Data4Green, à la convergence de l’expertise data et du développement durable
Alors que l’ESG est longtemps restée un choix, la CSRD est un trajet. Cette année, tout s’accélère, explique Laurent-Philippe Ham, CEO, Data4Green. La qualité de la data fera toute la différence.
2025, année de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Plus qu’un exercice rétroactif, c’est avant tout un exercice prospectif : expliquer les incertitudes, les scénarios possibles de la transition, les progrès en cours, etc. L’enjeu est de mesurer ce qui est important pour la transition de l’entreprise. Soit bien plus que cocher les cases.
« De l’élargissement des cadres réglementaires à la surveillance accrue de la chaîne d’approvisionnement et des risques, le paysage ESG est en pleine ébullition, commente Laurent-Philippe Ham, CEO, Data4Green. Nous pensions sensibiliser les PME, ce sont aujourd’hui les organisations plus importantes qui nous contactent, CSRD oblige ! »
CSRD, 1200 indicateurs !
Entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025, la CSRD s’applique aux entreprises remplissant au moins deux des trois critères suivants : un bilan supérieur à 25 millions EUR, un chiffre d’affaires de plus de 50 millions EUR ou un effectif de 250 employés ou plus. Pour beaucoup, l’exercice est complexe. En cause, le large éventail d’informations et de mesures ESG couvertes, dont certaines sont réparties dans des systèmes cloisonnés, notamment au sein de différents sites, voire différents départements.
Autre souci, la fiabilité de la qualité des données. Sans un moyen fiable de collecter des données précises, les organisations peuvent avoir du mal à garantir la validité de celles-ci ou tout simplement la qualité de celles-ci.
« On parle de consommation d’énergie, de quantité totale de substances préoccupantes générées ou utilisées pendant la production ou achetées ; on parle aussi de nombre de jours d’absence, de répartition des effectifs entre hommes et femmes, d’accidents du travail, de nombre d’incidents confirmés de corruption, etc. Près de 1200 indicateurs sont référencés dans la directive CSRD, rappelle Laurent-Philippe Ham. Et même si tous ces points de données ne doivent pas être remontés, car dépendants de l’analyse de double matérialité, cela représente un nombre considérable de données à collecte. »
L’immobilier, belle illustration des enjeux
L’accès aux données peut être difficile, en particulier pour les organisations qui ne disposent pas des ressources ou des outils nécessaires pour se lancer. Ce défi est également ampliié lorsque les entreprises opèrent dans des régions où l’infrastructure de reporting ESG est limitée. Ou lorsque les organisations cherchent à accéder à des données pertinentes provenant de fournisseurs, de partenaires et de filiales. Enfin, tout comme les organisations utilisent des logiciels d’automatisation pour collecter des données financières et établir des rapports, il est possible de faire de même pour les données ESG.
Si Data4Green compte des entreprises de tous secteurs, l’immobilier -très présent dans son portefeuille de clients- illustre parfaitement les enjeux. Notamment sur les critères de double matérialité financière et d’impact -la deuxième dresse un bilan des incidences de l’activité des entreprises sur les facteurs externes, donc sur l’environnement et la société.
« Dans un chantier immobilier en extension urbaine par exemple, de nombreux impacts peuvent être relevés : surfaces artificialisées, matériaux de construction utilisés, émissions de gaz à effets de serre générées, consommations d’énergie, mais aussi d’eau, etc. », illustre Laurent-Philippe Ham.
Matérialité financière et matérialité d’impact
Contrairement à la matérialité financière, ce que mesure la matérialité d’impact n’a pas de conséquences directes, immédiates et comptabilisables dans la performance économique des entreprises.
Pourtant, cette évaluation est essentielle à double titre. Premièrement, en les forçant à considérer les incidences de leurs activités sur l’environnement et la société, la double matérialité élargit la responsabilité des acteurs économiques. Deuxièmement, elle rappelle les relations d’interdépendance qui lient ces derniers à leur environnement. Ce qui suppose une myriade de données à gérer.
Malgré les incertitudes qui planent en raison des changements possibles dans la politique américaine sur l’application ou l’évolution des normes ESG, l’importance de la maîtrise de la data n’a jamais été aussi grande, avertit Laurent-Philippe Ham.
La capacité à collecter, analyser et exploiter des données fiables est essentielle pour prendre des décisions basées sur des faits concrets et non sur des projections arbitraires ou des fantasmes. « Dans un monde où les régulations peuvent évoluer rapidement et différer entre régions, seules des données précises et centralisées permettent aux entreprises de préserver leur résilience et leur compétitivité face à des scénarios globaux parfois contradictoires. »
Transformations data et métiers actuels
Aujourd’hui avec 9 collaborateurs, la start-up multiplie les projets. Deux raisons poussent les entreprises à ne pas différer cette mise en conformité CSRD : à court terme, un enjeu réputationnel, exercé par leurs écosystèmes clients et fournisseurs, auquel s’ajoute la pression financière via de potentielles sanctions ; à plus long terme, une pression économique et stratégique pour atténuer les impacts, adapter les activités aux changements climatiques et maintenir la compétitivité.
« Pour se conformer durablement à la nouvelle réglementation, les organisations ne pourront se contenter d’un reporting élaboré dans l’urgence », poursuit Laurent-Philippe Ham. Les entreprises devront se transformer plus profondément pour adapter leur modèle opérationnel. Il leur faudra notamment revoir et renforcer leurs compétences, leur organisation, leur gouvernance, leur infrastructure data, leurs processus et leur système d’information.
De nombreuses synergies avec les transformations data et métiers actuels seront également possibles pour faciliter et fiabiliser la production des reportings. Pour sa part, dans un contexte plus technologique, Data4Green se dit agnostique par rapport aux différentes plates-formes ESG du marché.