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SYNERGIT, résilience à tous les niveaux
Comment le changement climatique affecte les plans de résilience. Explications avec Christian De Boeck, Managing Partner, SYNERGIT.
Le changement climatique n’est plus un risque, mais une réalité. Nous savons que les émissions d’aujourd’hui feront le climat de demain. Quels que soient nos efforts désormais pour réduire nos émissions mondiales de gaz à effet de serre, les conséquences de nos actions sont déjà irréversibles.
Selon l’Ademe, le numérique représente déjà 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – deux fois plus que le transport aérien. Mais la forte augmentation de la digitalisation laisse augurer un doublement de cette empreinte carbone d’ici à 2025. Face à ce double constat, le concept de « résilience » évolue. Longtemps, la « résilience » a renvoyé à l’idée d’une continuité avec le passé, à la capacité de perpétuer un état ou une situation.
« Personnellement, j’ai débuté la résilience chez HP voici une vingtaine d’années, dans un contexte purement technique, au niveau des infrastructures IT, commente Christian De Boeck, Managing Partner, SYNERGIT. Aujourd’hui, à travers la résilience, j’accompagne des entreprises à reconsidérer leurs modes de production et de consommation. Cette notion, désormais, dépasse la simple idée de continuité; elle nous conduit à nous interroger sur notre système économique et sociétal. A le réinventer. Faute de quoi, nous courrons le risque d’engager des actions dangereuses, à contre-sens des transformations que nous devrions collectivement mener. »
Une définition étendue de la résilience
Si, à l’origine, la résilience désignait la capacité d’un matériau à revenir à son état de départ suite à un choc, cette vision est insuffisante face à la nécessaire transformation des équilibres économiques, environnementaux et sociétaux qui nous permettront de combattre le réchauffement climatique. Le concept de résilience ne doit plus seulement être compris comme une réaction, mais appréhendé comme une adaptation continue aux causes passées, présentes et futures susceptibles de provoquer ces chocs.
Appliquée à une entreprise, la résilience se définit ainsi simultanément comme la continuité de ses activités face aux impacts du changement, notamment climatique, et dans la transformation de ses modèles par exemple vers une économie zéro émissions nettes.
« On y viendra, sans doute plus rapidement que prévu, estime Christian De Boeck. Et si certaines entreprises n’en ont toujours pas pris conscience, de nouvelles réglementations les rappelleront à l’ordre. Bientôt, de nombreux textes réglementaires viendront renforcer les exigences en termes de durabilité. »
Résilience, notion sensible
Autant, donc, prévoir. Et s’investir, pas à pas. Nous sommes confrontés à deux grandes transformations, celle du passage de l’analogique au numérique et celle du passage de l’usage abusif de notre planète vers un usage raisonné et durable. La première transition, numérique, doit venir appuyer la seconde, environnementale. Le numérique devrait être un facilitateur.
« On passe de crises en crises : sanitaire, climatique, géo-politique… Jamais la notion de résilience n’a été aussi pertinente. Son champ d’action a encore évolué : assurer la permanence des activités économiques également face aux crises à venir. » Ce qui veut dire (se préparer à) pouvoir absorber le choc, réparer les dommages et poursuivre encore plus fort. La phase d’adaptation inclut diverses mesures : prédire les chocs futurs, augmenter l’efficacité des procédés, envisager des modes de fonctionnement alternatifs, protéger ses données, augmenter la redondance, ajouter des tampons… Soit une approche proactive de la résilience.
La fin du « business-as-usual »
Les effets du changement climatique impacteront l’organisation des entreprises, et donc l’IT. Si la production de biens et de services peut être directement affectée, il en va de même pour les systèmes de commerce électronique, de logistique et de gestion de la relation client qui dépendent de données en direct. Les problèmes vont au-delà de la résilience opérationnelle et de la construction de cadres informatiques plus flexibles. Probablement, aussi, le changement climatique entraînera des niveaux plus élevés de perturbations sociales et politiques… et une augmentation de la cybercriminalité.
Pour Christian De Boeck, le « business-as-usual » n’est plus une option viable. L’entreprise doit se préparer, quitte à transformer son modèle. Et mettre en place des mesures au niveau stratégique : réorienter les efforts d’innovation, introduire plus de flexibilité dans les opérations, diversifier les activités et prendre des décisions radicales pour se diriger vers une économie bas carbone. Soit une approche proactive de la résilience, en jetant des ponts entre IT et métiers.
Atténuer, transformer et s’adapter
« SYNERGIT opère sur trois chantiers : atténuation, transformation et adaptation », explique Christian De Boeck. Atténuer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, premier levier pour transformer l’activité économique et favoriser la résilience des organisations. Transformer, ensuite, les activités, voire le business model, pour repenser sa valeur ajoutée pour la société. « La vitesse de décarbonisation sans précédent que nous devons adopter pour rester sous 1,5°C de réchauffement remet de plus en plus en question l’existence même de certaines activités ! » S’adapter, enfin. Ce qui suppose, au départ, une conscientisation de tous. Et l’adhésion de chacun.
« C’est pourquoi nous considérons désormais la continuité et la résilience au sens le plus large : continuité d’activité, résilience opérationnelle, continuité informatique et cyber-résilience, transition durable, coaching et accompagnement dans le changement des individus, équipes et organisations… »