«Ces prochaines années, les soft skills deviendront des atouts toujours plus précieux pour les entreprises.» Le point de vue de Carmina Coenen, de Salesforce.

Créativité, travail d’équipe, intelligence émotionnelle… Les entreprises actuelles -et ce sera plus encore le cas demain- attachent une importance croissante aux soft skills. Etant donné que nous devons continuer à construire connaissances et compétences tout au long de notre carrière, elles déterminent également si une personne a -ou non- les qualités nécessaires pour évoluer professionnellement.

«Il fut un temps où le jour où l’on décrochait un diplôme représentait l’une des étapes majeures de notre vie. Cela demeure bien évidemment un moment mémorable, mais nous nous rendons bien compte que la totalité de notre carrière sera un long processus d’apprentissage. La formation permanente est devenue une absolue nécessité», estime Carmina Coenen, Value Driven Leader, Salesforce.

Par opposition, les hard skills sont plus faciles à définir et à évaluer. Ils concernent essentiellement la capacité d’un employé à mener à bien certaines tâches. LinkedIn a récemment fait l’inventaire des hard skills les plus demandés à l’heure actuelle.

Difficile à traduire en mots…

Cela n’étonnera personne d’apprendre qu’il s’agit de compétences relativement nouvelles : la blockchain et le cloud computing figurent en tête de liste, suivies par l’analytique et l’intelligence artificielle. Autrement dit, les entreprises recherchent avant tout des connaissances spécialisées et des compétences techniques.

Carmina Coenen : «Les soft skills sont des caractéristiques plus difficiles à traduire en mots. Ils portent par exemple sur le comportement ou les capacités intellectuelles de l’employé. Il s’agit donc davantage de caractéristiques personnelles qui, dans une certaine mesure, détermineront si une personne peut ou non s’épanouir dans une fonction ou un secteur donné.»

Carmina Coenen : « Il y a de fortes chances que les tâches qu’assume aujourd’hui un employé aient totalement changé de visage d’ici quelques années… »

LinkedIn a également analysé les soft skills les plus demandés. Pour ce faire, le site de réseau social s’est appuyé sur plus de 600 millions de professionnels et plus de 20 millions d’emplois qui utilisent la plate-forme. La créativité continue d’occuper la première place. En effet, les entreprises ont toujours besoin de gens qui puissent aborder et résoudre problèmes et tâches sous un angle créatif. En outre, il s’agit là d’une compétence qui doit être présente dans chaque branche d’une organisation -depuis le département IT jusqu’au service HR.

Persuader, collaborer…

«De même, quiconque est en mesure de convaincre les autres qu’il ou elle a raison dispose d’un important soft skill, poursuit Carmina Coenen. Les managers accordent en effet beaucoup d’importance au pouvoir de persuasion. Pour faire progresser sa carrière, il est par ailleurs nécessaire de pouvoir communiquer efficacement ses idées et d’amener aussi bien ses collègues que les personnes concernées à y adhérer.»

La troisième position est occupée par la collaboration, une compétence qu’il est bien entendu inutile d’expliquer. Des équipes qui fonctionnent efficacement réalisent toujours davantage qu’un seul individu. Les employés qui collaborent bien entre eux valent dès lors leur poids en or pour une entreprise. Les collègues doivent mutuellement se compléter et se motiver le plus possible afin d’atteindre l’objectif final.

Le monde actuel évoluant à la vitesse de l’éclair, la faculté d’adaptation est, elle aussi, un soft skill à ne pas sous-estimer. «Il y a de fortes chances que les tâches qu’assume aujourd’hui un employé aient totalement changé de visage d’ici quelques années, estime Carmina Coenen. Quiconque veut sortir du lot doit accueillir les changements les bras ouverts et les considérer comme une opportunité. L’apprentissage tout au long de la vie revêt, là aussi, un caractère incontournable.»

Intelligence émotionnelle

Un dernier soft skill ne cesse de gagner en importance : l’intelligence émotionnelle. Elle peut revêtir une signification différente pour chaque individu, estime de soi, aptitudes sociales, empathie, motivation, ou simplement la capacité à reconnaître les émotions, à son propre niveau ou chez les autres, et à adapter son comportement en conséquence.

«La capacité à pouvoir bien s’entendre avec les collègues ne cesse de gagner en importance dans un environnement de travail qui excelle par la diversité. Nombreux sont les contextes professionnels où pas moins de quatre générations doivent collaborer les unes avec les autres, observe fort justement Carmina Coenen. Par ailleurs, de très nombreux employés ont des origines culturelles différentes. C’est certes, là, une véritable source de richesse pour une entreprise. Mais il faut, par contre, pouvoir gérer correctement la situation. Il est donc important qu’employeurs et dirigeants fassent eux-mêmes la part belle aux compétences émotionnelles appropriées.»

»Des atouts toujours plus précieux

De nombreux métiers se transforment en raison de l’automatisation d’une série de tâches. Il n’est par contre pas possible d’inculquer les soft skills à une machine. La créativité, l’empathie, le travail en équipe… sont autant de qualités humaines.

Il sera donc essentiel, dans toute carrière, de développer ces autres aptitudes en plus des hard skills. Ceux et celles qui en sont doté(e)s ne peuvent qu’en tirer avantage. «Ces prochaines années, conclut Carmina Coenen, les soft skills deviendront des atouts toujours plus précieux pour les entreprises.»