Fin d’exercice difficile pour Toshiba et Fujitsu. Rebondiront-ils en 2016 à travers une entreprise commune ? Voire à travers une triple alliance, avec Vaio (marque sortie du giron de Sony en 2014) ? En cas de fusion, les activités pourraient démarrer le 1er avril 2016, coïncidant avec le début de la nouvelle année comptable de Toshiba. Au regard des parties prenantes, le nouveau-né afficherait un chiffre d’affaires potentiel proche des 10 milliards EUR, pour une part de marché de 6% dans le monde -contre près de 20 % à Lenovo et à HP, selon Gartner.
Toshiba va mal : la comptabilité a été trafiquée, a minima entre 2008 et 2014, pour masquer les pertes de certaines filiales. Début décembre, le groupe annonçait la suppression de quelque 10 600 emplois, dont 6 800 pour la division Lifestyle Products and Services, qui regroupe PC, téléviseurs et électroménager. La situation de Fujitsu n’est en rien comparable. Elle n’en reste pas moins tendue. Le 24 décembre, à l’issue d’une réunion du conseil d’administration, le groupe annonçait la création de deux filiales : Fujitsu Client Computing pour les PC et Fujitsu Connected Technologies pour les téléphones mobiles.
En fait, c’est tout le marché du PC qui va mal. «Face à une demande toujours en berne pour ce quatrième trimestre, les résultats du marché mondial des PC devraient être catastrophiques au bouclage de l’exercice, commente Linn Huang, directeur de recherche chez IDC. Il y a de forts risques que 2016 entraîne de nouvelles contractions, mais nous anticipons une stabilisation peu de temps après…» Le salut pourrait venir d’une fusion des trois fabricants japonais. Le quotidien financier japonais Nikkei y voit le seul moyen de partager les coûts de fabrication, mais aussi de peser plus lourd lors des négociations avec les distributeurs.
Rien de bien nouveau, en réalité. En juin 2010, le même Nikkei avait avancé une telle fusion dans le domaine de la téléphonie mobile entre Fujitsu, premier prestataire japonais de services informatiques, et Toshiba, premier fabricant de puces du pays. A l’époque, il s’agissait de faire bloc derrière Sharp. Cinq ans plus tard, la situation s’est encore un peu plus dégradée.
