur de tout premier plan. «Ce sont nos solutions métiers qui ont le vent en poupe. Et ces solutions, nous les co-développons avec nos clients, alors qu’il y a vingt ans nous développions tout en interne, en vase clos, enchaîne Frank Cohen. C’est, pour nous, une vraie révolution !»
Le contexte joue. Le temps n’est plus aux efforts de rationalisation, mais à la créativité. «Pourquoi, en entreprise, se serrer la ceinture, quand il n’y a plus de gras !, questionne encore Frank Cohen. Arrêtons de chercher des gains de productivité pour le principe. Cherchons plutôt à innover. Laissons la part belle à l’imagination, à l’intuition.»
Et SAP d’aller clairement dans ce sens : plutôt qu’implémenter une solution, l’éditeur propose d’accompagner ses clients, à les aider dans leur transformation digitale. Dans les organisations, aujourd’hui, il ne s’agit plus de refaire, mais de faire autrement. Et, surtout, plus simple.
Alain de Fooz
Résolument cloud, mais sans rien imposer
«Chez SAP, le cloud connaît une croissance à trois chiffres, portée par les acquisitions mais aussi par notre porte-feuille d’offres, désormais très complet, relève Franck Cohen. Nous couvrons tous les grands domaines : HR, CRM, achats… Aucun de nos concurrents ne possède une couverture aussi large dans le monde du cloud. Ce qui nous permet d’avoir une stratégie plus agressive, pour les clients SAP bien sûr, mais aussi auprès de toutes les autres entreprises. Contrairement à Salesforce ou Workday, nous pouvons leur proposer une solution complète 100% cloud !»
En 2020, le cloud devrait représenter entre 70% à 75% des revenus du groupe, soit un chiffre d’affaires de 26 à 28 milliards EUR, contre 21-22 milliards EUR en 2017. Cela dit, le message de S/4 HANA -introduit en février 2015- n’est pas un message «cloud first», mais un message centré sur un maximum de choix. SAP va continuer à innover avec un code réécrit, de nouveaux applicatifs pensés pour le in-memory de HANA. Il importe que chaque client puisse choisir le mode de déploiement qui correspond à sa stratégie propre: cloud public, privé, hybride ou implémentation sur site. Ce qui compte avant tout sur S/4 HANA, ce sont ces applicatifs d’un genre nouveau, plus légers, plus simples à configurer, plus aisés à mettre à jour, travaillant avec un set de données beaucoup plus petit…
«Nous pensons, explique Patrick Van Deven, que les grandes entreprises vont migrer vers une plate-forme où elle pourront faire tourner leurs applications, disposer d’une vue unique de leurs données, réduire le volume et le coût de la gestion de l’information, prendre des décisions en temps réel ou encore mettre en place des scénarios de déploiement hybride fonctionnant sans coutures. L’époque des datawarehouses et des agrégations de données est révolue dans un monde de plus en plus tourné vers l’analyse prédictive.»