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Télétravail… pas de retour en arrière !

Télétravail... sans retour en arrière !

Télétravail… pas de retour en arrière !

Août 12, 2020 | Latest, Workplace | 0 commentaires

Le télétravail n’est plus un tabou organisationnel. En revanche, conseille Arnaud Bacros, de Dell Technologies, il faut réapprendre le travail. Certains sont plus avancés que d’autres.

«Désormais, le midi, je prends une heure, une heure à moi. Je ne travaille pas moins, mais je m’organise mieux», explique Arnaud Bacros. Dans la mouvance du bien-être, on parle de slow working. Est-ce le cas du Managing Director Enterprise chez Dell Technologies  BeNeLux ? Cette notion inclut-elle le télétravail ?

«Comme beaucoup de mes collègues, j’ai adopté une autre façon de travailler. A la maison, je peux me permettre plus facilement de privilégier l’efficacité sans forcément m’épuiser… C’est la leçon du confinement : pouvoir atteindre ses objectifs en travaillant différemment, parfois moins. J’y vois une réflexion de fond et une remise en question qui nous invitent à remettre le travail à sa juste place, à doser notre effort, à travailler intelligemment plutôt qu’avec excès. Et à s’octroyer chaque jour des temps de pause pour préserver notre équilibre et notre énergie dans la durée.»

De nouvelles habitudes qui perdureront

En juin dernier, Dell Technologies publiait une étude selon laquelle le télétravail s’est révélé indispensable pour 83 % des entreprises. Une très large majorité, donc. En même temps, l’étude pointait un paradoxe intéressant. Bien que la plupart des entreprises s’accordent à reconnaitre de nombreux avantages au télétravail, dont un meilleur équilibre entre travail et vie privée, mais aussi moins de déplacements et d’embouteillages, elles sont tout aussi nombreuses à déclarer vouloir arrêter la pratique du travail à distance dès que possible. L’explication ? Le basculement brutal.

De fait, toujours selon l’étude, une entreprise sur quatre n’a établi aucune politique spécifique concernant le télétravail -ni opérationnelle, ni légale. «C’est une chose de travailler à domicile une fois par semaine. C’en est une autre de faire de sa maison son lieu de travail, reconnait Arnaud Bacros. La crise sanitaire a fait effet d’accélérateur brutal de l’adoption de nouvelles méthodes de travail. Et même si beaucoup n’étaient pas préparés et ont dû s’adapter de manière empirique à cette nouvelle organisation, il y a fort à parier que certaines habitudes prises pendant cette période perdureront. Pour ma part, qui ne suis pas retourné au bureau depuis mars, je suis persuadé que le remote s’imposera.»

 Télétravail, tendance de fond

Au sein de Dell Technologies, environ un tiers du personnel travaillait régulièrement de la maison avant l’épidémie. Depuis, le pourcentage de collègues qui pratiquent le télétravail au moins un jour par semaine a crû de manière significative. Plus de la moitié. «Nous venions à peine d’emménager dans un nouvel immeuble… Et même si l’aménagement privilégiait déjà la flexibilité du travail, le principe de ‘flex desk’ sera encore plus la priorité des travaux de finition. C’est un atout, certainement dans les mois qui viennent. Tant qu’il n’y a pas de vaccin, les gens se sentiront peut-être plus en sécurité dans leur bulle familière ou familiale. Oui, la Covid-19 va fondamentalement revoir la définition de ‘travail de bureau’ tel que nous la connaissions.»

Arnaud Bacros : «Les organisations ayant déjà une culture du travail à distance tirent beaucoup mieux leur épingle du jeu que celles qui ont été frileuses sur le sujet….»

Bien sûr, on dira que le télétravail n’est pas praticable partout. Pas dans le secteur du bâtiment. Ni dans l’industrie de la confection. Mais, là où il est possible, il jouera dans l’ère post-coronavirus un rôle important pour la politique HR. La possibilité de travailler de chez soi plusieurs jours par semaine sera certainement un facteur décisif dans la guerre des talents. Pas seulement pour les jeunes diplômés, mais aussi pour les jeunes familles, pour qui l’équilibre entre travail et vie privée est sans cesse plus important. Conjuguer télétravail et horaires flottants évite de perdre un temps précieux dans les embouteillages. Et permet même de conduire les enfants à l’école… à vélo! 

Le besoin d’un entre-deux

Le télétravail ou plutôt le travail à distance. Le télétravail à temps complet ne représente pas une panacée. Ce n’est pas un choix entre tout ou rien. Pour les analystes de Dell Technologies, on aura toujours besoin de se retrouver devant la machine à café. Celle-ci montre, tout simplement, que les individus sont plus productifs lorsqu’ils se retrouvent pour échanger de manière informelle. En soi, c’est rassurant.

