Artificial Intelligence
Artificial Intelligence, Deep Learning, Machine Learning
Soins de santé… place à l’analytique !
Grâce à l’analytique, nous pourrons non seulement identifier plus rapidement les virus ou symptômes, mais aussi être mieux préparés aux risques.
« Qu’il s’agisse de prédire les maladies, de tester des médicaments, de déployer efficacement des équipements ou de gérer en toute sécurité les données des patients, l’analytique jouera un rôle de plus en plus grand dans les soins de santé au cours des prochaines années », estime Mark Lambrecht, Director EMEA & APAC Health and Life Sciences Practice, SAS.
Ces deux dernières années, aucun secteur n’a subi autant de pression que celui des soins de santé. Et même si la crise sanitaire nous laissait enfin tranquilles en 2022, ce secteur restera confronté à de nombreux défis. Parmi ceux-ci, la visibilité. En Europe, par exemple, nous n’avons qu’une vision partielle des activités menées dans les hôpitaux ou de la production d’antiviraux, observe Mark Lambrecht.
« Voilà pourquoi l’Europe investit dans HERA, sa future autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire. Grâce à l’expertise interdisciplinaire, à l’analytique et aux techniques de visualisation, il devrait être possible de tout cartographier plus vite avec plus de précision, et de fournir aux décideurs des conseils en temps opportun. »
Ni l’analytique ni les données ne constituent des solutions miracles, mais…
Les investissements dans la numérisation d’un système d’alerte ou de soins de santé ont une chance d’aboutir s’ils viennent en appui aux objectifs des soins de santé publics et privés : des soins efficaces, aisément accessibles et de haute qualité, avec une capacité tampon suffisante en cas de problème.
Dans ce contexte, on oublie parfois que la science clinique et la science qui concerne la pandémie s’adaptent constamment aux nouvelles connaissances biologiques et à l’impact des virus et bactéries sur les populations. « Un virus ou une bactérie n’est pas une puce électronique. Mais avec les informations et algorithmes adéquats, on peut identifier certains problèmes, assure Mark Lambrecht. L’IA et l’informatique sont en pleine révolution, mais n’ont encore atteint que les premiers stades dans les soins de santé et la science qui concerne la pandémie. »
Les données deviennent le cœur battant de la recherche clinique
L’industrie pharmaceutique a rapidement développé des vaccins contre le COVID-19 au cours des derniers mois, mais a également vu de nombreux autres essais cliniques retardés du fait que des patients ne pouvaient plus se rendre à l’hôpital ou ont été infectés par le virus. La manière dont un médicament est testé va connaître une profonde modernisation d’ici quelques années, afin de produire des médicaments encore plus sûrs et efficaces.
Les essais cliniques peuvent suivre le patient dans son environnement domestique. Grâce à des capteurs et à des appareils de mesure portatifs validés par les autorités médicales, il est possible de contrôler automatiquement si le patient réagit bien ou non au médicament. De nouveaux services exercent un impact sur le bien-être des patients, comme un service de taxi, des services de livraison à domicile de matériel médical, ou des rappels de prise de médicaments envoyés via le smartphone et les systèmes domotiques intelligents. Ces essais cliniques hybrides intégrés permettent de recruter plus facilement un plus grand nombre de patients, d’améliorer la qualité de vie et d’assurer la détection de problèmes médicaux ou mentaux en temps opportun. Quant à l’accroissement des informations génomiques cliniques et des thérapies ciblées adaptées au patient, comme l’insertion d’ARN messager ou de cellules immunitaires armées, il permet enfin de concrétiser le potentiel de la recherche où l’on a investi pendant de nombreuses décennies.
Chacune de ces approches nécessite l’intégration de l’IA et de l’analytique afin de pouvoir mesurer le véritable impact de chaque thérapie. En effet, le coût toujours plus élevé de ces thérapies innovantes imposera des choix difficiles aux décideurs politiques.
L’analytique aide les hôpitaux à rattraper leur retard
La crise sanitaire a poussé nos hôpitaux à la limite de leurs capacités, les contraignant surtout à reporter les traitements les moins urgents. « Si la crise prend fin cette année, il faudra tout de même combler ce retard, prévient Mark Lambrecht. Les autorités, les médecins et les hôpitaux devront relever l’épineux défi de la suppression des goulets d’étranglement. Qui plus est, la crise sanitaire a également eu des répercussions sur le personnel soignant… »
Il est donc d’autant plus important d’utiliser les ressources disponibles de manière optimale et d’aider les patients de la meilleure façon possible. En Allemagne, par exemple, SAS a mis au point -en collaboration avec l’Institut Robert Koch, la DIVI (association allemande active dans les soins intensifs) et son partenaire PRODYNA IT Consulting, entre autres – une plateforme qui prévoit la disponibilité de lits au sein du service de soins intensifs et permet une meilleure planification du personnel et des équipements. C’était la principale pierre d’achoppement des hôpitaux et autorités durant cette pandémie.
Quoi qu’il en soit, l’investissement dans la numérisation sera essentiel pour le secteur des soins de santé à l’ère post-pandémique.
Focalisation accrue sur la sécurité et la vie privée des patients
La numérisation rend évidemment la sécurité de plus en plus importante. Les incidents se multiplient un peu partout et les cybercriminels s’attaquent plus souvent aux hôpitaux. Dans le contexte du GDPR et de la vie privée des patients, il est également impératif de déterminer correctement qui peut accéder aux informations. La numérisation aide les autorités sanitaires nationales à détecter les recherches suspectes dans les dossiers médicaux électroniques des citoyens. Mark Lambrecht : « La confiance et la transparence sont indispensables si nous voulons utiliser les données des patients… »
À titre d’exemple, un algorithme visant à prédire avec précision si un patient se retrouvera aux soins intensifs après une opération doit d’abord être « entraîné » à l’aide d’un maximum de données d’autres patients. Bien que la majorité des données puissent être anonymisées, certaines données non anonymes demeurent nécessaires pour une génération efficace d’informations. « D’une part, l’analytique peut contribuer à renforcer la confiance ; d’autre part, nous avons déjà réalisé des progrès considérables dans l’utilisation des données synthétiques, de sorte que nous ne sommes plus uniquement tributaires des données de patients réels. »
Dépasser le stade de l’expérimentation
Dans un système dûment structuré, la sécurité et la confidentialité sont intégrées dès le stade de la conception. Les hôpitaux n’ont généralement pas les connaissances nécessaires pour s’en charger, mais s’appuient sur les conseils d’experts d’entreprises technologiques. La prise en charge de la maintenance des systèmes informatiques par des sociétés spécialisées dans la technologie du cloud constituera une avancée majeure dans ce contexte.
Dans ce contexte, l’IA est un outil très puissant qui peut fournir aux patients des soins de meilleure qualité, soutient SAS. Mais si elle est mal utilisée, elle peut aussi entraîner le renforcement d’abus ou de pratiques de soins incorrectes ou coûteuses. Dans le même temps, l’IA peut être utilisée pour faire comprendre ces problèmes aux décideurs politiques et aux directions des hôpitaux. « Les organisations doivent se projeter au-delà de l’engouement pour l’IA, conclut Mark Lambrecht. En intégrant la puissance de l’IA dans les objectifs de toute l’organisation et avec un impact réel sur les soins, elles peuvent dépasser le stade de l’expérimentation. »