Accord définitif de Telenet avec le groupe néerlandais KPN en vue du rachat de l’opérateur de télécoms Base pour un montant de 1,325 milliard EUR.
«La combinaison de Telenet et Base Company créera en Belgique un fournisseur de premier plan de services de télécommunications intégrés avec des revenus opérationnels combinés en 2014 de 2,4 milliards EUR et un EBITDA ajusté d’1,1 milliard EUR», souligne Telenet dans un communiqué. L’opération est soumise à l’approbation des autorités compétentes en matière de concurrence.
Telenet, seul candidat ?
L’acquisition de Base permettra au câblo-opérateur, filiale du groupe américain Liberty Global, de mettre la main sur un réseau de téléphonie mobile.
Telenet annonce d’ores et déjà l’investissement de quelque 240 millions EUR dans les prochaines années, dont une partie concernera des investissements ciblés dans le réseau de Base. Telenet s’attend en outre à pouvoir réaliser des synergies d’environ 150 millions EUR annuels, principalement grâce à la migration de ses quelque 900.000 abonnés actuels de services de téléphonie mobile vers le réseau de Base. Telenet se pose ainsi en challenger de poids sur le marché du mobile face à Proximus et Mobistar.
L’opération n’est en rien une surprise. KPN, le propriétaire néerlandais de Base, avait mis sa filiale belge en vitrine. On savait également que Telenet était sur la liste des candidats acquéreurs, voire… le seul !
Telenet se devait de réagir. Il manquait à ses deux activités principales -la télévision par câble et la téléphonie fixe- une troisième, aujourd’hui la plus critique pour tout opérateur : la téléphonie mobile. Jusqu’ici, Telenet n’était qu’un opérateur virtuel. Pas de réseau propre, seulement un accord avec Mobistar, accord renouvelé en 2012 jusqu’en 2017, un accord qui implique aussi indirectement le wallon Tecteo.
Orange s’interroge, Mobistar critique
Mobistar, le partenaire, devient concurrent. Sans le vouloir. Ce rachat rebat les cartes du marché de la téléphonie mobile. Que peut faire, aujourd’hui, Orange, sa maison-mère ? Le groupe français peut-il se contenter d’une troisième position sur le marché belge ?
Officiellement, Mobistar rappelle que le contrat de MNVO court jusqu’en 2017. Et que l’opération qui s’est concrétisée aujourd’hui «ne modifie en rien la stratégie de Mobistar et confirme la pertinence de son ambition de devenir un opérateur convergent». Et d’observer que «cette opération renforce encore plus le duopole d’acteurs fixes qui régit le marché belge et devrait plus que jamais inciter les régulateurs à améliorer les conditions d’ouverture du marché du câble…»