Ce besoin d’un entre-deux, entre travail à distance et travail au bureau, les salariés le font d’ailleurs bien ressortir. «Le télétravail et la liberté de travailler en autonomie sont l’avenir. Mais un contact avec un cadre social est indispensable pour l’efficacité et la créativité. L’équilibre est entre les deux, insiste Arnaud Bacros. Le sentiment de faire partie d’un collectif est bien réel. Et c’est heureux !»

Si les outils numériques préexistaient déjà à la situation, le digital a atteint aujourd’hui une maturité inédite. Hormis les problèmes de VPN rencontrés au début du confinement, on s’est rendu compte que ça marche. «Aujourd’hui, c’est la question du temps réellement choisi qui se pose. Et celle-ci renvoie à la conception du travail -ancienne, voire dépassée.»

Encore une certaine confusion…

Le télétravail n’est plus un tabou organisationnel. Chacun, déjà, a une opinion sur ses modalités. Peu d’entreprises pourront prétendre ne pas avoir l’arsenal technologique nécessaire. «Les organisations ayant déjà une culture du travail à distance tirent beaucoup mieux leur épingle du jeu que celles qui ont été frileuses sur le sujet. Celles qui y étaient moins favorables ont dû rapidement y adhérer. Mais elles l’ont fait de manière désordonnée…»

C’est l’épreuve du feu pour le travail à distance. Et pour cause : confusion est faite entre la situation actuelle de crise mondiale et le télétravail en général. Les personnes qui le pratiquent depuis des années savent bien que travailler à distance n’équivaut normalement pas à devoir faire les devoirs de ses enfants, tout en rassurant un parent esseulé en établissement d’hébergement pour personnes âgées au téléphone et en répondant frénétiquement à des courriels professionnels.

Réapprendre le travail

Dans la précipitation, il se peut qu’il n’y ait pas eu de «communication sur la communication» de la part de l’entreprise. Or, cette «méta-communication» est l’ingrédient indispensable du succès, au risque de perdre à la fois un lien de confiance et la productivité. Comment, en effet, mesurer le travail fait ? Comment se faire confiance ? Sur quels médium ou plate-forme se contacter ? À quel moment de la journée ? À quelle fréquence ?

Il faut réapprendre le travail. Les néo-télétravailleurs admettent faire parfois -ou systématiquement- l’impasse sur la pause déjeuner, alors que les habitués du télétravail ont souvent mis en place une planification et des routines. Les millions d’employés placés du jour au lendemain en télétravail n’ont pas pu s’y préparer.

«Beaucoup, encore, pensent devoir être connectés en permanence pour montrer qu’ils travaillent. Habitués à la visibilité physique comme gage de sérieux et d’engagement, les débutants peuvent être amenés à compenser l’invisibilité physique par une sur visibilité virtuelle. Les risques d’épuisement sont réels. De même, chez Dell Technologies, durant cette pandémie, nous nous sommes intéressés à la solitude de certains de nos collaborateurs -une autre réalité

Les écarts de la crise

C’est aux gestionnaires d’instaurer des lignes de conduite et des marqueurs de confiance. Cela passe par une communication claire sur les outils à utiliser et le maintien d’une communication régulière avec les équipes, qui deviennent alors plus productives.

Quant à la confiance, elle passe par la transparence sur les manières d’atteindre les résultats. «C’est pourquoi, estime Arnaud Bacros, la crise du COVID-19 risque de creuser l’écart entre les entreprises mieux outillées sur les modalités du télétravail et les autres; celles qui s’étaient préparées et les réfractaires; celles qui avaient instauré préalablement une gestion par la confiance et celles qui fonctionnent encore au contrôle passant par la présence physique.»

S’en arrêter là ne pourrait que renforcer l’idée selon laquelle le travail à distance crée de l’isolement. Or, dans les organisations où la communication à distance est correctement gérée, c’est justement les modalités de télétravail qui permettent de conserver le lien social en temps de crise.

La question de la confiance, toujours

Car si la pandémie va passer, le monde n’est pas à l’abri d’autres circonstances qui pourraient inciter -parfois- les individus à rester chez eux. Le but n’est pas d’éradiquer les rencontres en physique lorsqu’elles sont possibles, mais c’est acte raisonnable dans un monde incertain d’instaurer une flexibilité entre collaboration présentielle et numérique… reposant sur la confiance.

«Si après cette expérience de quelques semaines de télétravail forcé, certains auront des réticences à revivre l’expérience, ce sera sans doute parce que leur entreprise n’avait pas pris les mesures adéquates en amont. En revanche, pour ceux et celles qui ont apprécié travailler de chez eux, qui se sont sentis plus performants, moins fatigués, plus concentrés, c’est l’ouverture à un autre monde organisationnel

Culture ! Culture !

Après cette crise, un refus de mise en place du travail à distance ne pourra relever que de la «culture d’entreprise». Les technologies déjà disponibles ont permis de déployer un travail à distance en seulement quelques jours, déploiement qui s’est déroulé dans de meilleures conditions au sein des organisations qui utilisaient déjà ces outils.

Une organisation n’est pas quatre murs et un toit, elle se construit par la collaboration, entre ses membres.

 

 

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