Après l’Ecole 42 à Paris, Xavier Niel installe l’Ecole 19 à Bruxelles

Première «anti-école» à Bruxelles. L’Ecole 19 se présente comme un centre d’auto-formation au codage informatique gratuit. Sans diplôme à la clé. Mais certainement des jobs…

Après l’Ecole 42 à Paris, l’Ecole 19 à Bruxelles. Entretemps, Xavier Niel, le fondateur de Free, avait ouvert une 42 à Freemont en Californie. Présenté comme une anti-école, l’Ecole 19 -qui ouvrira ses portes en février sur les hauteurs d’Uccle, dans le château de Latour de Freins- accueillera, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 450 étudiants de 18 à 30 ans.

Ce centre d’autoformation au codage informatique permettra d’apprendre par des voies de traverse, en anglais. L’enseignement sera proposé à un public atypique, recruté sur la base d’un test de logique puis d’un stage d’immersion. Le cursus s’étirera entre deux et cinq ans, certains étudiants étant rapidement engagés par des sociétés.

L’Ecole 19 est une franchise de l’Ecole 42, dont les porteurs du projet en Belgique sont John-Alexander Bogaerts, le créateur du cercle d’affaires B19, et Ian Gallienne, l’administrateur délégué du Groupe Bruxelles Lambert. Le principe reste le même : «la seule école d’informatique entièrement gratuite et peer-to-peer», autrement dit, comme le notait Xavier Niel en 2013, «en décalage et même en désaccord avec le système d’enseignement classique qui reproduit à l’infini son propre modèle de cooptation sociale et broie les individualités, sources de diversité et de richesses.»

En 2013, lors du lancement de l’Ecole 42, Xavier Niel s’était fait remarquer : «tout sauf une école», avait-il dit. Le projet était de faire émerger de «nouveaux talents et génies» en appliquant une pédagogie différente, plus en phase avec les métiers liés aux nouvelles technologies. L’expérience, la pratique et le développement de projets en équipes, épaulées par des responsables pédagogiques, y sont préconisés, Niel balayant l’apprentissage théorique et le travail individuel. «Il est temps d’arrêter de fabriquer des individus standardisés, car l’industrie, et plus particulièrement le numérique, a besoin de gens capables d’innover et de créer», répète aujourd’hui encore Nicolas Sadirac.

S’écartant le plus possible du système éducatif, aucun diplôme de fin d’études ne sera délivré. Les élèves-apprentis n’auront par conséquent «que» leur expérience et les développements des projets montés tout au long de leur scolarité à vendre une fois leur cursus bouclé. Aujourd’hui, assure Xavier Niel et ses compagnons, les étudiants du 42 trouvent un emploi, les entreprises recherchant «avant tout un savoir-faire», en particulier en ce qui concerne l’informatique.