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Wallonie : le digital appelle le digital

Jan 27, 2023 | Workplace | 0 commentaires

Sortie du Baromètre 2022 de maturité numérique des entreprises wallonnes. Du progrès par rapport à la précédente édition. Mais pas suffisamment.

En Wallonie, entre 2020 et 2022, seulement 47 % des entreprises ont conduit au moins un projet de numérisation en leur sein. La création/amélioration de site web (23 %), l’acquisition de nouveaux logiciels (21 %), ainsi que la numérisation des processus de travail et des liaisons avec les partenaires commerciaux (14 % chacune) constituent le tiercé des types de projets numériques les plus fréquemment menés par les entreprises régionales au cours des deux dernières années.

Le Baromètre 2022 de maturité numérique des entreprises wallonnes vient de sortir. Pour Benoit Hucq, Directeur général de l’Agence du Numérique, il montre des progrès très significatifs pour de nombreux indicateurs. « Outre l’influence ‘positive’ de la crise sanitaire dans ce domaine, les résultats illustrent également l’impact des différentes actions mises en œuvre en faveur des entreprises dans la cadre de la stratégie numérique. Cependant, il reste du travail. En effet, malgré une approche toujours plus positive des patrons face au numérique, les progrès enregistrés s’inscrivent encore trop peu dans le cadre d’une véritable stratégie globale de transformation numérique à l’échelle de l’entreprise. Cela correspond finalement à répondre à une question de base pour les entreprises : pourquoi mettre en œuvre une telle stratégie ? »

Les exigences des clients enfin prises en compte

Certaines croyances sont tenaces, note Hélène Raimond, autrice de l’étude. Ainsi, pas moins de 28% des chefs d’entreprise considèrent encore que « aucune transformation numérique n’est nécessaire dans leur activité. » Or, lorsqu’on compare la perception de la transformation numérique des dirigeants wallons à l’évaluation de la maturité numérique de leur entreprise, on voit que plus une entreprise est en cours de digitalisation, ou digitale « par nature », plus son dirigeant a une perception positive et globale de la transformation numérique. « Autrement dit, le digital appelle le digital ! »

Digitaliser, oui, mais pourquoi ? Les gains de productivité escomptés par l’automatisation (42 %) sont désormais le premier levier de digitalisation des entreprises wallonnes. Les exigences des clients arrivent en deuxième position (41 %), cela démontre un focus sur les besoins des clients. Ce qui est nouveau. Et assez révélateur. Viennent ensuite, le développement de nouveaux produits/services et la disponibilité de solutions numériques adaptées sur le marché.

L’impact de la concurrence

En Wallonie, la taille de l’entreprise a un effet démultiplicateur sur les trois premiers leviers encore plus souvent cités par les entreprises employant 10 travailleurs et plus. La concurrence est également plus fréquemment citée comme levier de digitalisation par les grandes et moyennes entreprises.

Les leviers de numérisation en économie sociale sont assez similaires à ceux de l’économie classique. Seul l’ordre du tiercé des leviers change. En effet, le principal moteur de digitalisation de l’économie sociale réside dans les exigences des clients/bénéficiaires, suivi par le développement de nouveaux produits et services. Les gains de productivité n’arrivent qu’en troisième position. Ces deux observations soulignent, encore une fois, un centrage important sur les attentes clients/bénéficiaires de la part de l’économie sociale.

Wallonie, des freins à la numérisation, toujours…

Aux entreprises qui n’ont pas conduit de projet de numérisation au cours des deux dernières années (53 %), l’AdN a demandé quels étaient les éléments qui les avaient empêchées de numériser (davantage) leur fonctionnement.

Linutilité perçue des technologies reste le premier frein (59 %) à la conduite de projets de transformation numérique au sein des entreprises régionales. Viennent ensuite le manque de temps (31 %).et de compétences en interne (15 %). Les grandes et moyennes entreprises sont davantage conscientes du fait que l’entreprise a be- soin de se numériser, mais elles font face de manière plus prononcée également au manque de compétences IT en interne et aux difficultés pour recruter ces profils

En Wallonie, le manque de profils qualifiés est un frein majeur à la numérisation des entreprises wallonnes. Selon le dernier index DESI, la Belgique régresse de la douzième à la seizième place du classement des 27 pays européens, notamment en raison de la stagnation depuis 2016, de son taux de diplômés IT et des pénuries de profils qualifiés que cela engendre.