Les petites sociétés de conseil ne font pas le poids lorsqu’il s’agit de rivaliser avec des concurrents majeurs. En cause, la digitalisation… L’avis de Stefan Debois, Pointerpro

« Les plus petites sociétés de conseil travaillent le plus souvent manuellement, consacrant ainsi plus de temps à des tâches répétitives. Par manque de ressources, elles se trouvent dans l’incapacité d’innover numériquement, estime Stefan Debois, CEO, Pointerpro. Son constat repose sur une étude menée par iVOX auprès de 550 consultants en Belgique et à l’étranger pour le compte de sa société.

Pointerpro permet d’intégrer les connaissances d’experts aux évaluations. Sa technologie combine cette expertise et les réponses des personnes interrogées pour créer automatiquement un rapport personnalisé.

Stefan Debois : « En matière digitale, le cœur de métier, le conseil aux entreprises, est à la traîne… »

A l’issue de l’étude, une meilleure vision du paysage du conseil. Les 550 consultants travaillent dans de petits bureaux (moins de 5 millions EUR de chiffre d’affaires), dans des entreprises de taille moyenne (entre 5 et 30 millions EUR de chiffre d’affaires) et dans de grandes sociétés (plus de 30 millions EUR de chiffre d’affaires). L’enquête met en avant des différences majeures. « 66 % des consultants des petites sociétés indiquent qu’ils ne peuvent faire face aux concurrents de plus grande taille », indique Stefan Debois.

Fossé numérique

Significatif : dans plus de la moitié des entreprises de conseil (55 %), l’assistance du client prend une forme principalement manuelle. Un pourcentage qui atteint même 69 % au sein des plus petites structures… « Ici, les outils numériques sont plutôt utilisés pour des applications administratives de facturation ou d’enregistrement du temps de travail, note Stefan Debois. En matière digitale, le cœur de métier, le conseil aux entreprises, est à la traîne. » Plus d’investissements dans l’innovation et la numérisation permettraient de combler ce retard. C’est ce que pensent 58 % des consultants de petites entreprises.

Pour les entreprises de conseil, la digitalisation des services est synonyme de croissance et d’agilité. 34 % des consultants expliquent que les clients veulent des résultats de plus en plus rapides.

« Dans trois sociétés de conseil sur cinq, les connaissances sont aujourd’hui trop peu partagées, regrette Stefan Debois. Dans une entreprise sur dix, il n’y a même aucun partage. En regroupant ces connaissances et en automatisant le conseil, ce que propose Pointerpro, les consultants ont l’opportunité de gagner du temps et de l’argent. »

Crainte pour l’emploi

L’enquête de Pointerpro montre que les consultants sont demandeurs de plus de numérisation. Mais elle met aussi en avant leur inquiétude quant aux conséquences sur leur propre travail. Près de 40 % d’entre eux craignent ainsi que la digitalisation continue des services n’entraîne des pertes d’emplois. Fait remarquable : cette inquiétude est plus marquée auprès de la jeune génération de consultants plutôt que chez leurs aînés.

« Si cette inquiétude est compréhensible, l’idée est aussi fausse que tenace, souligne Stefan Debois. Les consultants sont les premiers à dire qu’ils passent en moyenne 43 % de leur temps à réaliser des tâches répétitives ! »

Si des outils numériques peuvent s’en charger -même en partie-, du temps sera libéré pour des tâches stratégiques, de plus grande valeur. C’est ici que les sociétés de conseil peuvent faire la différence. « Les entreprises qui osent investir dans l’innovation et la numérisation -petits acteurs inclus- pourront renforcer leur compétitivité, fournir des services de meilleure qualité et développer leurs activités. »