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Uber, une goutte d’eau dans le lobbying européen

Juil 12, 2022 | Data Intelligence | 0 commentaires

Alors que les « Uber Files » font la une de l’actualité, une étude de LobbyFacts montre que les GAFAM demeurent en tête des dépenses en lobbying auprès des institutions européennes.

Si le lobbying de Google a toujours été le plus puissant, l’an passé, il est comparable à celui de Meta. Soit 6,3 millions EUR dépensés, a chiffré LobbyFacts, dans sa dernière étude. C’est Apple qui domine, avec 6,8 millions. Microsoft arrive en quatrième position, avec 5,8 millions. Suivent Qualcomm (4,3 millions), Huawei (3,3 millions), Amazon (3,3 millions), IBM (1,9 millions), Netflix (0,8 million) et Uber (0,8 million).

Comparativement aux GAFAM, les 0,8 million révélés par les « Uber Files » sont bien légers à côté des millions investis par les GAFAM.  En revanche, ils sont importants par rapport à d’autres entreprises, dans d’autres secteurs. Ainsi, les compagnies aériennes Lufthansa et Ryanair ont dépensé respectivement autour de 0,55 million et 0,25 million. D’après LobbyFacts, depuis l’inscription d’Uber au registre de transparence de l’Union européenne en 2014, ses dépenses en lobbying ont été multipliées par quatorze.

DSA et DMA, les derniers enjeux

Les géants technologiques américains dominent non seulement le marché occidental avec leurs produits et services, mais ils sont également responsables de la plus grande partie des dépenses en lobbying enregistrées en Europe. Près de 30 millions EUR. Globalement, plus de 600 groupes tech cherchent à influencer le législateur européen.

La prochaine édition des LobbyFacts sera plus intéressante encore à analyser. Et cela au vu du travail fourni autour des dernières réformes particulièrement importantes aux yeux des GAFAM : la législation sur le marché numérique (Digital Market Act, DMA) et la législation sur les services numériques (Digital Service Act, DSA). Mardi 5 juillet, les députés européens ont approuvé les deux textes visant à limiter la domination des grandes plateformes dans l’Union européenne et mettre également un terme aux zones de non-droit sur Internet.

Bientôt un bureau européen à San Francisco

On notera encore que ce lobbying est parfois indirect. Il passe notamment par le financement de think tank et des recherches réalisées par des « alliés du monde académique » et l’organisation de multiples événements. Ainsi, quelque 73 organisations seraient financées par les GAFAM.

L’étude montre que le secteur de la tech a désormais plus de pouvoir de lobbying que les industries pharmaceutiques, automobile et financière. Habituellement très puissants dans le lobbying, ces secteurs sont tout simplement dépassés.

Enfin, et c’est nouveau, le lobbying n’est pas à sens unique. Si les Big Tech plaident leur cause à Bruxelles, l’Union européenne a de son côté l’intention d’établir un poste avancé dans la Silicon Valley. La Commission prévoit d’ouvrir un bureau à San Francisco, au cœur de la Silicon Valley.