L’emploi menacé dans la tech. Agoria évoque 2.000 suppressions en 2023. Faire grève ne rime à rien. Aujourd’hui, une entreprise manufacturière technologique sur six est à l’arrêt…

Sauvons l’emploi plutôt que faire grève ! Dans le secteur de la fabrication de produits technologiques, une entreprise sur six est aujourd’hui à l’arrêt. Dans quatre entreprises manufacturières sur dix, la moitié ou plus du personnel est absent. Quatre dirigeants d’entreprise sur dix ne constatent en revanche qu’un impact minimal, sans incidence significative sur la production.

C’est ce qui ressort d’une enquête menée aujourd’hui par la fédération technologique Agoria auprès de ses membres. « Il est inacceptable que les syndicats fassent grève contre ceux qui ne font que protéger le pouvoir d’achat. Ce sont les entreprises qui paient l’indexation », rappelle Bart Steukers, CEO, Agoria.

Les entreprises paient pour le pouvoir d’achat

Pour Agoria, cette journée d’action et de grève que les syndicats organisent ce mercredi 9 novembre pour obtenir, entre autres, plus de pouvoir d’achat et des prix de l’énergie abordables est un non-sens.

« Notre système d’indexation est unique en Europe ! Nulle part ailleurs le pouvoir d’achat n’est aussi bien protégé. Et ce sont les entreprises qui paient pour cela. Alors pourquoi s’en prendre à celui qui protège votre pouvoir d’achat ? Est-ce vraiment nécessaire après tous les revers contre lesquels les entreprises ont dû lutter ces deux dernières années ? », s’interroge Bart Steukers. Le CEO d’Agoria fait notamment référence à la crise du COVID, aux tensions sur le marché du travail, aux problèmes d’approvisionnement ainsi qu’aux prix élevés de l’énergie. 

Ne pas supprimer, mais adapter l’indexation 

Agoria plaide pour une adaptation du système d’indexation automatique. Avec une inflation élevée et une indexation automatique des salaires, plus de 2 100 entreprises des secteurs de l’industrie manufacturière, du digital et des télécommunications voient leur handicap en matière de coûts salariaux avec les pays voisins augmenter à nouveau, pour atteindre près de 14 % l’année prochaine.