we.trade, transactions commerciales simplifiées
La blockchain pour rendre le commerce transfrontalier plus simple, notamment entre PME. we.trade -projet initié par KBC avec son partenaire Cegeka- est aujourd’hui opérationnel.
Juillet 2018, premiers échanges. we.trade, première plateforme commerciale européenne reposant sur la blockchain, a pour ambition de faciliter les transactions domestiques et transfrontières; elle permet de connecter toutes les parties engagées dans une transaction commerciale : l’acheteur, le vendeur et leurs banques respectives.
Au travers de we.trade, le vendeur et l’acheteur conviennent ensemble des termes de la commande -c’est-à-dire ce qui est acheté, le volume et le prix- et des conditions de déclenchement du paiement. Dès lors qu’elles se sont mises d’accord, la transaction est validée et prend la forme d’un smart contract. Il revient ensuite à la plateforme de suivre les différentes étapes de la transaction et, dès qu’elle arrive à son terme, de déclencher l’instruction de paiement auprès de la banque de l’acheteur, dans le respect des conditions de règlement négociées.
Deutsche Bank, HSBC, KBC, Natixis, Rabobank, Unicredit, Société Générale sont à l’origine du projet; depuis, Nordea et Santander les ont rejoint. we.trade a été bâtie sur la plateforme open source Hyperledger Fabric issue de la fondation Linux et développée par IBM, qui travaille notamment avec l’armateur danois Maersk pour digitaliser le suivi du transport maritime. Mais elle s’appuie initialement sur un prototype créé en 2016 par KBC avec Cegeka, la Digital Trade Chain… Cette blockchain -unique- a connu un grand succès auprès des entreprises, couronnée notamment par l’EFMA Award 2016 de la meilleure innovation du secteur financier. De là, l’intérêt des autres banques à prendre part de l’aventure. C’est ainsi que le projet pilote est devenu une plateforme à part entière. Et que we.trade a succédé à Digital Trade Chain en février dernier. Aujourd’hui, we.trade opère dans onze pays.
Débloquer les échanges
we.trade répond à un réel besoin. Aujourd’hui, pour sécuriser et financer une transaction de commerce international, les entreprises ont surtout recours au crédit documentaire. Un dispositif qui apporte au vendeur et à l’acquéreur un équilibre et un rapport de forces certain, mais dont la mise en place est parfois trop complexe, longue et coûteuse pour des échanges simples et de petits montants.
Globalement, les entreprises se retrouvent dans une position ‘catch 22’ : soit l’acheteur doit effectuer un paiement anticipé sans savoir s’il recevra les marchandises, soit le vendeur doit supporter le risque de défaillance. Si les grandes entreprises utilisent des services bancaires tels que le crédit documentaire, ce n’est pas vraiment une option pour les PME : trop complexe ou trop coûteux. Qui plus est, la livraison de marchandises au sein de l’Europe est souvent plus rapide que le flux de documents. Bref, l’ambition est de débloquer certains échanges qui ne se font pas aujourd’hui à cause de craintes de ne pas être payés, et favoriser le commerce intra-européen.
Ce n’est qu’un début
A terme, we.trade pourrait s’enrichir de fonctionnalités liées à un suivi amélioré du transport des marchandises, à la confirmation de la qualité ou de la conformité des produits exportés, etc.
Pour les banques, il ne s’agit pas, à travers cette initiative, de remplacer le crédit documentaire qui reste un dispositif efficace et pertinent pour les transactions les plus sensibles et pour le grand export, mais de préparer l’avenir et accompagner la transformation profonde de ses métiers. «Avec we.trade, nous avons lancé pour la première fois au monde une plate-forme basée sur une chaîne de blocs qui améliore l’expérience client globale lors de transactions internationales, commente Roberto Mancone, Chief Operating Officer, we.trade. La prochaine étape consistera à obtenir l’adhésion d’autres banques et de leurs clients en Europe et ailleurs.»
De fait, we.trade est non seulement en pourparlers avec d’autres banques intéressées, mais également avec des prestataires de services non bancaires tels que des entreprises douanières, logistiques et portuaires.