Le niveau d’investissement baisse à nouveau, pour la troisième fois consécutive

Selon la société de capital-risque Atomico, les investissements dans les startups technologiques européennes devraient diminuer pour la troisième année consécutive, tout en lmentionnant certains signes positifs. 2024 ne sera pas une très bonne année pour l’écosystème européen des startups. Tous les indicateurs ne sont pas au rouge mais certains sont assez préoccupants. La valeur totale des sorties ( introductions en bourse et fusions-acquisitions ) n’a jamais été aussi basse, selon le rapport annuel du fonds de capital-risque britannique Atomico. Les sorties réalisées par les startups du Vieux Continent devraient atteindre 13 milliards USD en 2024, soit 88,5 % de moins qu’en 2023. A lire le rapport « State of European Tech 24 », les startups européennes financées par du capital-risque devraient obtenir 45 milliards USD d’investissement d’ici la fin de 2024, soit un peu moins que les 47 milliards qu’elles ont levés l’année dernière.

Frustrations

Dans la dixième édition de son rapport, Atomico assure que les niveaux de financement de la technologie européenne se sont finalement « stabilisés »… malgré la détérioration des conditions macroéconomiques mondiales qui ont conduit à trois années consécutives de baisse. Et d’affirmer que « l’écosystème technologique du continent se porte bien mieux qu’il y a dix ans. » Au cours de la période s’étendant de 2015 à 2024, les startups européennes ont récolté 426 milliards USD, éclipsant la somme des investissements déployés dans les entreprises technologiques la décennie précédente. Pour Tom Wehmeier, Partner, Head of Intelligence, Atomico, l’Europe avait encore quelques domaines clés à améliorer avant de pouvoir produire des entreprises de taille similaire aux plus grandes entreprises technologiques des États-Unis et de Chine. « Il y a des frustrations concernant les défis continus rencontrés en matière de réglementation, de bureaucratie, d’accès au capital et cette idée de s’étendre sur un marché européen fragmenté. » Par exemple, les fonds de pension européens sont confrontés à des obstacles pour investir dans des fonds de capital-risque et ne sont donc pas très exposés à l’écosystème de startups en pleine croissance du continent.

Une refonte des régimes de retraite pourrait tout changer

Selon Atomico, des signes montrent que le secteur s’améliore. Au Royaume-Uni, par exemple, la ministre des Finances Rachel Reeves a présenté récemment des plans visant à regrouper 86 fonds de pension des collectivités locales en 8 « mégafonds » afin de stimuler les investissements dans les actifs nationaux. Tom Wehmeier s’attend à des réformes des régimes de retraite ; plusieurs sont en discussion dans plusieurs pays d’Europe. « Ces changements pourraient permettre aux startups européennes de disposer de capitaux supplémentaires, ce qui pourrait faire la différence entre les entreprises les plus brillantes et les plus performantes qui se développent ici en Europe, et celles qui sont obligées de délocaliser… »

A quand une startup européenne à 1 000 milliards USD ?

On va vers un mieux. La société de capital-risque, fondée par Niklas Zennström, cofondateur de Skype, prévoit que l’ensemble de l’écosystème technologique européen pourrait être valorisé à 8 000 milliards USD d’ici 2034, contre environ 3 000 milliards actuellement. Jusqu’ici, on a plusieurs « décacornes » (valorisation à 10 milliards USD et plus), dont Adyen, Arm, Spotify et Revolut. On attend l’équivalent des Alphabet, Amazon, Meta, Microsoft ou Nvidia. Rendez-vous dans dix ans, suggère Atomico. « Si nous parvenons à débloquer des capitaux à grande échelle, à garder les esprits les plus brillants en Europe, à maintenir notre concentration sur la résolution de problèmes vraiment difficiles pour la société et l’économie, alors, mais alors seulement nous pourrons débloquer la première entreprise valant 1 000 milliards USD », estime Tom Wehmeier.